9 - ALLER DANS LE QUARTIER GAY EN TALONS ET JUPES

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Louis fixa son petit ami avec un air perplexe et légèrement décontenancé sur le visage. «  Bah, Harry  ?  » Le concerné rougit brutalement, ses joues prirent une belle teinte rosée alors qu'il se cachait un peu avec sa main. «  J'ai... Toujours voulu essayer... C'est tout  !  » Bon. Si Harry voulait se travestir, alors... Ils se travestiraient. Louis se promit de commander les vêtements dès demain – hors de question d'aller dans un magasin, ça serait bien trop gênant. «  On se maquille aussi  ?  » Que rajoute Harry d'une toute petite voix. Brutalement, l'image de Harry avec du gloss apparut en flash sous les yeux de Louis, et l'accélération rapide et brutale de son cœur le fit hocher vivement la tête. Oui. Assurément.

*

Ils étaient enfermés dans la salle de bain depuis plus d'une heure maintenant, à galérer pour enfiler sous-vêtements (en jolie dentelle) et à se maquiller sans s'en foutre sur tout le visage. «  Mon dieu, mais comment ils font les autres pour porter ce genre d'horreur  ?  » Grimaça Louis en dirigeant un regard vers les chaussures à talons qui entouraient ses pieds depuis seulement... Dix petites minutes. «  J'en sais rien, mais ça te va foutrement bien en tout cas.  » Depuis le début, Harry a été le plus enthousiaste des deux  ; il était le dernier penché devant le miroir, à se mettre du crayon sous les yeux, et il avait déjà mis son gloss d'un rouge éclatant qui faisait chavirer le cœur de Louis. Et la culotte blanche en dentelle... Il s'était retenu de ne pas sauter sur son petit ami aussitôt pour la lui arracher, mais putain qu'est-ce qu'elle lui allait bien. Il jette un regard à sa propre allure, en se faisant la réflexion qu'il se sentait étrange de porter ce genre de vêtements  ; mais si Harry lui disait que ça lui allait bien, alors... Il pourrait probablement commencer à s'habiller comme ça tous les jours de sa vie.

«  Ok, c'est bon  !  » Harry rangea le crayon et se retourna vers son petit ami. Il était... Magnifique. Comme s'il s'était maquillé toute sa vie. Louis chavira, s'approcha de lui et eut une pensée pour le magnifique gloss de son petit ami, si bien qu'il se contenta finalement d'un baiser juste à l'embrasure de ses lèvres. «  T'es beau.  » Harry rougit encore une fois, rit nerveusement et le poussa pour sortir de la salle de bain et se préparer à sortir. Ils prirent la voiture jusqu'au quartier gay – hors de question de sortir ainsi dans les autres quartiers, ils pourraient avoir des ennuis -, trouvèrent une place et sortirent tant bien que mal, manquant de casser la gueule plusieurs fois durant cette simple manœuvre. Vraiment, les talons, c'était la pire invention au monde, c'était la seule chose que Louis arrivait à penser alors qu'ils commencèrent à se balader dans les rues animées. De la musique et de rires sortaient de partout, plusieurs personnes s'embrassaient contre les murs ou les poteaux, et leurs cœurs battaient si vite en assistant à cette expansion d'amour et de joie.

Un travesti s'arrêta devant eux, les regardant de haut en bas avant de leur afficher un grand sourire. «  Eh bien mes choux, vous êtes perdus  ?  » Les amoureux échangèrent un petit regard hésitant, avant de lui rendre son sourire. «  Pas vraiment. On se balade. Vous avez des coins sympas à nous montrer  ?  » Le concerné eut un petit rire et se glissa entre leurs deux corps pour leur attraper chacun un bras, et les tirer sans aucune hésitation. «  Venez avec moi, vous allez vous éclater. Moi c'est Jane, et vous mes sucres d'orge  ?  » Il y eut un instant de flottement, durant lesquels ils s'insultèrent mentalement de ne pas avoir pensé à leurs prénoms féminins, puis ils répondirent en même temps  : «  - Harriet. - Louise.  » Nouveau regard échangé. Puis un sourire conquis.

La nuit ne faisait que commencer.

*

Ils sortirent du bar en vacillant et riant. Ils venaient de quitter Jane et ses ami.e.s, décidant qu'à plus de quatre heures du matin, il était grand temps de rentrer. Harry avait enserré ses bras autour du cou de Louis, et ne faisait que de l'embrasser partout sur le visage, ce qui faisait ricaner son petit ami de plus belle. «  Louuuuu... J'ai envie de toi...  » Il se frotta un peu contre la hanche de Louis, qui se dégagea légèrement, évitant au passage les chaussures qu'Harry tenait désormais dans ses mains car ils avaient tous les deux abandonnés depuis longtemps l'idée de les porter. «  - Attends, j'appelle un taxi, on va rentrer... - On laisse la voiture là  ? - Ouais, on reviendra la chercher demain.  » Il était peut-être bourré, mais pas encore assez pour perdre le sens des responsabilités. Il passa donc son coup de fil, et ils restèrent ainsi, collés l'un contre l'autre tout le temps où ils attendirent le taxi. Ils entrèrent à l'intérieur avec soulagement, ignorant le regard légèrement perplexe et méfiant du chauffeur en face d'eux. Harry l'excita pendant tout le trajet, et à peine arrivés devant leur bâtiment, Louis balança plusieurs billets au chauffeur en lui demandant de garder la monnaie afin de se précipiter à l'extérieur pour rejoindre son amour.

Il ne sait pas trop comment ils parviennent à entrer dans leur appartement, mais il y arrive. Louis ne perd pas de temps pour pousser Harry contre la porte d'entrée à peine fermée, l'embrassant à en perdre haleine. Leurs langues qui se mêlent, leurs corps qui se collent, bourrés, enivrés, d'alcool et d'amour les deux à la fois. Sa main remonte le long de la jambe de Haz, caresse sa cuisse en passant sous la jupe, jusqu'à rencontrer la culotte en dentelle qui le rendait si chaud. Il ne peut plus attendre  ; ses doigts entourent le sexe de son petit ami, y appliquent de lents mouvements alors qu'il est incapable de détacher sa bouche de celle de son homologue. «  Lou...  » Petite plainte de la part d'un Harry totalement déboussolé, alangui contre la porte, les yeux flous de plaisir. Il sourit. Il était si beau. Il retire sa main, jette les talons dans un coin du salon et tire son petit ami jusqu'à leur chambre pour le pousser sur le lit et grimper sur ses hanches. Les hauts volent, mais Louis tenait à ce que son petit ami garde la jupe.

Il lui fait l'amour, avec plus de douceur qu'il n'aurait pensé vu son taux d'alcoolémie. Mais il profite, malgré tout, de la vue imprenable des fesses de celui qu'il aime, à moitié cachées par les pans de la jupe, la culotte baissée à ses cuisses. Il lui fait l'amour, lentement, savoure la beauté de ce corps si pur, si tendre, qui se tord si bien pour lui. Parfait. Parfait pour lui. Même l'orgasme se fait tendre  ; il monte, lentement, et explose en une vague déferlante qui le laisse pantois. De loin, il sent son Harry se refermer autour de son sexe, comme si il voulait le garder à tout jamais en lui, et c'était terriblement bon. Il retombe à ses côtés, l'entoure de ses bras, le niche dans le cocon de son étreinte, et ils s'endorment, paisibles.

Et diront bonjour à la gueule de bois le lendemain matin. Mais ça en valait la peine. 

... réponde à tous les noms du monde // OS LarryWhere stories live. Discover now