« The choice. »

IV

Média ― Ayman KASSEM.

[...]

Eden.

― Hein ?

Elle souriait, sincèrement, je n'avais pas envie de rire.

― Jésus vous aime, madame.

Je riais nerveusement.

― Contente que cette information vous réjouisse. Disait-elle.

― Ne pensez pas que parce que je ris que j'acquiesce votre baratin.

― Jésus vous aime, de plus, il vous appelle à la repentance. A changer de vie.

Elle était toujours aussi souriante, et ça avait le don de m'agacer.

― Madame...

― Non, vous écoutez moi. Disais-je, je suis heureuse, je suis mariée à l'homme de ma vie et voilà. A vous voir, vous êtes le genre de personne qui juge alors que vous n'êtes personne, il n'y a que Dieu qui peut me juger sur ma conduite et pas vous. Ma vie est bien ordonnée, je n'ai pas à recevoir des jugements de votre part.

Elle posa sa main sur la mienne,
Elle est très audacieuse.

― Le Saint Esprit vous a avertit de nombreuses fois et vous n'avez pas écouté. Laissez-moi vous dire que notre Dieu est bon, retenez cette phrase, il permet la désobéissance pour nous montrer sa pitié car il est miséricordieux.

Je plissais les yeux, je retirais ma main rapidement de son emprise.

― Mais...

― Laissez-moi finir. Il y a deux jours de cela, vous avez fait un rêve qui vous a boulversé. Le Saint Esprit vous a avertit, si vous ne faites pas sa volonté vous subirez de terribles conséquences.

J'étais bouche-bée.

― Cependant, dans son immense amour et sa fidélité, il vous protégera chaque jour. Disait-elle.

Elle me souriait de nouveau et se leva.

― Jésus vous aime énormément, retenez ceci. Disait-elle.

Suite à ça, elle me tendit un prospectus que je jeta immédiatement au sol. Je la dévisageais et elle partit sans même se retourner, j'étais juste brusquée par ce qui venait de se passer.

[...]

Ville de Colombes,
Le 18 septembre 2012,

Je coupais les poivrons en fines lamelles pour faire ma sauce, j'ai décidé de faire du poisson salé en sauce pour moi et mon mari. Il aime énormément que je fasse ce plat, pour me faire pardonner de mon comportement de ses quelques jours du à mon rêve troublant.

J'ai décidé de tourner la page et de ne pas me focaliser sur ce rêve, ce n'était qu'un simple cauchemar et rien de plus. Je veux me faire pardonner auprès de mon époux, il n'a pas mérité que je sois aussi froide dans mon comportement, c'était qu'un simple cauchemar.

De la cuisine j'entendis la porte d'entrée claqué, mon mari était rentré du travail. J'incorporais les tranches de poivrons dans la marmite et tourna le reste avant de laisser mijoter à feu doux. J'allais accueillir mon mari comme il se doit, il était installé au salon en pleine discussion téléphonique, je lui retirais sa veste avec tendresse avant de m'installé à ses côtés. Je pris sa main dans la mienne.

― Oui faisons comme ça, je te rappellerais demain pour qu'on puisse fixer un rendez-vous au plus vite. À bientôt.

Il raccrocha et soupira, je caressais tendrement sa main.

― Tu vas bien mon chéri ?

Il me lançait un regard froid avant de répondre, avec une voix dure et froide.

― C'est maintenant que tu me parles toi ?

Aïe, sa pique.

― Ayman, je te demande de me pardonner pour mon comportement que j'ai pu avoir envers toi. Tu es l'homme de ma vie, mon amour, et je te demande pardon.

Il soupirait.

― Toi je sais pas comment tu réfléchis.

Il se levait et s'en allait, me laissant dans le salon seule.

[...]

Ayman.

Je montais dans notre chambre conjugal et m'y enfermait pour pouvoir être un peu seul. Cette femme, je l'aime comme pas possible, mais des fois sa manière de réfléchir m'insupporte, je préfère garder le silence également de mon côté. C'est bien mieux ainsi.

Mon téléphone portable vibrait, j'avais reçu un nouveau message, c'était elle.

✉️ « LYA ― J'espère que t'es bien rentré, on a pas fini de parler. Tu le sais bien. »

Je soupirais et ne prit pas la peine de lui répondre. J'étais assez embêté, voir agacé de ma situation conjugale. Une douche bien brûlante me fera le plus grand bien.

[...]

― Ayman ? Chuchotait-elle.

― Hum.

Je l'entendais soupirer.

― Pourquoi tu es parti du lit ?

― En quoi ça te dérange ? Disais-je.

― Ayman...

― Va dormir Eden, s'il te plaît. Je t'ai jamais crier dessus et j'aimerais pas que sa commence aujourd'hui.

A la suite de cette phrase, je l'entendis renifler. Ses pas se dirigeaient vers notre chambre. J'aime cette femme, énormément, mais je veux qu'elle comprenne qu'elle m'a fait souffrir par cette distance qu'elle a installé entre nous.

J'ai besoins de temps...