Je n'ai plus peur

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Les fleurs de ma chemise ont poussé cette nuit,
La porte du matin rouge qui sommeillait,
La grise giboulée attendait là sans bruit,
À ma porte appuyée, et comme je sortais,

Elle attrapa ma main, et mon double manteau,
Avait pris lui aussi quelques teintes dorées,
Et le soleil battait des ailes dans mon dos,
Et la lune riait encor sur les pavés.

L'albâtre de la nuit s'évaporait dans l'air,
Ton parfum sinueux, enivrant, de mon cou,
Ta bouche désormais loin de moi prisonnière,
Avait emprisonné et ma bouche et ma joue.

Je renaissais soudain, dans le matin de verre,
Je savais que ton front baignait dans le sommeil,
Et que tu souriais, heureuse de mes vers,
Et que tu souriais, heureuse de la veille.

Ils ne sauront jamais la vanité du temps,
La simple poésie d'un baiser sur ta joue,
Ils n'auront jamais le cœur ni les battements,
Que nous nous partageons dans l'ombre du Criou.

Je t'ai aimée, je t'aime, et je pense en venir,
À t'aimer quelques siècles ou quelques millénaires,
Tu m'as aimé, tu m'aimes, qu'importe l'avenir,
Qu'importe si demain tu m'aimes moins qu'hier.

Mots de têteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant