... réponde à tous les noms du monde // OS Larry

3 - COURIR APRÈS UN TRAIN EN MARCHE

«  - Attends. T'es sérieux  ? Mais on peut pas faire ça, c'est hyper dangereux... - Alleeez Louuu, on risque pas grand chose si c'est un vieux train, on se mettra à courir au début, il aura à peine le temps de démarrer, steuplaiiiit  !  » Louis leva les yeux au ciel, désespéré. Cependant il ne pouvait pas résister au regard suppliant de Harry, et il finit par soupirer. « -  Oké, très bien, on court après un train en marche. Mais je te préviens, on se mets à courir immédiatement et si c'est trop dan... - OUIIIIII  !  » Boulet de canon droit devant.

*

Ça, ils le firent le lendemain de la nuit sous les étoiles. Ils ont rangé leur tente, finis leurs sandwichs, et sont repartis, marchant main dans la main jusqu'au seul et unique village des alentours, qui possédait miraculeusement une vieille gare encore en marche. A vrai dire, tout était vieux dans ce village, même les habitants  ; les murs en pierre semblaient porter tout le poids du monde sur leurs épaules et il y régnait un calme apaisant. Entrant dans le village, ils se dirigèrent calmement vers la gare, payant leur ticket (d'une somme exorbitante, heureusement qu'ils avaient fait des économies en prévision de cette bucketlist depuis un bout de temps) avant d'aller s'asseoir sur le quai.

Ils ne parlaient pas, à vrai dire leurs esprits étaient toujours près du lac, sous les étoiles, à se faire mentalement l'amour. La sœur de Harry leur disait souvent que c'était parce qu'ils étaient encore dans leurs premières années de couple qu'ils passaient leur temps à désirer l'autre, les premières années de bonheur avant l'orage et caetera, mais ils aimaient penser que c'était juste l'amour qui leur donnait toute cette énergie. (Un jour, ils l'ont fait six fois en une journée, un samedi. Autant dire qu'ils ont passé le lendemain à dormir.) Soudain, le gros train noir devant eux siffla, provoquant une vive douleur sur leurs petits tympans douloureux, et ils se redressèrent avec un sourire.

Alors que le train se mit en marche, ils commencèrent à courir  : au début, ils pensèrent le rattraper facilement, mais le train finit par accélérer avant eux, réussissant à faire glisser correctement son poids sur les vieux rails, et Harry dû courir aussi rapidement que lui permettait ses grandes jambes pour attraper la barre noire et se hisser sur le train. Il tendit la main à Louis qui sauta pour l'attraper, se laissant hisser à son tour  ; et ils se retrouvèrent là, collés contre la porte d'un train en marche, le vent ébouriffant leurs cheveux, complètement essoufflés par leur course.

Ils se regardèrent.

Et éclatèrent de rire.

Ça avait été comme dans les films. Qui sait, ils seraient peut-être de bons acteurs.