T4 - Chapitre 7

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Holmes s'assit sous le porche d'une maison pour ruminer sa peine.

Il déambulait depuis ce matin à travers la ville, visitant un à un tous les repaires vampiriques qu'il connaissait.

Mais rien.

Il le savait, de toute façon, ce n'était qu'un coup dans l'eau. Reverrait-il encore Watson ?

Cette fois, c'était lui qui était dévoré par l'angoisse. Et la culpabilité. La dernière chose qu'il lui avait dite, c'était qu'il était ennuyant. Ce qui était faux, bien entendu. Complètement faux. Les gens – les imbéciles imbus d'eux même qui lisaient les histoires de son ami – lui demandait parfois pourquoi il traînait un tel boulet à ses côtés. À chaque fois, sa main le démangeait horriblement.

Watson, n'était peut-être pas aussi intelligent que lui, mais il était loin d'être bête, et avait bien d'autre qualité pour compenser cet écart. Sa gentillesse. Sa prévenance. Son sens de l'humour. Son optimisme. Son courage. Sa présence rassurante. Ses compétences en médecine et en combat. Sa loyauté infaillible, malgré tout ce qu'il lui avait fait subir.

À vrai dire, Holmes ne trouvait pas de réel défaut à son ami. Il avait beau râler, il aimait que quelqu'un se soucie assez de lui pour le réprimander, pour le soigner, l'empêcher de se droguer, ou de sortir lorsqu'il était au plus mal.

Watson faisait bel et bien partie de sa vie. S'il ne revenait pas... Comment arpenterait-il, chaque jour, le 221b ? Comment poserait-il ses yeux sur le fauteuil vide, en face du sien ? Comment trouverait-il la force de continuer à se battre, jour après jour, contre tout ce qui l'écrasait ?

Si ça se trouve, Moriarty voulait le tuer de solitude.

Les yeux brûlant, Holmes secoua la tête. Il fallait qu'il se reprenne. Où était sa fameuse impassibilité quand on avait besoin d'elle ?

À cet instant, des pas précipités lui firent relever la tête.

Un petit garçon courrait vers lui.

— Wiggins ! S'exclama le détective en reconnaissant l'un de ses « irréguliers », les garçons des rues qu'il employait de temps en temps.

— On a fait c'que vous nous avez demandé, m'sieur Holmes, lança l'enfant. Ross a entendu parler d'une bagarre, hier soir, à peu près à l'heure que vous nous avez donné.

— Où ça ? S'intéressa aussitôt Holmes.

— Pas loin, dans une baraque vide. Y paraît que plusieurs personne essayait d'en maîtriser une autre. Et y'avait quelqu'un en blanc, comme vous l'avez dit. Il a pas vu si c'était une dame. Mais, en tout cas, l'un des types à été refroidit net.

Le sang de Holmes se figea dans ses veines.

— L'adresse.

— Vous pouvez pas la louper, c'est la baraque branlante, à côté d'la mère Poularde, à deux rues d'ici.

Holmes sortit précipitamment une pièce de sa poche, et couru dans la direction indiquée.

Wiggins regarda le détective disparaître au coin de la rue. Ses yeux retombèrent sur la pièce qui lui brûlait les mains. Et il explosa en sanglots.

~

Holmes ne s'embarrassa pas de subtilités. Il resta quelques secondes immobiles, devant la maison en ruine, pour être certain qu'aucun bruit n'en parvenait. Comme seul le silence répondit à ses attentes – un silence que, plus calme, il aurait d'ailleurs trouvé éminemment suspect, dans une rue passante – il ouvrit la porte, et pénétra à l'intérieur.

Sherlock Holmes & John Watson - Les Vampires de LondresWhere stories live. Discover now