Chapitre 31

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Une fois, j'ai lu Guillaume Musso et une de ses phrases m'avait particulièrement touché. Je n'en comprenais pas le sens, ni la signification, mais sans que je ne sache l'expliquer, ce petit bout de textes, ces quelques mots alignés les uns à la suite des autres m'avaient en quelque sorte bouleversé.

« Il y a des moments dans l'existence où une porte s'ouvre et où votre vie dérape dans la lumière. De rares instants où quelque chose se déverrouille en vous. Vous flottez en apesanteur, vous filez sur une autoroute sans radar. Les choix deviennent limpides, les réponses remplacent les questions, la peur cède la place à l'amour.

Il faut avoir connu ces moments. Ils durent rarement. »

Ce n'est que ces derniers temps, en croisant ma maigre petite vie avec celle de Margaux, que je compris réellement ce que voulait dire ces mots et pourquoi ils me paraissaient si importants.

Tout simplement parce qu'il avait raison.

Les moments de joie dans l'existence sont brefs, rapides, mais procurent tous mille et une sensations. Émotions.

C'est en repensant à cette phrase que je me suis rendu compte que les écrivains étaient en quelque sorte des magiciens. C'était des hommes et des femmes, avec ayant un réel pouvoir avec les mots. Sur les mots. L'impact qu'une simple phrase peut avoir sur le cœur des gens est incroyable. Un livre peu vous chambouler de bien des façons et eux, ils ne s'en rendent jamais vraiment compte. Ils sont là, ils écrivent ce qui leur passe par la tête sans prendre conscience de ceux qui seront derrière et qui les liront. Ils ne s'imaginent pas une seule seconde que là, quelque part, il y a quelqu'un, lisant leurs lignes, qui s'en retrouve sur le cul.

Je trouve ça magique.

Fantastique.

J'ai un énorme respect pour les artistes en général, mais je crois que les écrivains seront toujours mes préférés.

Juste parce qu'ils font d'un « pas grand-chose » quelque chose de merveilleux.

Alors à tous ceux qui, un jour ont pris la plume, merci.

Tout le monde peut s'inventer écrivain et aligner des mots les uns à la suite des autres, mais peu parmi eux peuvent avoir un réel pouvoir sur les gens.

Les magiciens des temps modernes.

« - Tu fais quoi ?

- Je cherche un livre...J'ai envie de lire quelque chose qui me sorte de l'ordinaire. »

Je ne suis jamais vraiment traîner mes guenilles à la bibliothèque, mais depuis que je fréquentais Margaux, c'était devenu un peu notre point de rendez-vous. Elle travaillait et moi je lisais en l'attendant. Je ne suis pas un « grand » lecteur, ni un amoureux des « livres », mais j'admire le travail réaliser. Le temps passé. Les nuits écoulées.

Inventer une histoire, donner vie à des personnages, tenir un scénario, ce n'est pas rien. Surtout ceux qui à la fin vous transmettent un message.

« - Tu cherches un genre particulier ?

- Pas vraiment, juste quelque chose qui me fera passer le temps. »

Margaux est là, à côté de moi et nos épaules se touchent. Nos mains se frôlent et un moindre petit contact me rend...tout fébrile. Joyeux. Heureux comme un gamin.

« - Pourquoi tu souris ?

- J'sais pas. J'aime bien quand on est là...Tous les deux.

- Tu as des idées bizarres en tête ?

- Va savoir. Peut-être que oui, peut-être que non.

- Milo ?

- Chut. On est dans une bibliothèque, tu ne voudrais pas déranger ceux qui travaillent quand même ? »

Elle rit. Elle s'amuse. Elle est heureuse.

Ça aussi, ça me rends fou.

Le sourire de Margaux.

Vous ne vous en rendez sûrement pas compte mesdemoiselles, mais votre sourire peut avoir un énorme impact sur quelqu'un. Un sourire en soi, à un pouvoir incroyable.

Margaux a ce sourire.

« - Pourquoi tu me dévisages comme un idiot ?

- Un idiot heureux ! Nuance. Et j'sais pas...Je te trouve jolie. »

C'est vrai.

Margaux a un petit quelque chose de constamment intrigant. Comme une sorte d'aura l'entourant en permanence et la rendant si...particulière. Particulière pour moi. Particulière dans mon cœur.

L'amour est pour moi un véritable mystère à cause de ça. De tout ça. De tout ce que ça vous fait et de comment ça peut vous rendre.

Ça vous rend incroyablement stupide.

Tout vous émerveille. Tout vous amuse et vous êtes heureux. En permanence.

« - C'est bon ? Tu as ton livre ?

- Ouais, je crois que j'ai trouvé un truc pas trop mal.

- C'est quoi ?

- Un John Green.

- Tu sais que ses livres sont incroyablement déprimants ?

- C'est pas grave ça, je me consolerais dans tes bras. »

Elle rigole tandis que la bibliothécaire nous dévisage derrière son bureau.

« - Pardon. Milo !

- Bah quoi ? »

Je n'ai rien dit de mal.

La vérité et rien que la vérité votre honneur.

« - Tu me désespères par moment.

- C'est ce qui fait mon charme apparemment.

- On va dire ça si ça peut te faire plaisir de le croire.

- Bon aller viens, je vais emprunter ce livre.

- Tu me diras s'il est bien.

- Pas de problème. »

C'est vrai, j'étais ou plutôt, je suis, heureux. Je ne sais pas s'il est possible de faire durer ce sentiment à tout jamais, mais s'il existe un quelconque moyen, j'aimerais que ce soit le cas.

J'aimerais que tous les jours se ressemblent et que nos cœurs s'assemblent.

Mister Fleur BleuWhere stories live. Discover now