𝓬𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝒆 𝓬𝓲𝓷𝓺

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« Le vendredi est jaune clair. La température des voisins. »

Le vendredi matin, Thomas est déjà là et Minho piaille un peu partout autour de lui. Je souris en rejoignant ma place parce que je n'ai pas l'habitude d'une telle scène, pour autant je sais que je pourrais rapidement y prendre goût. En m'asseyant j'ai vite remarqué que la distance habituelle entre nos bureaux était beaucoup plus courte, que ma chaise était vraiment plus proche qu'à l'usuelle mais je n'ai rien dit, secouant la tête, incertain.

J'ai souri naturellement à Thomas puis à Minho en guise de salutation. Mon meilleur-ami s'est empressé de me sauter dessus pour me raconter sa soirée. Apparemment, il aurait passé toute sa soirée ainsi qu'une bonne partie de sa nuit à discuter avec la belle Sonya. Cela expliquait son humeur et son sourire qui lui montait jusqu'aux oreilles. J'étais heureux pour lui, qu'elle le remarque enfin et qu'elle lui offre l'attention qu'il méritait.

— Newt, murmura Minho à mon oreille quand le prof se glissa dans la classe, j'ai rapproché vos bureaux ... ça sera plus discret pour vous tenir la main.

Il s'est redressé sous mes yeux écarquillés.

— Q-quoi ? ai-je bégayé.

Minho nous a fait un clin d'œil puis il est parti rejoindre sa propre table en rigolant comme un dingue. Ma température corporelle a augmenté d'un seul coup si bien que j'ai senti mes joues chauffées et prendre la couleur d'une tomate. J'ai caché ma tête dans mes bras tout en poussant un gémissement entre la gêne et la honte. Un jour j'allais vraiment finir par tuer Minho ou bien par changer d'ami.

Doucement, j'ose jeter un coup d'œil à Thomas qui me regardait déjà visiblement, un sourire moqueur étirant ses lèvres. Il hausse simplement les épaules, pas spécialement perturbé par notre proximité nouvelle. En y regardant de plus près, il avait l'air plutôt heureux de l'action de Minho. Le contact visuel fut rompu parce qu'il se remit à fixer le paysage à travers la fenêtre de classe.

La première heure ainsi que la deuxième furent relativement calmes, si on oubliait Minho qui ne cessait de faire le mariole en nous regardant. J'écoutais le cours tant bien que mal et Thomas continuait de promener ses yeux sur le monde extérieur. A la troisième heure, sa main se fraye un chemin pour venir s'accrocher à la mienne et cela jusqu'à la pause du midi où lentement, ses doigts lâchent les miens un par un. Sans demander son reste, il se leva et s'étira paresseusement puis pris la direction de la sortie. Minho lui emboîta le pas et je fini par les suivre sans dire un mot.

Au réfectoire, c'est Minho qui se met en face de moi alors que Thomas prend place sur ma gauche. Je mange doucement, écoutant les histoires complètement dingue de l'asiatique et le rire du brun. J'étais bien avec eux, tout paraissait simple et normal, comme si notre groupe avait toujours existé, était une évidence même. J'appréciais ce simple fait et l'ambiance qui régnait entre nous.

Thomas fut le premier à finir son plateau, il fallait dire qu'il ne prenait quasiment rien et qu'il était plutôt rapide. Tout le contraire de Minho qui ne pouvait s'empêcher de se servir jusqu'à ne plus avoir de place et de moi, qui mettait toujours trois heures à engloutir mon repas. Mon voisin repoussa son plateau et posa sa tête sur la table en baillant. Minho lui balance deux – trois piques et Thomas se fait une joie de s'engager dans une joute verbale avec mon meilleur-ami. Au fond, j'avoue être heureux de l'évolution de leur relation, je ne me serais pas attendu à les voir si bien s'entendre.

Soudain, ma fourchette échappe à mes doigts parce que Thomas – ça ne pouvait être que lui, c'était forcément lui – faisait courir ses doigts sur ma cuisse crispée. Mes joues s'enflamment et mon corps est parcouru de frissons loin d'être désagréable. Heureusement, si Minho s'interrogeait sur mon état ou remarqua quelque chose, il ne dit rien et Thomas se contenta de m'adresser un sourire éblouissant ainsi qu'un haussement de sourcil amusé.

Finalement, c'était peut-être lui que j'allais massacrer et enterrer au fond de mon jardin à la place de Minho. Ou pourquoi pas les deux si mon meilleur-ami continuait de lancer des clins d'œil joueur à Thomas.

*

Il est quatorze heure trente et un bâillement m'échappe pendant le cours de mathématique – cette fichue matière. En regardant autour de moi pour essayer de me réveiller tant bien que mal, je remarque que Minho est occupé à faire l'andouille avec ses voisins. Même du fond de la classe je peux voir les boulettes de papier voler un peu partout et les entendre rire comme des baleines. Je suis sûr qu'il va encore se faire coller et après, c'est vers moi qu'il va venir se plaindre de cet horrible personnage qu'est notre professeur de mathématiques. De son côté, Thomas regardait encore et toujours par la fenêtre un petit sourire aux lèvres.

En voilà deux qui semblaient s'amuser à leur manière au moins.

Avec un soupire, je décide néanmoins de rester concentrer sur les explications de notre enseignant au maximum. C'était sans compter sur mon voisin de classe et ses envies étranges : sa main était de nouveau en mouvement. Je compris un peu mieux son petit sourire, le tocard n'en avait pas terminé avec moi. Lentement, il faisait courir ses doigts sur toute ma cuisse, me déclenchant les mêmes frissons que ce midi.

Il ne suivait pas de rythme particulier ni de chemin bien défini. Parfois il agrippait fermement ma cuisse puis se mettait à la masser doucement. D'autre fois, il s'amusait à remonter un peu trop haut ses doigts sur mon corps et la tête cachée entre mes bras, je retenais du mieux que je le pouvais des gémissements.

Fierté oblige, je passais moi aussi à l'action. Je ne voulais pas être en reste et surtout, je ne voulais pas qu'il pense pouvoir détenir tout pouvoir sur moi et mon corps. Alors à mon tour, j'ai glissé ma main sur sa cuisse et je l'ai laissé faire comme bon lui semblait du moment que je lui rendais la monnaie de sa pièce. Quand la caresse était un peu trop appuyée, il se mettait à rougir et détournait les yeux gênés. Lorsque je remontais mes doigts trop haut à mon tour, ses dents se coinçaient dans sa lèvre inférieure tandis qu'il accentuait ses caresses en me fixant, pas prêt à lâcher. Mon corps était chaud et tremblant, ma respiration saccadée et mes joues rouges. Qu'est-ce que j'étais en train de faire, bon sang ?

Mais Minho est et reste lui-même en toute occasion ... Il nous a claqué le dos. Par réflexe j'ai attrapé la main de Thomas pour faire cesser sa progression et me donner un peu de courage. Un cri étouffé à tout de même passer la barrière de mes lèvres.

— Newtie ... faire ce genre de choses en classe, murmura Minho de façon à ce que seul Thomas et moi entendions. Tout de même ...

Je lâche un grognement qui après réflexion ressemblait plus à un gémissement.

— C'est Thomas qui a commencé.

Les joues gonflées, les yeux qui se lèvent automatiquement ... Minho et Thomas ont éclaté de rire pendant que mes joues chauffaient.

𝐇𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐬𝐞𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞 | 𝑛𝑒𝑤𝑡𝑚𝑎𝑠Where stories live. Discover now