l orphelin

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Quelle étrange sensation quand vous ne savez rien de vous bébé, je n'ai pas de photos de moi nourrisson .il m'a fallu attendre des années avant de pouvoir regrouper quelques indices sur cette période de ma vie.

C'est une histoire qui a probablement commencé ainsi. Le 4 janvier 1960 dans le petit hôpital de Roman naissait un petit garçon .Il était le 5 ième et le dernier de la famille .Maman était surement très fatiguée, son mari était un conducteur de camion et il ne rentrait pas souvent à la maison.c'est ainsi que je venais au monde.

Ma maman abandonnée ne supportait plus mes pleurs .Cet enfant non désiré la mettait en colère .Un jour elle eût un acte désespéré, qui me laissa une cicatrice inoubliable. Cette cicatrice est malheureusement le seul souvenir que j'ai gardé de ma mère. Ce fut certainement la raison pour laquelle on lui retirera la garde de ses enfants.

Mon premier souvenir d'enfant est un moment merveilleux.il fait un doux soleil, je suis assis par terre. J'écoute la mélodie d'une eau fraîche qui coule dans le bassin .Autour de moi une poule picore suivit de ses poussins. Dans un coin j'aperçois une truie avec ses petits .Le chant du coq me sort un instant de mes rêveries puis les lapins sortent d'un tas de foin. Ils me chatouillent mes pieds nus et je ris. Un de ses rires cristallins qui laisse éclater ma joie. Je suis restais trois ans chez ma nourrice a la ferme. C'est certainement là que j'ai appris à aimer la nature .Perdu dans ma solitude, ne sachant même plus à qui donner ma confiance et mon amour je trouve à la ferme plein de réconfort auprès de mes amis les bêtes. Mais malheureusement pour la deuxième fois on me sépare de ce que j'aime pour me donner une nouvelle famille l'orphelinat.

(la photo mon orphelinat) 

L'orphelinat est une bâtisse rectangulaire entourée de grands murs de pierres

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L'orphelinat est une bâtisse rectangulaire entourée de grands murs de pierres. A l'intérieur de nombreux enfants rangés par âges, les grands avec les grands, les moyens avec les moyens et les petits avec les petits. Je suis mis à la Poupo chez les petits .On en profite pour me présenter mes sœurs, de grandes jeunes filles qui me font des câlins .Cette notion de sœur est pour moi sur le moment un grands mystère. Je me sens bien seul dans mon petit lit à barreaux. Les genoux remontés vers le visage, les yeux perdus dans le regard de mon petit chien en toile. Je sais que lui il me comprend .je le cache sous le drap pour le protéger de cette maison sans amour. Les années qui suivirent furent les plus tristes de ma vie. Serrant dans mes petites mains le seul être que j'aime, je m'enferme dans une grande solitude .Le monde me fait peur, la porte du couloir qui mène dehors est terrifiante, si je la franchie la chaleur m'étouffe, les murs font des bruits inquiétants et puis le monde me bouscule et se moque de moi. Alors je reste la pétrifié, un liquide chaud coule le long de mes petites jambes frêles, je cherche du regard, un peu de compassion. Maintenant j'ai les yeux qui pleurent, une main énergique et énervée me remonte à la Poupo. Dans des mots et des rires agacés j'entends.... C'est encore le petit Michel qui a pissé ... J'ai le cœur serré, je voudrais être dans mon petit lit a barreaux avec mon chien de toile remplie de paille. Cette paille qui quand je la froisse semble me dire des mots doux que moi seul je peux comprendre. 



Les pissenlitsWhere stories live. Discover now