Prologue

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Poing droit, joue gauche.

Point gauche, joue droite.

Elle s'étale enfin de tout son long. A côté d'elle, l'homme qu'elle vient d'assassiner. Je me souviens de ce qu'elle m'a répondu quand je lui ai demandé qui elle était.

Ma mère. Bien sûr. Après tout, plus on est de fous, plus on rit. Elle a perdue, définitivement, ce titre au moment où elle a essayé de m'enlever, il y a trois jours. Qui exécute la personne qui a élevé son enfant pour, ensuite, l'attacher à une chaise, encore sous l'effet du chloroforme ? C'est sûrement pour ça que j'ai grandi loin d'elle. Peu importe, mes deux ravisseurs sont hors service, mais c'est qu'une question de secondes avant que leurs renforts arrivent. Je dois fuir. Le plus loin, le plus vite, le plus discrètement.

Le bâtiment est sombre et c'est un vrai labyrinthe, j'ai l'impression de toujours repasser au même endroit.

« Court, et te retourne pas. Ce n'est pas grave si tu es perdue, tant que t'es loin. Quand t'es certaine d'être en sécurité, que personne ne t'as suivi, tu trouves une cabine téléphonique, dans un endroit fréquenté, plus t'es isolée, plus t'es vulnérable, et t'appelles le numéro que je t'ai donné »

Quand j'arrive sortir de l'immeuble, une centaine de couloir traversés et d'escalier monté ou descendu plus tard, je me rends compte que ce n'est pas fini. Parce que là, je ne suis pas prête de trouver un téléphone dans un endroit fréquenté. Je suis au milieu d'une grande zone industrielle. Des rues sales, des parkings mal éclairés et des immeubles de plusieurs étages à moitié en ruine.

Alors je me remets à courir. Je peux voir des rues plus éclairées, avec plus de passages loin devant moi. Je commence à avancer. De temps en temps je me retrouve exposée à la lueur d'un lampadaire, entre une épave de voiture rouillée aux vitres cassées et des murs abîmés par des impacts de balles. Je dois trouver de quoi appeler, rapidement.

Petit à petit, le voisinage semble de plus en plus en accueillant. Des voitures, en meilleur état, circulent, les avenues sont illuminées par des phares, les façades des magasins et des réverbères. Je me dirige vers la cabine téléphonique la plus proche. Je peux sentir les passants dans mon dos. Je plonge ma main dans mes poches et récupère quelques pièces. Heureusement qu'ils m'ont embarqué avant mon passage à la cafétéria, sinon, j'aurais rien eu pour appeler. Je compose de mémoire le numéro de téléphone

« Morgan !

—SSA Derek Morgan, ancien coéquipier d'Emily Prentiss ?

—Humm, oui. C'est bien moi...

—Leah Doyle. Je crois que je pourrais avoir besoin de votre aide.

—Leah...T'es où ? Me demande-t-il dans un soupir de soulagement.

—Aucune idée. J'appelle depuis une cabine publique. Je me suis enfuie, ma mère m'avait enlevée.

—Ça fait un moment que je te cherche tu sais. Reste là où t'es, je vais trouver cette cabine, en attendant, tu ne bouges pas et tu restes dans un endroit...

— Fréquenté et si quelqu'un essayer de m'approcher, je cris. Je connais la chanson.

—Wooha, okay. »

Pas plus d'une heure plus tard, un SUV, avec des plaques fédérales se gare à mon niveau. La vitre passager descend et un homme, s'identifie, c'est Morgan, il me montre sa plaque du F.B.I. Je monte dans sa voiture.

« Leah ! Comment tu vas ? T'as rien ? Ça fait combien de temps que t'es dehors, seule ?

—Doucement, je vais bien, et grâce à vous.

—Tu peux me tutoyer et m'appeler Derek.

—D'accord »

Un silence s'installe dans la voiture. Je crois que je n'aurais pas dû mentionner Emily tout de suite. Visiblement, il est toujours affecté par sa mort. Qui ne le serait pas, ceci-dit ?

On finit par se garer sur le parking du F.B.I. Je me doutais qu'il m'amènerait ici.



UnDead AgainTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon