BLACK

7.

Le lendemain matin, alors que j'étais plongée dans le dossier d'un détenu qui venait tout juste de quitter mon cabinet la porte de ce dernier s'ouvrit brusquement. Je sursautai avant de lever les yeux vers celui qui venait de m'interrompre : Monsieur le Directeur.

— « Bonjour mademoiselle Kone, je vous dérange ? » Commença-t-il en pénétrant dans la pièce.

Bien sûr que vous me dérangez.

— « Euh.. non non, pas le moins du monde. Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? »

— « Dans le cadre de la semaine de l'orientation, tout le personnel de la prison devra recevoir une poignée de détenus durant un atelier afin de parler de son métier. Je tenais à vous annoncer que ce matin c'est votre tour. »

— « Aujourd'hui ? Mais j'ai rien eu le temps de préparer enfin... »

— « Ne vous en faites pas, c'est rien de bien sérieux. » Me coupa-t-il. « Les détenus vous attendront à onze heure dans la salle de travaux manuel, à côté du réfectoire. »

— « D'accord, j'y serais alors. Bonne journée à vous monsieur. »

— « À vous de même ! » Dit-il poliment avant de refermer la porte derrière lui.

De quoi est-ce que j'allais bien pouvoir parler ?

[...]

— « Excusez-moi du retard, j'ai dû m'occuper d'un patient de dernière minute. » Dis-je en arrivant dans la salle.

Une trentaine de détenus étaient assis dans la pièce. Je m'apprêtais à me diriger vers le bureau qui m'était réservé mais je m'arrêtai en voyant qu'un détenu y était assit.

Isaac dans toute sa splendeur.

— « Détenu Mobali, vous pouvez rejoindre votre place s'il-vous-plaît ? » Soupirai-je.

— « Tout de suite, madame. » Répondit-il avec un sourire ravageur, comme à son habitude.

Il est allé s'installer à la table juste en face de moi et j'ai pu poser mes affaires sur le bureau. Même si je l'ai pas montré, j'dois avouer que sa présence me faisait quand même plaisir.

— « Bonjour à tous ! Je me présente, je suis l'infirmière, pour ceux qui ne me connaissent pas... »

— « T'inquiète pas qu'on te connait très bien. » Me coupa Isaac.

— « Et si vous êtes là c'est pour apprendre des choses et non pour perturber le groupe Alors ne m'obligez pas à vous mettre dehors, détenu Mobali. » Continuai-je en le regardant fixement

— « Pardon, madame. Vous pouvez me punir si vous voulez. »

Il me fixait toujours avec son éternel sourire en coin. Plus déstabilisant tu meurs.