Chapitre 11

12 2 2
                                    

" Charlotte ?! Mais qu'est-ce que tu fais là ?
- Écoute papa, c'est une longue histoire, mais tu veux bien me faire rentrer, j'ai froid, dit doucement Charlotte
- Oui, oui, bien sûr. Il regarda à gauche et à droite et reprit la parole. Entre. "

Charlotte observa l'intérieur de la maison de son père. Elle était petite et étroite, possédait une maigre décoration et de vieux meubles. Malgré tout, cette maison dégageait un certain charme.
"- Assis toi là, Charlotte, dit son père avec une voix chaude et en pointant un vieux fauteuil du doigt.
- D'accord, répondit Charlotte
Ce fauteuil n'est pas si inconfortable que ça, je suis étonnéepensa t'elle
- Tu veux boire quelque chose, du thé par exemple ? Cela te réchauffera.
- Oui je veux bien merci. Mais ne m'en mais pas trop, garde en pour toi, je ne veux pas être une charge trop lourde à supporter.
- Mais voyons Charlotte ! Tu es ma fille ; je me dois de te nourrir convenablement, et si il y a un manque de nourriture, c'est moi qui me priverait.
- Non papa ! C'est tout ce que je ne voulais pas ! En venant ici je me suis imposée, ce n'est pas à toi de payer la conséquence de mon acte !
- Mais... Bon, on verra. Je vais chercher le thé. " Il partit à quelques pas de là dans la minuscule cuisine.

Le regard de Charlotte se posa sur une cheminée, qui était assez grande d'ailleurs, qui semblait disproportionnée par rapport à cette petit maison. Cette cheminée était noire, preuve d'un usage régulier, et un peu plus haut, sur le rebord, il y avait une vieille photo pixelisée couleur sépia.
Malgré la mauvaise qualité de la photo, Charlotte distinguait bien ses parents. C'était la seule photo qu'ils avaient d'eux, car cela coûtait cher. Elle avait été prise à leur mariage. Ses parents étaient souriants. Sa mère portait sa robe de mariée, une longue et fine robe blanche, ses cheveux bruns étaient attachés en un chignon serti de petites fleurs blanches. Son père, lui, portait un costume noir, avec une cravate blanche, son style était simple, bien coiffé, bien habillé. Leurs regards transmettaient leur joie.

Une petite larme coula sur la joue de Charlotte, mais elle se reprit. Elle avait assez pleuré et elle voulait arrêter de s'apitoyer sur son sort. Et puis il y avait son père. Elle ne voulait encore que celui soit aussi débordé par les émotions.
D'ailleurs, il sortit de la cuisine.
" Voilà ! Fait attention c'est chaud ! dit il
- Merci papa.
- Alors ? Raconte-moi cette fameuse longue histoire.
- C'est d'accord, si tu me promets de ne pas pleurer.
- Mais je suis un homme moi, je ne pleure jamais ! dit il avec un grand sourire.
- Mais oui, bien sûr... répondit Charlotte avec un regard blasé.
- Mais non, je rigole Charlotte !
- J'espère bien. Bon voilà ma longue et fameuse histoire... "
Charlotte raconta tout à son père, tous ses problèmes, tous les imprévus... Cela dura plus d'une demi-heure.

" Et bien, ma fille, tu as vécu bien de choses douloureuses malgré ton jeune âge, je dirais même trop. Alors je te promets de faire passer ton bonheur avant tout !
- Merci papa mais je ne veux pas être un poids, tu comprends ? Je veux bien que tu penses à mon bonheur mais pas en gâchant le tien, d'accord ?
- Mais Charlotte, l'argent ne fait pas le bonheur, on peut être heureux tous les deux !
- Papa ! D'accord l'argent ne fait pas le bonheur mais c'est quand même mieux d'en avoir, ni trop ni pas assez, juste ce qu'il faut ! Tu ne vas pas me dire que les personnes encore plus pauvres que nous sont heureuses ! Certaines non même pas de toit !
- Oui tu as raison ma chérie... Je propose qu'on change de sujet, cela nous changera les idées !
- C'est un bonne idée ça ! Et si tu me faisait visiter ta splendide maison ?
- Ah oui, tient, je n'y avais même pas pensé ! Je veux bien te la faire visiter à une condition : tu ne te moques pas de moi, au fond, je l'aime bien ma petite maison !
- Ne t'inquiète pas papa, ta maison me convient parfaitement !
- Bon, commençons par le début, voilà le salon que tu as déjà vu, puis la petite cuisine, et ici c'est les toilettes du bas. On monte à l'étage ?
- Avec plaisir !
L'escalier grinçait et une fine couche de poussière s'y était déposée.
Une fois arrivés en haut, il poussa la première porte qui se présenta à leur droite.
Voilà, ici c'est ma chambre, déclara son père

Charlotte découvrît une petite pièce bien agencée, possédant une commode, une table de nuit et un lit.
" C'est mignon ! dit elle
- Oui, j'avoue que j'aime bien cette pièce, elle m'est agréable.
On continue ?
- Oui, si ça ne te dérange pas.
Ils marchèrent jusqu'à une nouvelle porte, celle ci avait un petit écriteau avec écrit dessus : Salle de bain
Charlotte était étonnée, très peu de personnes possédait de salle de bain à leur époque, et en trouver une comme ça dans une petite maison délabrée était presque un miracle !
Elle n'était pas bien grande, cette salle de bain, elle comportait un robinet, un bidet, et des toilettes.
- Elle te plaît ? demanda son père
- Oh oui ! Elle est peut être minimaliste mais tellement accueillante !

Le sourire de son père s'accentuait de pièce en pièce.
Rien qu'à voir ça, Charlotte était ravie.
Ils se dirigèrent vers la troisième et ultime porte.

" Tu m'escuseras, cette pièce sert un peu de grenier, j'y met tout les objets de ma vie d'avant que je n'arrive pas à placer dans ma vie d'aujourd'hui. Je te propose de dormir là. Il y a notre vieux canapé et des couvertures pour la nuit, d'accord ?
- Oui papa, cela me convient très bien tu sais, tu peux me laisser seule maintenant ? Je vais un peu réaménager cette pièce d'accord ?
- Cela sera avec plaisir ! Tu voudrait faire quoi demain quand je serai au travail ?
- Je ferai  le ménage.
- Hein ? Pourquoi ? C'est sale chez moi ?
- Non, mais tu n'as pas le temps de t'occuper de tout, et avoue, certains endroits sont sales...
dit elle en pensant à l'escalier.
- Ah ! C'est bien ma fille ça !
s'écria son père en la prenant dans les bras
- Papa, je t'aime.
- Moi aussi ma chérie. "
Il s'enlacèrent pendant plusieurs minutes, puis, le temps que son père prépare à manger, elle rangea sa nouvelle chambre et ensuite les fous rires auront été nombreux et passionnant à table avec son père.
Charlotte avait retrouvé le sourire.

AliénorWhere stories live. Discover now