Je me tenais assise sur mon lit, les yeux fermés. Le bruit sourd qui monta de la cuisine, m'indiqua qu'il devait être sept heures. Une chaise venait de tomber sur le carrelage et une assiette posée lourdement sur la table. J'aurais parié qu'il s'agissait de Raphaël.
Je sautais hors du lit et descendis quatre à quatre l'escalier. Comme je le pensais, mon Archange préféré était bel et bien là, dans la cuisine, adossé au plan de travail. Je devinais à ses yeux baissés sur le sol, qu'il ne m'avait pas entendu arriver.
« Ça va ? lui demandais-je en m'adossant à mon tour au plan de travail. »
Raphaël planta son regard dans le mien avant de le détourner.
« Pas vraiment... Je n'ai presque pas fermé l'œil de la nuit, je m'inquiète tellement pour toi que j'en perds le sommeil ! déclara-t-il avec un sourire sans joie.
- Tu ne devrais pas t'inquiéter autant pour moi, tu sais... Je suis une grande fille, tu ne crois pas ?
- C'est l'habitude... répliqua-t-il sans relever les yeux.
- Pff ! Comme si tu avais l'habitude de jouer le preux chevalier pour moi ! rigolais-je. »
Étrange, mais j'étais certaine d'avoir déjà eu cette conversation avec lui auparavant. Je ne me souvenais plus quand, mais j'en était certaine !
Raphaël me regarda, me transperçant de ses yeux bleus magnétiques.
« On peut dire qu'à ton arrivée au Royaume, tu étais pire qu'une enfant ! sourit-il.
- Ce n'est pas vrai ! m'indignais-je.
- Si ! La fois où tu as piqué une crise de nerfs parce que Dabrielle ne voulait pas que tu entres au Mélarice pour voir les Séraphins, me rappela-t-il, amusé.
- Elle m'avait promis de me faire visiter ! rétorquais-je.
- Remarque, pour une fois qu'il se passait quelque chose d'intéressant, me concéda-t-il. »
Nos regards se croisèrent, et nous ne pûmes retenir un fou rire. Raphaël me prépara le petit-déjeuner tout en continuant à rire. Une dizaine de minutes plus tard, je me retrouvais devant mon armoire, seulement vêtu de mes sous-vêtements. Avec l'impression que ma penderie n'avait jamais été aussi grande...
Robes, jupes, jeans, tee-shirts, débardeurs, etc... Qu'allais-je porter aujourd'hui ? Je jetais un bref coup d'œil par la fenêtre, il y avait du soleil, mais le fond de l'air resté frais ; un jeans affublé d'un tee-shirt à col étaient sans doute la meilleure combinaison.
A ma grande surprise, Raphaël était déjà habillé et près à partir lorsque je le rejoignis dans l'entrée.
« Où est Marie ? le questionnais-je.
- Elle vient à l'instant de partir chez le médecin.
- Oui, elle m'en avait parlé hier au souper. C'est pour son mal de dos.
- Elle m'en avait également parlé. »
Je me chaussais, enfilais mon manteau puis prenais mon sac. Je décochais un sourire à mon Archange préféré, puis, nous avons quitté la maison, dans la plus grande insouciance.
***
L'attaque fut fulgurante. Pas un seul instant nous nous sommes doutés de quoique ce soit. Le silence fut notre seule conversation sur le chemin du lycée. Si il y avait eu quelque chose à entendre, nous l'aurions tout de suite su.
Malheureusement, il était déjà trop tard lorsque les bruits de course sur le gravier arrivèrent jusqu'à moi. Je n'eus pas le temps de réagir lorsqu'une main vint se plaquer contre ma bouche afin de m'empêcher de crier.
Je ne pus que lancer des coups de pieds et tenter de mordre mon agresseur afin de lui faire lâcher prise, mais en vain. Je réussis néanmoins à entrevoir brièvement Raphaël, allongé face contre terre, tel un mannequin désarticulé.
Comprenant que je ne pouvais plus compter que sur moi-même, je me débattus plus ardemment. Cependant, un autre individu vint poser un mouchoir blanc sur mon nez. Je n'eus pas le temps de l'identifier, qu'une odeur puissante envahit mes narines, me faisant sombrer dans les ténèbres.
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La fille de l'Archange Tome 1 La prophétie ✔
ParanormalLe fruit de l'union d'un immortel et d'une mortelle est appelé Néphilim. Mon nom est Lucie, et si je vous le demandais, vous ne me donneriez pas plus de 18 ans. Et vous auriez tord de vous fier à cela.... Je ne suis pas comme vous, cela fait 50 an...