Chapitre 10

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" J'ai mal ! gémit Lyra
- Oui, moi aussi. Mais on doit continuer, dit Aliénor
- On va où comme ça ?
- Je ne sais pas mais on cherche un abri. Tiens ! Regarde !
- Où ?!
- Juste là, il y a une sorte de cavité derrière l'arbre ! 
- Mais c'est très étroit !
- T'as une autre idée d'endroit pour dormir peut-être ?  réplique Aliénor.
- Non. Mais tu es un peu bizarre en ce moment Aliénor. Tu ne serais pas bipolaire ? Hier tu étais la désespérée et maintenant du imite le chef d'une colonie de vacances ?
- Non, je ne voulais pas te vexer. Mais j'ai vraiment les nerfs à vifs en ce moment, tu comprends.
- Façon on n'a aucune raison de s'engueuler ; on est seules et on ne peut compter que l'une sur l'autre !
- Tu as raison. On met un point final à cette conversation, d'accord ?
- Avec plaisir. "
Les deux amies se sont donc mise à dégager la petite cavité de ses débris de nature morte. Lyra rapporta des grandes feuilles pour leur servir de couverture, comme le jour précédant. Elle mangèrent quelques baies et fruits, sans savoir vraiment si ces derniers étaient toxiques ou pas.
Elles s'étalèrent sur leurs lits improvisés et s'endormirent silencieusement à cause d'une fatigue qui pesait de plus en plus lourd sur leurs épaules.
La nuit passa très vite et les deux amies en ressortirent reposées mais pas assez pour récupérer toute l'énergie qu'elles avaient perdue. Elle répartirent donc sur leur chemin de l'espoir, en espérant que ce qu'elles étaient en train de vivre allait bientôt se terminer. Elles l'espéraient au plus profond d'elles...
Mais leur futur était totalement incertain !
Elles marchèrent pendant des heures, coupant des lianes et sautant par dessus des branches mortes.
Puis, quand l'après-midi était déjà bien avancé, elles se posèrent pour manger un petit en-cas. Lyra vit quelque chose de suspect sur l'avant bras de son amie.
Aliénor ?
- Oui ?
- C'est quoi ça ? dit Lyra en désignant cette tache sur l'avant bras d'Aliénor
- Ça ? Je ne sais pas. Je l'ai depuis que je suis née. C'est sûrement une tache de naissance.
- Mais elle est quand même spéciale cette tache de naissance ! On dirait qu'elle représente quelque chose...
- C'est peut-être le hasard de la nature, ou le bon dieu m'a prise pour une oeuvre d'art ! dit-elle en riant
- Sûrement, car il faut avoir de l'inventivité pour créer une tache de naissance aussi nette et géométrique.
C'est étrange que cela n'ai pas la couleur d'une tache de naissance normale, on dirait que c'est un dessin fait par une main humaine, ou très habile !
- Au moins grâce à ça tu me reconnaitra entre mille !
- Ah oui ! Que belle utilité ! "
dit Lyra en riant
Les deux jeunes filles rigolèrent encore pendant plusieurs minutes, et cela leur a fait beaucoup de bien. Leur coeur s'est un peu réchauffé, leur espoir c'est ravivé.
Ensuite, elles se sont remises à marcher, mais l'effort se faisait moins sentir grâce de leurs discussions. Tous les sujets y passaient.

Une légère pluie commença à tomber. C'est ce genre de pluie, que tu sens à peine mais qui te rend tout humide et collant, ce qui n'est pas très agréable.
" Oh ! Voilà qu'il pleut ! dit Aliénor
  - C'est la première fois qu'il pleut depuis qu'on est arrivées. répondit Lyra
- Oui, on dirait qu'il ne pleut pas souvent ici, la terre était toute sèche.
- C'est sûrement une région où la sécheresse survient de temps en temps. C'est étrange, car la végétation est bien verte.
- On ne peut pas le comparer avec notre monde, si s'en est un autre.
- Oui tu as raison. On continue ? Il faut qu'on trouve un abri pour cette nuit. proposa Lyra
- Je suis toute ouïe ! " dit en riant Aliénor
Elle marchèrent donc encore, cela devenait une habitude quotidienne. Pas la plus agréable, mais elle devait l'exécuter.
Elles trouvèrent finalement une vieille cabane abandonnée, encore une preuve qu'un être assez intelligent est passé par là..

Elles y dormirent, la pluie s'intensifia quelques minutes, peut-être dix ou vingt, et se calma d'un seul coup, pour laisser la place à une ambiance humide et pesante, une ambiance auxquelles les deux amies auraient bien échangé contre leur malheureux lits d'orphelinat, d'accord ils n'étaient pas les plus confortables, mais au moins elle avaient un toit pour dormir.

Au petit matin, les deux jeunes acolytes se réveillèrent tôt. L'aube commençait tout juste à éclairer le ciel.
Elle mangèrent quelques graines et fruits qui trainaient par là, puis elles remballèrent leurs maigres affaires et firent quelques réserves. C'était encore parti pour une bonne journée de marche, la fatigue se faisait ressentir, mais leurs corps commençaient à s'habituer à l'effort.
Le scénario recommença donc sans cesse, elles se demandaient même s'il allait s'arrêter, mais leur instinct leur disait de continuer, coûte que coûte. Il fallait qu'elles trouvent quelque chose ou quelqu'un, qui saurai leur expliquer et arranger la situation.
Ainsi elles marchaient, marchaient, marchaient, mangeaient un peu, marchaient, marchaient, dormaient. Et tout cela comme un cercle vicieux.

Mais après environ trois heures de marche et une dizaine de kilomètres parcours, Aliénor remarqua quelque chose au loin.
" Lyra ?
- Oui ?
- À ton avis, c'est quoi cette fumée étrange au loin ?
- Où ?
- Là, juste entre les deux collines !
- Ah oui, tu as raison, il y a quelque chose d'étrange. C'est une sorte de fumée comme tu dis, mais elle est violette.
- Tu crois qu'on risque quelque chose ? C'est peut-être un incendie ?
- Je crois pas, le feu n'a pas l'air sauvage, s'il l'était, il aurai normalement progressé bien plus vite depuis le temps qu'on le regarde.
- Ce serai donc un feu voulu ?
- Oui, je pense
- On s'approche ?
- C'est notre seule chance de trouver une personne vivante ici.
- D'accord, je prends ça pour un oui alors on y va ! "

Elles se mirent donc en route vers le fameux feu de bois qui contenait beaucoup d'espoir en lui. 
Un marchèrent encore au moins une heure avant de l'atteindre.
Une fois toutes proches de lui, il n'était plus qu'à quelques petites centaines de mètres,
elles marchèrent sans faire de bruits.
C'est Aliénor qui se rapprocha le plus près de lui. Elle arriva devant une sorte de grande vallée bien verte coincées entre deux collines. Le feu était effectivement non sauvage.
" Alors ? Tu vois quoi ? demanda Lyra.
- Je vois beaucoup de choses, mais je suis certaine d'une chose, il y a bien une civilisation dans ce monde, et nous sommes peut être sauvées. "
Lyra resta sans voix et s'approcha à son tour. Tout ce qu'elle réussi à dire c'est :
" Whoaw  !"

AliénorWhere stories live. Discover now