Chapitre 42

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- Jamy -

J'étais au plus bas de ma forme aujourd'hui, les cours, eux, continuaient de s'accumuler, je me retrouvais plus derrière un bureau que derrière des chariots ou le cul des filles. Cherryla m'appelait tout les soirs, malgré tout, je devais parler à quelqu'un, me confier, je pense qu'elle fut plutôt contente que je sois vrai avec elle même si elle devait encore se méfier de mon côté simple, que je ne l'avais pas habitué à ce comportement depuis que l'on se connait.
Arnold aussi fut surpris de mon habilité à aider les vieux dans le métro, à donner une monais à l'église et à rêvasser en voyant des enfants. Maman était plus détendu, plus calme, Céline et moi tous les samedis on faisait un gros ménage qui nous prenait parfois toute une mâtinée. Souvent marraine, la rendait visite, elles parlaient toutes les deux ensembles, toujours avec l'indifférence de Céline a son égard. A les regarder, on ne pourrait pas dire qu'elles se ressemblaient intensément, elle, touchait beaucoup à l'alcool, Céline restait calme en voyant la personne qui se dégradait devant son regard grave.
J'imaginais la scène, contraint de quitter le pays pour l'Australie de peur que sa femme, alcoolique les tue à force de les battre. Un recit bien loin de ce que nous avait raconté Thérèsa, à part bien sur sa dépendance aux boissons alcoolisées. Je ne pouvais pas la voir comme quelqu'un de violent, désespérée oui, mais pas brutal.
Leur discution ne durait jamais longtemps, et leur au revoir était encore plus froid que l'intérieur de notre frigo, même la banquise pourrait faire pâle figure.

Aujourd'hui maman était partie dormir chez Arnold, car Stacy allait de plus en plus mal, son ventre allait comme éclaté, et il faut pour un parresseux comme Arnold, quelqu'un qui puisse réagir lors de trops grosses contractions.
Derrière les fournaux, j'attendais le retour de Céline qui était resté à l'emphi.
-"Sa sent le brûler !"
La voix de Céline brisa le calme soudain, l'ambiance de la pièce se réchauffa dès son entrée. J'étais soulagée de la voir rentrer, les nuits qu'elle a dut passées dehors, et les journées dans la ville a se sentir comme une sans abri ne sachant pas si on est sur de manger ce soir.
-"J'espère que tu aimes les pâtes... cramées."
Elle souria.
-"On va plutôt commandé quelque chose."
-"Une pizza ?"
Elle me dévisagea comme si j'avais prononcé le nom du diable. J'avais oublié son poid, il y avait que son visage et ses expressions qui m'importaient.
-"Oui Céline, une pizza."
-"Pour encore te moquer de moi ?"
-"Ou tu préfères manger des pâtes noires ?"
Elle me tourna le dos avec un vieux régard de méfiance, des pétales étaient coincées dans ses cheveux.
Je fronçais les sourcils.

Hortence...

- Céline -

Je ne pouvais plus rester entre quatre murs, et puis j'avais promis à Hortence de passer le voir dans la journée pour lui donner des nouvelles, et voir le changement de la boutique.
Il était dix-sept heures quinze quand je fus devant sa rue. La boutique de loin semblait méconnaissable. Le titre, la décoration extérieure, des fleurs sur la fenêtre grande ouverte, qui donnait l'accès à une vue d'ensemble de l'intérieur du magasin. Les murs peint en vert pour la plus part faisaient ressortir les magnifiques couleur des lyses et des oeillets. En entrant il y avait une petite sonnette, un petit coup de clochette, un tintillement excellent. Personne à la caisse, mais les objets vintages décoraient et donnait vie à son burau peint dans un mauve très virile cependant. Mon regard s'attarda sur une inscription sur le haut du mur, "L'amour et les beaux jours se cachent dans la plus belle pomme du verger."
Soudain, mon dos se rechauffa d'une présence, des pétales tombèrent sous la pression d'un parapluie qui s'ouvre. Hortence avait lâché une tonne de fleur au dessus de ma tête en ouvrant un parapluie au dessus de ma tête. Qu'elle entrée théâtral...
Je me retourne, Hortence remit une de ses belles mèches blondes remplit de graines de toutes petites fleurs, au dessus de son front.

Il me souria tout en me faisant un regard puissant.
-"Sa fait longtemps petite fleur..."
-"J'ai eu des soucis..."
-"Je vois ça, ton cher ami... Figer, a refait se que ma chère mère a dessiné pendant plus de neuf mois."
Il m'y en avant un vulgaire bleu insignifiant qui jaunissait sur sa mâchoire. Je croyais Jamy plus dangereux et brutal que ça.
-"Sinon ?" Soufflais-je en voulant subitement changer de sujet.
-"Oui sinon, la décoration? "
-"Excellente!"
-"Si tu avais été la, elle aurait été sublime, comme toi."
-"Ne dis pas n'importe quoi, c'est juste nickel, beautiful !

Il se mit face à moi.
-"Ton accent anglais m'avait manqué, ton absence m'a beaucoup inquiété. "
Il me toucha l'épaule, mon rythme cardiaque s'accélèra, mes mains me gênaient. 
-"Oh... je suis désolé je n'étais pas chez moi et..."

Il m'embrassa, il s'était penché et avait pris ma bouche en otage. Sa mèche rebelle s'installa sur le haut de mon crâne. Hortence, Hortence, il m'avait embrassé, il m'a embrassé, il m'a... rassuré, pourtant le frisson que j'avais connue à l'époque, était totalement absent... un long baiser de surprise qui n'était pas assez fort pour faire jaillir les larmes, mais... serait-ce le bon ?

-Jamy-

-"Tu viens de chez cte fuchue boutique n'est ce pas ?"
-"Je ne vois pas de quoi tu parles."
-"Tu sens ces mauvaises herbes."
-"Ah bon, moi je dirais la rose."
Mon sang bouillonna.
-"Je t'ai dit..."
-"De faire attention, mais a aucun moment tu n'as dit que je n'avais plus le droit de le voir, et même si tu me l'avais dit, je fais ce que je veux."
-"C'est un sale type !"
-"Parle pour toi ! Il a toujours été la pour moi."
Elle se dirigea sans même passer un regard sur moi vers la salle de bain, je la suivais énervé.
-"Un sale type, un sale ..!"
-"Pardon Figer."
Et elle referma la porte derrière elle.
-"C'est toi le sale type..."
Elle l'avait murmuré, mais j'avais entendu. Oui Céline je suis un sale type, un gros enfoiré, une belle ordure. Mais je t'assure que comme les fleurs, Hortence finira bien par ce fanée...


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