"- Génapo ? Ça va ?
Il sursauta.
- Euh, oui, tout va pour le mieux.
- Tu parais inquiet ; d'ailleurs, où sont les filles ?
- Ce n'est pas pour t'inquiéter mais je ne sais pas où elles sont. Elles étaient censées rester dans la maison.
- Hein ? Ça signifie que tu ne sais pas du tout où elles pourraient être ?
- Malheureusement, non.
- Mais...
- Tu restes là et tu ne bouges pas, d'accord ?
- Compris. Où vas-tu ?
- Je vais faire un tour dans la ville, en espérant les retrouver saines et sauves.Elle poussa un soupir et reprit la parole :
- Je l'espère. "
Elle s'assit sur une chaise, et son regard survola la pièce. Tout lui semblait normal, c'était assez proche du mode de vie du monde humain, en fait. Tous les objets avaient une place, bien qu'un jeu de carte -dont les éléments étaient dispersés en petites piles, comme si le jeu n'était pas vraiment fini- sortait de la règle.
Puis, son regard se perdit dans ses pensées. Jamais elle n'aurait pensé vivre une telle chose. Ses pensées dérivèrent vers l'image de sa mère disparue, de son père à nouveau seul, et de cet ancien pâtissier qui lui était si familier.
Soudainement, la porte s'ouvrit à la volée, laissant apparaître un Génapo complètement essoufflé.
"- Nul part ! Elles sont nul part ! Introuvables !
- Put... Euh, fichtre.
Le regard de Génapo se posa sur le cartes disposées sur la table. Ses yeux prirent une couleur rosée et il demanda à Charlotte :
- C'est toi qui a joué avec le jeu de cartes ?
- Non pourquoi ?
Il se rapprocha de la table
- Je sais où elles sont.
- Où ? "
Génapo ne lui répondit pas. Il se contenta de lui prendre la main et de la tirer à l'extérieur de la maison.Après quelques minutes de marche effrénée, Génapo ralenti le pas, permettant à Charlotte de reprendre correctement son souffle. Elle en profita pour le questionner :
"- On va où, Génapo ?
- Chut, on pourrait nous entendre. C'est un sujet délicat.
- Je veux savoir où je vais, dit-elle en chuchotant mais avec un ton ferme.
Il la regarda, surpris de son élan de fermeté.
- Je vais te le dire, calme toi. Il attendit qu'il n'y ait plus personne dans la rue, et reprit la parole. Ce jeu de carte n'est pas un simple jeu de carte. Je m'en sert pour accéder au palais de Ronyio sans que l'on puisse me voir. Grâce à cela, je peux obtenir des informations qui sont censées rester confidentielles entre le tyran et ses associés.
- Donc j'en conclus que les filles sont là-bas. Elles vont se faire trucider !
- Non, ne t'inquiète pas, elles sont invisibles à leurs yeux. C'est pour ça que j'utilise ces cartes.
- Alors pourquoi marche t-on ? On aurait pu y aller par l'intermédiaire du paquet de carte, nous aussi.
- Non, on aurait pas pu. Les cartes ne sont pas un portail en libre service ! Si quelqu'un est déjà rentré dedans, il faut attendre qu'il sorte pour à nouveau utiliser les cartes.
- C'est pas pratique dit moi...
- Problème de conception.
- Donc là, on marche vers le palais de Ronyio ?
- Affirmatif.
- Mais nous ne sommes pas invisibles !
- Il faudra faire avec ce que l'on a.
- T'es sûr que je ne suis pas un boulet pour toi ?
- Un peu... Charlotte assombrit son regard, et Génapo ria. Mais non, c'était ironique.
- Ouf, cela me rassure.
- Donc, reprend t-il, tu fais tout ce que je te dis de faire, okay ?
- Okay. "
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Aliénor
RandomOrpheline. On m'a dit que j'étais orpheline. Mais pourtant, j'ai l'impression qu'on me cache quelque chose ; mais quoi ? Rien n'est plus comme avant, je ne suis pas orpheline, j'ai juste perdu mes parents... Mais je sais qu'il sont toujours là. ...