Chapitre 4

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-Alors la pouilleuse on a réussi à se faire une amie? C'est bien! Elle est courant qu'ici tu es une moins que rien? commença-t-il avec son charme et son tact habituel.

- Qu'est ce que tu veux Alec? articulais-je

-Mais tu le sais très bien clocharde. Te faire la misère jusqu'à que tu dégages d'ici. Je veux pas de larves comme toi dans mon lycée murmura-t-il en s'approchant davantage.

A ce moment la je ne pus retenir un rire.

-Que je parte Alec? Tu es sûr que c'est une bonne idée? Je pense que tu es assez malin pour comprendre que la petite clocharde que je suis n'est ici que pour pouvoir élever le lycée au classement national. Qu'est ce qu'on dirait si Mary Haden Prestige School était mal classé? Il faut dire que ca regorge pas de grosses têtes ici! Il en faut bien que je sois la, dis-je crânement.

Le sourire parfait d'Alec se brisa quelque peu. Il savait parfaitement que j'avais raison. J'avais tellement envie de coller sa jolie face au sol!

-Fais gaffe clocharde. Tes parents sont vraiment idiots de t'avoir inscrit ici.

Je tressaillis à l'insulte

-Qu'est ce qu'ils ont imaginé ? Qu'en inscrivant leur rejeton ici elle pouvait respirer le même air que nous? T'as beau être une tête tu vaux pas mieux que les autres ordures de ton genre. Dis moi dans ton ancien lycée, vous étiez tous des délinquants n'est-ce pas!? Tous des vauriens et des enfants de bons à rien!

A cet instant je me levai brusquement.
Toute les humiliations,les ennuis,tout ce que j'avais vécu s'accumula mais cette énième insulte fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase de mes sentiments.

Je fonçais vers Alec et lui colla une gifle si retentissante et monumentale que mes cinq doigts restèrent imprimés sur sa belle joue. Il était stupéfait. Il ne s'attendait sûrement pas à ça.

- Avec moi tu peux tout te permettre Alec mais je t'interdit de toucher à ma famille, dis-je d'une voix si froide et si menaçante qu'elle me surprit moi même.
Et une dernière chose: je m'appelle Elena Parks et pas clocharde ou pouilleuse, lui criai-je alors qu'il continuait à me regarder ébahi.
Ce geste impulsif libéra toute la tension de ces derniers mois et la seule chose que je regrettais à ce moment là, c'est de pas l'avoir fait plutôt.
Je pris mon plateau et sortis du self sans un regard en arrière sous les regards méduses des autres élèves tandis que la sonnerie annonça le début du prochain cours.

Tandis que je sortais du self, j'entendis Ayana m'appeler. Je lui présentais mes excuses pour l'avoir momentanément oublié puis elle me prit le bras et me murmura:

-Elena c'était génial...

Je n'eus pas besoin de lui demander de quoi elle voulais parler puis nous nous séparâmes car nous avions différents cours.Je me dirigeai en classe. Le reste des élèves succéda puis le cours débuta et durant celui ci je sentis les regards lourds des élèves et l'agitation commune de la classe.

Tous avait sûrement l'impression d'avoir assiste à un événement historique du lycée. Le professeur, exaspéré par la dispersion des élèves, nous fit relâcher largement en avance.

Dès lors je sortis précipitamment et alla vers la sortie de secours du lycée qui conduisait au toit. Je m'y réfugiais souvent ,surtout au début de l'année quand je voulais échapper aux lançages d'oeufs et autres, et en profitais pour réfléchir, oublier mon enfer ici ou bien faire mes devoirs.
Aujourd'hui plus que jamais j'éprouvais le besoin irrésistible de venir me ressourcer ici. Je montais en courant les marches qui me menaient au toit et ouvris brusquement la porte.
Et respirai un grand bol d'air frais.

-Heh il y en a qui essaient de dormir ici! me cria une voix plaintive.

Je me retournais brutalement et vis avec surprise Damon Henton adossé nonchalamment à un pan du mur un livre près de lui.

-Mais qu'est ce que tu fais là? dis-je avec stupeur

-Je pourrais te poser la même question mais je suis bien trop fatigué. Moi qui voulait dormir..

-Désolée de t'avoir réveillé murmurai-je

Il haussa les épaules en signe d'indifférence puis se leva et regarda l'horizon. Je me tus puis je m'assis.

- Tu as la main leste n'est-ce-pas,dit il en brisant le silence.

- Si tu fais référence à ce midi... alors oui. Je sais qu'Alec est ton ami mais ne t'attend pas à que je m'excuse.

- Je ne m'attendais pas à ce que tu le fasses,dit-il en souriant Je pense qu'il s'en remettra...

Souhaitant changer de sujet je m'emparai du livre qu'il lisait

-Roméo et Juliette? m'exclamais-je on a l'âme romantique? Non plus sérieusement j'adore ce livre... chuchotais-je nostalgiquement.

- Il n'y a pas de mal à aimer la bonne littérature...

Puis un nouveau silence s'installa. Je me demandai si ma présence sur le toit ne gênait pas Damon il me répondit que non, du moment que je ne jacassais pas. Je souris puis laissai mes pensées vagabonder en m'allongeant et en observant le ciel...
Quand j'étais petite je m'amusais à longueur de journée à observer les nuages avec mon père et à imaginer des formes, tandis que ma mère nous regardait attendrie en préparant une énième pâtisserie que nous nous dépêchions d'engloutir.

A ces souvenirs d'enfance, un sourire rêveur empreint de mélancolie me vint aux lèvres. Je ne m'apercus que plus tard que Damon n'avait cessé de m'observer pendant tout ce temps. Gênée je me levai brusquement puis dit d'un ton hâtif:

-On ferait mieux de retourner en cours.

Il acquiesça puis nous descendîmes et nous nous séparâmes d'un simple hochement de tête, sans un mot. Durant les cours suivants je demeurai distraite ce qu'Ayana remarqua mais elle ne souffla mot. Après la fin des cours nous nous échangeâmes nos coordonnées respectives puis nous nous fîmes la bise.

C'est en marchant vers mon arrêt de bus que je remarquai que j'avais pris par mégarde le livre de Damon. Je ne pus m'empêcher d'être heureuse d'avoir un prétexte pour le revoir et repensais à cet instant qui semblait presque irréel...

Toute songeuse je ne remarquai pas tout de suite l'immense limousine qui roulait près du troittoir.

Deux grands hommes baraques vêtus de noir en sortirent pour m'empoigner brutalement et avant même que je puisse crier je me retrouvais à l'interieur de la limousine qui démarra aussitôt...

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