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Les semaines sont passées, au début on me faisait de petites remarques sur mon accoutrement, puis c'est devenu quotidien et puis ça c'est transformé en harcèlement. Je m'en fichais, mais, peu à peu, les remarques et les coups que j'encaissais chaques jours, ont commençé à m'affaiblir... Je n'avais pas vraiment d'amis avec qui en parler, et je ne sais pas pourquoi je continuais à garder le silence devant ma mère.
Un jour, une fille handicapée arriva au collège, dans ma classe. Elle ne pouvait plus marcher (la pauvre). En me voyant, je ne sais pas trop pourquoi, elle est directement venue vers moi. On a commencé à discuter, on s'entendait bien, mais les autres adolescents nous harcelaient, moi et elle, de plus en plus. On ne savait pas comment réagir, alors on les ignorait, mais au fond, même si notre esprit n'écoutait qu'a moitié les remarques des autres, notre cœur retenait les quelques mots qu'on nous disait à longueur de journée : t'es un cas perdu/ t'es trop c*nne/ eh ! Regardez l'astronaute/ tu fais pitié. C'était les remarques quotidienne que je recevais. Les gens m'avait aussi donné des surnoms : l'astronaute/le sac à merde/ la fille bizarre/ l'insociable.
Au fur et à mesure que les jours passaient, ces remarque s'encraient en moi. Ne sachant comment réagir, je ne disais rien à personne. J'essayais d'oublier, de penser à autre chose. Mais aujourd'hui, 2 ans que je me cache, qu'on m'harcèle et que je me tais. Je ne supporte plus, je passe mes nuits à pleurer et mes journées à encaisser. Les remarques se sont transformées en coups, des coups qui me détruise intérieurement. La fille handicapée, Marie (oui elle à un nom aussi hein !) était dans le même état que moi. Les gens se moquaient d'elle, ils ne la frappaient pas, juste, ils rigolaient devant elle et la surnommaient : fille oubliée/ l'autre/ le danger publique/ la planche à roulette.
Elle aussi ne disait rien à ses parents, on ne sait pas pourquoi on ne disait rien, quelque chose nous obligeait à nous taire... peut être la honte d'être différentes des autres enfants.
Malgré ça, on a continué nos vies. Mais un jour, en rentrant chez moi, les garçons dont je vous ai parlé la dernière fois (oui, ça fait 2 ans qu'ils m'harcèlent...) sont venus me voir. Il sont 5 et je suis seule... je ne savais pas comment gérer la situation, je les ai simplement ignoré. Un des garçons appelé Lucas m'a bousculé fortement et je suis tombée sur la route. Les 4 autres rigolaient bêtement. Max (un autre mec de la bande) qui est à vélo, à faillit me rentrer dedans.  Heureusement je me suis vite remise debout avant qu'il me percute... puis ils m'ont tous frappé en même temps. J'allais pleuré quand Thomas (le gérant du groupe) s'est approché de moi. Il m'a poussé contre un arbre, je me suis effondrée au sol et il a commencé à me retirer mon masque. Ma joue et un bout de mes lèvres commençaient à se retrouver au soleil. Ça commençait à me picoter. Puis un de mes yeux parfaitement bleu et vert vit le jour. Pour finir par avoir le visage totalement au soleil. Je me suis mis à hurler de douleur. Tiller, un garçon de ma classe qui passait par là lui aussi pour rentrer chez lui, entendit mes cris. Il se précipita vers le hurlement et me vit, avec Thomas. Puis, il s'approcha, lança brusquement son sac et se mit à courir pour finir par donner un énorme coup de poing à Thomas. Il se tourna vers Max et le mis au sol en une fraction de seconde. Les 5 garçons montèrent sur leurs vélos et partir en riant (toujours). Tiller se précipita vers moi. Il m'aida à remettre vite mon masque avant que ma peau ne brûle pour de bon et me releva. Puis il partit silencieusement. Je n'osais pas lui parler, car il est plutôt mignon et beau. Alors que moi je ne ressemble à rien à part à un sac à patate. Je lui ai donc tourné le dos pour récupérer mon sac quand je remarqua qu'il avait oublié le sien. Je regarda autour de moi. Personne. « Il a du rentré » me suis-je dit.
Je pris donc son sac et rentra chez moi. Je ne savais pas trop où était sa maison, alors je suis juste rentrée.
En arrivant chez moi. Je fonçais à la douche après avoir déposé mon sac et celui de Tiller dans ma chambre.

...

Je retourne dans ma chambre et commence à faire mes devoirs et ceux de Tiller. (Oui j'ai fais ses devoirs.) jusqu'à ce que je découvre un cahier dans son sac. Ce n'était pas un cahier de cours, ni de brouillons. Je décide de l'ouvrir...

« Salut, je sais pas pourquoi je fais un journal intime. C'est pas pour les filles ce truc ? Bref, aujourd'hui j'ai vu des mecs se moquer de Veronica. C'est une fille plutôt drôle et gentille mais elle a un problème avec le soleil. J'aimerais être son ami mais pas au risque de me faire harceler aussi. J'veux garder ma popularité... »

Voilà, c'est ce qu'il y avait d'écrit dans le cahier à la première page qui datait d'il y a 2 semaines.

PDV TILLER :

Je rentrais chez moi quand j'entendis un hurlement. C'était Veronica qui se faisait embêter par des mecs de ma classe.
Sans hésiter j'ai couru pour donner un coup de poing à celui qui s'amusait à lui enlever son masque qui la protège du soleil. J'en ai mis un autre au sol et tous sont partis à vélo. Puis j'ai laissé Veronica et je suis rentré...

- P*TIN MON SAC ! Me suis-je exclamé en entrant chez moi.

Je retourne le chercher. Je l'avais laissé près de l'endroit où j'avais laissé Veronica. Mais quand j'y arrive, plus rien... mon sac avait disparu... je repris le chemin de chez moi désespéré...

Je vais prendre ma douche...

•••

Ça fait un moment que j'y pense... cette lame... elle pourrait m'aider... mais je dois résister à la tentation de l'utiliser sur mon bras...

PDV VERONICA :

Je suis épuisée, j'en peu plus... ça fait un moment que j'y pense... cette lame pourrait m'aider à me sentir mieux... à oublier... mais je doit résister... on dirait qu'elle m'appelle... je l'a sens doucement dans ma main puis glisser lentement sur mon bras qui commence à me piquer, puis c'est des brûlures que je sens... chaque marque est plus profonde que la précédente, chaque marque me fait plus mal que la précédente, mais me fait tellement de bien. À chaque coup, je ressens un sentiment d'oublie, de solitude... je continue, je continue... de plus en plus...

Fille de la nuitWhere stories live. Discover now