I- Bis'

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a o û t

ADRIEL

Je rentre dans notre bungalow affamé et épuisé. Mon corps tombe lourdement sur le matelas à côté de ma meilleure amie en train d'essayer de se vernir les ongles d'orteils. 

-Pourquoi de tous les choix d'activités proposés, tes parents ont choisi la randonné? On aurait dû aller faire du badminton. 

-Je t'ai dit que si ça te faisait trop chier, tu pouvais rester dans la chambre! Non, monsieur a voulu faire son bonhomme et a pleuré durant tout le chemin. 

-Regarde, j'ai plein de roches et de cailloux dans mes souliers, remarquai-je en pensant aux ampoules au lendemain. 

Elle me regarde blasé, puis fait apparaitre un rictus moqueur. 

-Garde-les au cas où que tu te perdes comme ça tu sauras le chemin du retour, rigole-t-elle surement en m'imaginant lancer des cailloux par terre comme un con.

-Ferme-là. 

-Toi, ferme-là et viens me vernir mon pied droit! Me réplique Ken' sauvagement en me lançant une bouteille de vernis. 

-Elle est moche la couleur. Jaune pipi. 

-Adriel, tes souliers sont littéralement la couleur d'un caca de pigeon!

-C'est pas vrai, ils sont verts kaki, marmonnais-je vexé en ouvrant la bouteille.

Le centre de camping d'Idaho devrait revoir mon matelas. Il donne l'impression d'en être rempli de millions de clous. Celui de Kenora était plus moelleux qu'une guimauve, mais sa propriétaire refuse de le partager avec moi. Son argument : Ce qui nous ait donné est à garder!

Cela faisait cinq minutes que j'avais commencées et Kenora me stressait. Cette fille voulait que tout soit beau.

-C'est moche et très laid, commente-t-elle en voyant le résultat final. 

-HÉ ho! J'ai fait de mon mieux! 

-Même un ornithorynque aveugle avec une patte en moins aurait mieux fait que toi. 

-Et après c'est ton frère qui dit que c'est moi le plus méchant entre nous deux!

...

Ce soir, je suis rentré aller me coucher plutôt que les autres. Je soupçonne le poisson grillé et la frite salée être la cause de mon ventre beaucoup trop rempli. 

Le ciel était déjà presque sombre quand je suis arrivé dans notre chambre. Pour une fois, je me souciais peu de mon matelas inconfortable. Je voulais juste dormir. 

Après plusieurs minutes ou plusieurs heures, j'entendis des pas s'approcher vers mon matelas. Croyant au pire qui pouvait m'arriver, je me retourne brusquement vers la personne armé de ma lampe torche. 

-Chut! Calme-toi, c'est moi. 

Je me détends quand je reconnais la voix de Kenora. Je regarde sa silhouette se glisser dans mes draps, dos à moi. Je sens la respiration calme de mon amie proche de moi. Un silence agréable s'installe. Kenora le rompt : 

-T'as raison. C'est vraiment de la merde ce matelas. 

J'éclate de rire et lui dis que j'avais raison. Elle me file un coup aux côtes. Cette peste. 

Je m'assoie. Elle aussi. On se fixe. 

Soudainement, pour une quelconque raison, elle prend ma nuque entre ses mains froides. Je croyais qu'elle allait me taper quand je sens plutôt des lèvres contre les miennes.
Je ne sais pas quoi faire la surprise me tétanisant le corps en entier.

y s u d aWhere stories live. Discover now