L'Infirmerie paradis blanc

17 1 0
                                    


    Il faut escalader le grand escalier, ma main serre un à un les barreaux de fer de la rampe pendant que je tiens la menotte de la petite fille. Je monte toujours mon pied droit pour affronter ces énormes marches de pierres au rebord lisse. Cette montée vertigineuse est l'ultime effort de la journée. Mon genou dépasse à peine la hauteur de la marche suivante et en plus à mi-hauteur l'escalier prend un virage pour rejoindre l'étage. Je n'aime pas cet endroit car les marches se rétrécissent en forme de triangle me laissant à peine la place pour poser mon pied sur le rebord glissant. Une main tendue, des yeux affolés, on crie ...Michel..., les murs qui bougent, ma tête qui raisonne et raisonne encore. Je sais plus où je suis tout est blanc .Un grand monsieur qui ballade un crayon blanc devant moi a des cheveux blanc. Ma tête raisonne et raisonne inlassablement .Une dame en blanc avec un drôle de chapeau blanc manipule tout doucement mon petit corps nu sur un grand lit blanc. Elle semble répondre aux demandes du grand monsieur .Me voilà sur le dos, je sens une douleur vive dans mon petit bras pendant que la dame en blanc me fait un joli sourire. Maintenant ma tête ne raisonne plus je suis seul dans cette pièce mystérieuse avec la dame en blanc. Elle me regarde tendrement. Nu dans ce grand lit avec de grands draps blancs j'ai mon regard cotonneux. Oui je suis dans un autre monde. Il y a une lumière douce, l'atmosphère est sèche et chaude. La dame est assise dans un étrange et grand fauteuil avec une table bizarre qu elle a roulée devant elle. Dans sa main elle a une boite extraordinaire avec un grand fils de fer. Il sort de cet objet de jolies musiques qui me bercent, c'est merveilleux tout est douceur dans cette nouvelle vie. Pourtant soudain au loin j'entends un pas qui raisonne ceux sont je le sais les talons aiguilles de madame la directrices. Au non elle m'a retrouvé, je me cache sous mon drap, je ne veux pas quitter mon monde de coton blanc. Je veux fermer les yeux, partir pour jouer avec les petits lapins blancs de la ferme, monter dans le rosier grimpant de la cour, rejoindre les moineaux les pigeons, voler au-dessus des grands sapins verts.je veux quitter les grands murs tristes, les enfants qui bousculent, les moments de tendresse occasionnels.    

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Jul 18, 2018 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Les pissenlitsWhere stories live. Discover now