A la Poupo

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A la Poupo c'est la nuit, une simple lumière douce vient éclairer le grand plafond. Dans le silence de petits bruits de respiration me bercent .Au loin dans le couloir des pas raisonnent, ils s'arrêtent devant la porte ou une ombre monstrueuse se dresse, je retiens mon souffle puis l'ombre disparaît. Quand vient le matin de jolis rayons de soleil se glissent entre les barreaux du petit lit de bois, je crois qu'ils me font voyager, je souris un instant, j'imagine la cour de la ferme ou sont restés mes rêves. Mais malheureusement déjà des pleurs me bousculent dans la réalité terrifiante du jour .Je vais combattre les démons de la journée. Je voudrais disparaître. Je voudrais oublier, voire mieux, ne pas exister. Les yeux perdus je cherche le monde du silence. Soudain je sens que l'on me porte, on me dénude tirant sur mes bras et mes jambes .L'eau coule sur mon petit corps qui frissonne .Je suis un pantin désarticulé, je ne sens rien et ne vois rien je pense même que je ne suis rien. Puis me voilà dans le couloir, une main énervée me pousse dans la pièce d'accoté. C'est là que se trouve les petites tables rondes de contreplaqué verni avec leurs pieds froids en acier vert bouteille. Tout autour les petites chaises de bois et d'acier elles aussi nous attendent pour le petit-déjeuner. Sur les tables des bols de plastiques jaune avec des tranches de pain, tartines de confiture rouge ou orange .Maintenant il faut s'assoir pour manger mais j'ai un estomac noué .Je bois le chocolat à l'eau et grignote un petit bout de pain. Mon corps maigre ne se nourrit plus, lui aussi il se demande si il existe .Alors que je sens venir le moment je me crispe sur ma petite chaise. Glissant mes menottes sous mes frêles cuisses puis j'entends frapper dans ses mains la monitrice .C est l'heure de partir de la Poupo, quitter le monde des petits pour retrouver en bas du grand escalier celui des moyens et des grands.

Les pissenlitsDonde viven las historias. Descúbrelo ahora