Chapitre XVII - Digne de la plus grande philosophie

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Je passe vite-fait à autre chose pour ne pas voir la vérité en face. Ron avait tout l'air d'être sérieux. Mais je ne veux pas le savoir. Je veux me concentrer sur moi. D'abord sur moi et après je vois ce que je peux faire pour les autres.

Je parle de Jim à Ron, de notre rencontre, de ce qu'il m'a fait, de ce qu'il m'a dit... je lui dis absolument tout. Comme si j'avais besoin de parler de lui. Je sais que Ron comprend mon état d'esprit à ce moment précis. Le problème c'est que moi je ne me comprends pas. Je ne me comprends que très rarement. Je ne sais pas qui je suis car à force de jouer sur plusieurs tableaux, entre la fille superficielle qui ne s'intéresse pas plus aux autres ou celle qui est d'une profonde sensibilité ? Je ne sais plus quel est le véritable moi. Qui est Addison Elton ? J'ai besoin qu'on m'aide, mais pour cela, j'aimerai savoir ce qu'il se passe dans mon impénétrable moi.

Puis arrive la fin de mon long récit. Je ne sais pas vraiment ce que Ron pense de Jim. Je ne sais pas ce qu'il va ma proposer non plus. Alors j'attends les bras croisés ce qu'il va répondre. J'ai horreur des gens qui ne répondent qu'un simple : "OK" ou encore "D'accord" quand vous venez de leur citer tout ce que vous savez, ce que vous pensez. En fait, je déteste cela quand vous venez d'exprimer à ces personnes, tout ce qui vous tenez à cœur de dire. Parfois ce sont des choses qui vous ont demandé un énorme effort pour l'avouer. Ces gens-là ne se rendent pas compte de ce qu'ils vous ont fait mais dire "OK" est très frustrant pour l'autre. Normalement, Ron n'est pas comme ce genre de personne mais plus il ne dit rien, plus je m'inquiète. Ce que je lui ai dit aurait dû lui déclencher beaucoup de réactions ! Là, c'est comme si il attendait la fin. Mais j'ai terminé !

      - Envoies-lui un message.

Tout le monde me le demande, Olivia aussi me l'avait conseillé ce week-end. Qu'est-ce que le message change ? C'est pourtant toujours le même concept : communiquer. Alors au mieux de me dire d'envoyer un message, peut-être faudrait-il me dire de communiquer avec cette personne. C'est tout de même moi, qui ait demandé à Ron ce qu'il en pensait et quelles solutions il proposait. Alors je devrais le croire et suivre son anodin conseil, peut-être qu'il est parfait et qu'il arrangera les choses entre Jim et moi. Mais je ne suis pas sûre que mon problème avec lui soit un simple arrangement. C'est une question de sentiment.

     - Si tu lui demandes des explications maintenant, il le fera. J'ai eu le temps de discuter avec lui une minute et il n'est pas méchant...

Ron marque une pause dans ce qu'il me dit. J'imagine que c'est assez difficile de me parler de Jim pour lui. J'ai dit ce matin à mon cousin que j'aimais Jim. Le verbe "aimer" n'est pas insignifiant. Puis plus tard, Ron est aller voir Adam et celui-ci lui a confié qu'il avait des sentiments pour moi. Comme il ne les a jamais perdu.

      - Addison, je te connais bien et je sais que tu aimes beaucoup ce Jim enfin, que tu tiens à lui mais tu ne devrais pas perdre ton temps avec lui. C'est un bon garçon, je ne te le cache pas mais j'ai peur qu'il soit pas respectueux avec toi. Ou bien encore, qu'il te fasse aimer la personne qu'il n'est pas.

Je ne suis pas la seule à jouer. Tout le monde joue. Quand je dis tout le monde, je ne m'arrête pas à ma simple existence, non je pense à tous ces gens sur n'importe quel continent. Je me sens rassurée car jouer toute seule n'est pas une partie de plaisir mais une preuve que ma solitude est envahissante. Aujourd'hui, je ne suis pas la seule à jouer au jeu. Je nommerai ce jeu "Au rythme de mon cœur". Un peu excessif car le cœur n'est pas un jeu mais je le pensais dans le sens où chaque nouvelle partie se fait à chaque nouveau battement du cœur. Ce qui explique que quoi que l'on fasse, on est destiné à la vie, puis à la mort. Evidemment, puisque sans notre cœur, nous ne vivons pas. Bien sûr, chacun d'entre nous avons déjà jouer avec une personne, une vie, une chose, une espérance, une famille. Nous avons déjà remis en cause l'avis des autres et cela s'appelle jouer.

La définition du mot "jouer" c'est se divertir. Je commence à croire à ce que je dis. Si j'ai raison, alors la vie n'est qu'un divertissement. Si mon raisonnement est toujours aussi bon, alors il y a un problème. Le divertissement est éphémère, il ne dure pas. Alors si la vie ne dure pas, qu'est ce qui est éternel ?

Quand je dis jouer, je ne pense pas à ces petits jouets que nous avions tous en notre possession étant plus jeunes. Non, je pense à se cacher. Jouer avec les autres. Leur faire croire des bêtises, des vérités, des mensonges, des sentiments. Quand j'y pense, on peut tout cacher, comme on peut tout révéler. Seulement, on n'en trouve pas l'intérêt. Dévoiler la fin, le début ou le centre de nos pensées ne sert à rien. Le mieux, c'est d'analyser ce que dit la personne afin de comprendre ce à quoi elle pense et enfin, lui dire la vérité. En espérant, qu'elle ne faisait pas partie du même jeu que vous.

FIN

Merci d'avoir lu !! 

J'espère que ce début de chapitre 17 vous plaît. 

Demain, je publie la suite du chapitre

A bientôt !

Au rythme de mon cœurWhere stories live. Discover now