5- Ne m'appelle pas pour rien dire

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DIMITRI

Les amies de ma mère viennent, chaque dimanche, à la maison. Cette dernière veut absolument, à chaque fois, que je m'habille et agisse de façon impeccable en gentil garçon.

Pour ma part, je les déteste. Elles me saluent avec des sourires faux et extrêmement snobes. Très religieuses, Suzanne et Rose savent très bien que j'ai une attraction douteuse autre que pour les filles. Tout ça car elles m'ont pris entrain de mater plusieurs fois le cul de Virgile, le fils du prêtre, il y a un an.

J'espère parfois en cachette qu'elles aient un accident comme ça on ne le reverrait pas avant plusieurs jours.

La seule chose qui m'empêche d'agir en vipère avec elles était simplement ma mère. Elle tient trop à ses amies. À un point qu'elle les invite à chaque événement de l'année. À Pâques, ma mère leur a offert des biscuits préparés la veille. Elles les ont jetés et critiqués dans son dos. Honnêtement, leur amitié avait beau duré plusieurs longues années, je la trouvais toxique.

Ensemble dans le salon, toutes les trois parlaient d'organiser la veille du Nouvel an. Portant un pull avec les cheveux bien peignés, je regarde la télé en buvant mon thé.

Je change de chaîne et tombe sur un jeune homme chantant devant des juges.
Habillée d'une belle longue robe, il chantait magnifiquement bien donnant l'impression que sa voix était du velours. Le chanteur avait même réussit à me faire sourire me rappelant de la soirée avec Yohan. ''Chanter une chanson triste...''

-Est-ce un homme? Déblayait Rose crispée de dégout me coupant à ma rêverie.

-Oh mon dieu, regardez-le comment il est habillé! Je vous jure de nos jours il y a pleins de fous dans ce monde. Dieu, purge-les tous! Se moque Suzanne levant ses bras de manière dramatique.

Je regarde ma mère assise entre les deux sorcières. La tête baissée, silencieuse, elle fixe sa tasse. Ses amies continuent à se moquer. Mes poings se serrent. Que de la méchanceté gratuite. La mâchoire tremblante, je repense aux insultes et aux blagues douteuses que l'on a faites sur moi il y a peu de temps.

Une boule se forme dans ma gorge et les insultes restent au bout de ma langue. J'ai horriblement envie de crier à en détruire mes cordes vocales.

-Qu'est-ce que tu en penses Dimitri? M'interroge l'une d'elles avec un regard méchant.

Trois paires d'yeux se posent sur moi. Ma voix se bloque. Je ne sais pas quoi dire. Par chance, au même moment, le téléphone fixe de la cuisine se met à sonner. Je me lève rapidement pour aller répondre pendant qu'elles changent de sujet.

-Allo?
-Dimitri? Ça va? Tu ne répondais pas à ton téléphone.

-Yohan... l'interpellai-je, tu tombes mal, je suis occupé là. Il y a des gens chez moi.
Entendre sa voix me fait calme, mais me rend ensuite anxieux.

Je jette un œil au salon m'assurant qu'elles ne se rendent toujours pas compte de mon absence.

-Ah. Heu. Ok. Je t'appelais parce que je... je me disais si-

Une main se pose sur mon épaule me créant un sursaut.

-Dimitri, tu prends beaucoup de temps au téléphone. C'est qui? Demande Rose. Elle se remplie un verre d'eau pour ensuite s'approcher de moi.

J'entendais la voix de Yohan, dans le combiner, me demander si tout allait bien. Je mets l'appareil en sourdine.

-Personne d'important.

-Ah bon? Tu en sais sur? C'est un garçon?

-Qu'est-ce que ça peut faire? Je demande. Sa question avait une autre signification, mais je me dois de faire semblant que c'est anodin.

y s u d aWhere stories live. Discover now