XII

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Média — David DA SILVA.

[...]

Ville de Colombes,
Le 29 octobre 2012,


EDEN,


La nuit était tombée,
Le sommeil n'était pas au rendez-vous, oui, car mon mari n'était pas là. Je n'ai aucune nouvelle de lui depuis plus de douze heures, je suis inquiète. Où pouvait être mon mari à cette heure-ci ? Que fait-il ? Avec qui est-il ? Je me pose des milliards de questions, je n'ai aucune réponse.

Ayman ... Où es-tu ?

Je me grattais la nuque et continuait de composer son numéro en boucle, je continuais à insister sur les appels.
Toujours cette même voix, toujours son répondeur.

Ayman, c'est le trentième message que je te laisse. T'as intérêt à me répondre espèce de tocard, tu me laisses et tu oses ne pas répondre ! J'espère pour toi que t'es sous un camion, je prie même que c'est le cas. Sinon, aucune excuse n'est valable.

Je raccrochais et continuait à faire les cents pas dans ce grand appartement qui nous appartient. Mon coeur bat terriblement fort, je ne supporte pas être sans nouvelles de mon mari aussi longtemps. Je continuais de persister sur son répondeur, un verre de vin blanc à la main,

Voici mon message vocal numéro trente-et-un Ayman. Tu sais quoi ? J'espère que tu es mort dans une embuscade, qu'on a attrapé ton corps et qu'on l'a envoyée au Zimbabwe et que des petits lutins africains sont en train de danser autour de toi. Si tu reviens seulement à la maison tu...

À qui tu parles ?

Je sursautais et me retournait brusquement,
Il était là. Souriant, et aussi charmant que le jour où je l'ai épousé. Il prit le verre de vin qui était dans ma main gauche et le buvait cul sec devant moi avant de le déposer sur la table basse. Il saisissait le téléphone qui était dans ma main droite et le déposa sur le canapé juste à côté.

Je répète, à qui tu parles ? Disait-il souriant.

Je refuse de te parler.

Il me fit un bisou dans le cou, en chuchotant doucement,

Pourquoi ?

Je... Parce que...

Je me sentais partir petit à petit.
Le plaisir prenait le dessus sur la colère, il sait ce qu'il fait ce petit effronté qui me sert de mari. Avant même que je ne puisse rajouter un mot, il prit possession de mes lèvres et dénoua mon peignoir en soie, qu'il fit tomber jusqu'à mes chevilles.

Laisse-moi me faire pardonner... Disait-il.

Je peux dire non ?

[...]

Hauts-de-Seine, La Défénse,
Le 29 octobre 2012.

DAVID.

Je te promet que ça va être grave ! Disais-je à Nathanaël.

Nous discutions de tout comme de rien en cette nouvelle journée que le Seigneur nous accorde pour le servir dans la ville de Colombes. Alors que nous nous apprêtions à rejoindre les autres, mon smartphone sonna, c'était elle.

Je reviens.

C'est qui ?

Ma femme. Disais-je.

Il riait et ajouta,

Passe-lui le bonjour.

Je n'y manquerais pas. Disais-je.

Je décrochais et avant même que je ne puisse dire un seul mot, ma femme fit pleuvoir une avalanche de propos ...

Tu es un mari indigne et méchant, comment tu oses me faire ça ? Tu es parti sans mon approbation, tu te balades, tu chante dans les rues, tu parles à des inconnues de ton Dieu, tu ... tu m'épuises David ! Tu n'es pas sympathique, en plus tu me laisses ici à Lyon sans me satisfaire ! Sais-tu combien de temps je suis resté seule sans ta présence, sans ton corps et sans ... Tu m'énerves David ! J'ai envie de toi, j'ai besoins de toi ! Reviens à la maison de suite, je ne veux rien savoir !

Je haussais les sourcils et riait,
Cette femme est juste extraordinaire. Un personnage.

Mon bébé.

Ne m'appelles pas ainsi ! Reviens à Lyon, rentre à la maison. Tu me manques, j'ai terriblement envie de toi. Je n'arrives plus à tenir !

La mission n'est pas finie. Je ne peux pas la couper sous prétexte que tu as envie de faire l'amour, soyons sérieux.

David !

Je te rappelle ce soir, tiens le coup je reviens bientôt.

Non non non !

Sarah, arrête de faire l'enfant et patiente.

Je raccrochais directement.

Vous pensez que ma femme est facile à arrêter ? Et bien laissez-moi vous dire que juste après avoir raccrocher cette dernière m'a appeler douze fois juste après. Je fus obligé d'éteindre mon téléphone portable, je soupirais et retournais rejoindre les autres.

— Alors ? Disait Nathanaël.

— Elle va bien.

Nathanaël ricanait, sincèrement il avait le droit. Il savait pourquoi ma réponse fut courte, ma femme est très compliquée.


[...]

Ville de Colombes,
Le 29 octobre 2012.

EDEN.


«  Puisque je te dis que ça a marché. »

Mes yeux s'ouvrirent doucement à la suite de cette phrase qui provenait du salon, énoncé par la voix de mon mari. Je me levais et marchais sur la pointe des pieds jusqu'au salon, d'où provenait la discussion. Il se tenait debout, face à la grande fenêtre du séjour,

— Le casse de l'année, laisse-moi te dire qu'on s'est refait une paire de c*uilles en or.... Maintenant on ne doit pas se faire remarquer, pas de folies au niveau des dépenses, sinon on se fera cramé... C'est ça, aller.

Dès que mon mari raccrocha, je mis une grande vitesse jusqu'à notre chambre conjugale et m'installait dans le lit, comme il m'avait laissé. Je ressentis sa présence de nouveau, dans notre lit. Il enroula ses mains autour de la taille et resserrait son étreinte, je fis mine de bouger légèrement tandis que il me parsemait de léger baisers sur mon épaule gauche.

Dans quoi Ayman était-il fourré ?

Aurait-il recommencé ? J'en ai bien peur, une petite enquête s'impose.

A suivre...

« The choice. »Where stories live. Discover now