𝓬𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝒆 𝓾𝓷

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Réécrite légèrement, en 2021.

Disclamer : Newt, Thomas et Minho sont à James.

*

« Lundi est vert olive. Un garçon de 15 ans est assis à côté de moi, il pense à la vie. »

Quinze ans, c'est l'âge que je lui donne depuis le début de l'année, parce qu'en vérité je ne le connais pas plus que cela. De lui, tout ce je sais est son identité : Thomas, Thomas Edison. C'est plutôt mignon et cela lui va à merveille. D'ailleurs, j'aime à le dire le soir, quand l'obscurité avale ma chambre et que je me sais seul. Je m'entraîne à le prononcer, à le faire couler sur ma langue en perspective du jour où je me déciderais à l'approcher. Je n'ai pas encore tout à fait décidé quant à ça, je me sens un peu effrayé à l'idée de le faire, de tenter une percée.

Lui et moi, on est assis au fond de la classe. Pas parce que nous sommes des trouble-fêtes mais plutôt parce que tout devant il n'y a plus une place de disponible. Nos notes sont respectables et c'est plutôt étonnant de sa part puisqu'il passe son temps à regarder par la fenêtre, et ce depuis le premier jour de l'année scolaire. J'avoue que cette obsession pour le paysage ne m'est pas déplaisante, parce qu'il me laisse de cette manière le loisir de pouvoir le regarder, le contempler. J'en ai profité pour compter quelques grains de beauté et ça lui va drôlement bien. Tout comme la paire de lunettes qui repose sur son nez, noir et simple.

La cloche du repas à dû sonner parce que je suis sorti de ma rêverie par Minho – cet asiatique de malheur qui me sert de meilleur-ami depuis quelques années – qui me tape « gentiment » à l'arrière de mon crâne en m'offrant un sourire moqueur. Il est le seul au courant de tout ce qui concerne mon obsession pour mon voisin de classe, ne me juge pas mais me flanque le plus souvent possible la honte devant lui. Bien qu'à ce jour, je n'ai jamais vu Thomas réagir à cela.

— Un jour mon petit Newt, il te faudra grandir et aller lui parler ! me sermonne toujours « gentiment » mon ami.

— J'y réfléchis, marmonnais-je simplement en rangeant mes affaires.

— Oui, depuis septembre quand même, plaisante-t-il, ça commence à faire beaucoup de temps de réflexion. Mais, allons manger maintenant, je meurs de faim !

Il attrape mon bras et me traîne derrière lui en direction de la cantine, sous le regard amusé des gens qui peuplaient notre classe. Cet idiot commence déjà à hurler dans tous les sens, notamment sur des explications à propos de son retard du matin même – alors que je ne lui ai rien demandé, bon sang. Il met cela sur le compte d'une énième grand-mère rencontrer en chemin et d'un sac de course trop lourd pour elle ... Je parierai plutôt sur le fait qu'il s'est encore couché trop tard et à oublier d'enclencher son réveil pour ce matin. Après cela, il enchaîne sur notre horrible professeur de mathématiques et sa voisine qui suit ses cours assidûment et qui répond aux questions comme si elle aimait réellement cela. Je me retiens de lui dire que oui, bien que ce concept puisse lui échapper, des gens aiment vraiment cette matière.

Je décroche quelques instants de son babillage, et avant de passer définitivement la porte de classe, mes yeux se posent une dernière fois pour ce matin sur la silhouette de Thomas. Et, j'aurais juré et mis ma main à couper qu'il souriait, comme s'il avait entendu toute notre conversation. Ce qui dans un sens me paraît assez logique : je suis son voisin, Minho a tendance à toujours parler trop fort pour le plus grand malheur du monde entier et son attention a dû tout naturellement, se porter sur notre discussion ou plutôt sur le monologue de mon meilleur-ami.

C'est maintenant à moi de sourire comme un idiot. Trois mois après la rentrée, en ce lundi matin tout de même glacial de début décembre, je lui ai enfin tiré un sourire ... Avec l'aide de Minho, d'accord mais la finalité reste la même. Il faudrait que je le fasse plus souvent, parce que son sourire hante déjà mon esprit. Et, tout comme ses grains de beauté, son sourire lui va plutôt bien.

𝐇𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐬𝐞𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞 | 𝑛𝑒𝑤𝑡𝑚𝑎𝑠Where stories live. Discover now