BLACK

6.

Sur la route pour rentrer chez moi je cogitais toujours. J'étais sûre que Konan m'avait menti et que je ne serais tranquille que lorsque j'en aurais la preuve. Heureusement, je savais exactement où est-ce que j'allais la trouver : dans sa chambre.
Depuis son incarcération il nous avait déconseillé d'y entrer mais j'étais persuadée que j'y trouverais les réponses à mes questions. Même si j'avais aucune idée de ce que je cherchais, ce qui était sûr c'est que j'étais bien décidée à voir ce qui se cachait à l'intérieur.

Quand j'ai allumée la lumière j'ai eu l'impression de faire un bon dans le passé tellement ça faisait longtemps que je n'avais pas vu cette pièce. J'ai observé un peu partout et mon regard s'est arrêté sur une énorme valise noire en haut de son armoire. La cachette prévisible.

Je l'ai descendue, posée sur le lit et j'ai commencé à fouiller. Des liasses de billets, des sachets de poudre, des blocs de résine, des relevés de comptes au nom de mon frère et une tonne de documents avec des chiffres astronomiques dessus ; y'avait tout un tas de truc mais c'est lorsque j'ai aperçus tous les téléphones qu'il nous avait juré d'avoir jeté que j'ai compris.

J'avais la preuve qu'il nous avait baratiné depuis le début.

[...]

Le lendemain à l'heure du déjeuner j'étais déjà énervée à l'idée de croiser Konan dans le réfectoire. Comme à chaque fois il m'a fait signe en me voyant pour que je vienne m'asseoir avec lui mais je ne l'ai pas calculé et j'ai continué mon chemin vers une table vide.

J'avais même pas eu le temps de prendre une bouchée qu'un plateau se posait déjà en face de moi. J'ai levé les yeux et sans surprise il s'agissait de Konan. Je tentai de me lever une nouvelle fois mais il attrapa mon poignet et me força à me rasseoir.

— « J'peux m'asseoir ou tu vas encore fuir ? »

— « Qu'est-ce que tu veux ? » Répondis-je en regardant ailleurs.

— « C'est quoi ton problème ? »

— « J'ai pas envie de parler avec toi Konan. »

— « J'repose encore une fois ma question, c'est quoi ton problème ? » Demanda-t-il à nouveau d'un ton plus ferme.

— « J'parle pas avec les menteurs. » Crachai-je sèchement.

— « Mais de quoi tu parles ? »

Je me suis levée de ma chaise.

— « Tes téléphones, tes relevés bancaires, la drogue que tu caches à la maison, j'ai tout trouvé Konan ! Tout ce que tu cachais dans ta chambre ! »

J'avais haussé le ton ce qui avait attiré l'attention vers nous, tout le monde nous regardait à présent. D'habitude je déteste me faire remarquer mais là j'en avais rien à faire. Aujourd'hui il allait assumer, même si c'était devant tout le monde.

— « T'es rentrée dans ma chambre ?! » S'écria-t-il déboussolé.

— « Ouais ! Et si j'avais su ce que tu cachais à l'intérieur, j'y serais rentrée depuis bien longtemps ! Pourquoi tu m'as menti Konan ! »

Il a passé ses mains sur son visage en soupirant.

— « Quand tu rentres là-dedans t'en sors pas comme ça Melyna... » Lâcha-t-il en baissant la tête.