Tu es une sorcière

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J'étais assise sur une marche du perron de l'entrée, et j'observais en riant sous ma barbe (n'allez pas imaginer que j'en ai une) mon frère faire les cents pas dans le jardin. Normalement j'étais censée finir ce livre, sauf que je ne me souvenais même plus de quoi il parlait.

Mes parents discutaient dans le salon où entendait parfois les rires de Lucy qui jouaient avec ses poupées.

- Tu n'es pas contente p'tite sœur ? Tu vas t'éclater chez papy et mamie.

Je haussais les épaules, peu convaincue. Mes grands parents avaient toujours eu le don pour m'exaspérer. Je restais seule deux minutes et pour eux cela voulais dire que j'étais triste à en mourir. Si on est obligé d'être entouré pour être heureux... Mon frère, lui, contrairement aux dernières années n'y allait pas. Son ami, un certain Vincent, l'invitait à passer tout l'été chez lui. C'est là que je me disais qu'il y avait peut-être un avantage à avoir des amis, même si mon comportement solitaire m'avais toujours empêché cela.

Après l'épisode de la poussette, ni mon frère ni moi, ni ma petite sœur (bon elle c'est normal) n'y avait touché mot à mes parents. Mais des choses étranges avaient continué à se produire, assez pour que mes parents s'aperçoivent de quelque chose au bout d'un moment. J'avais du mal à savoir d'où venait ses agissements, hormis le fait que je savais qu'ils venaient de moi. Mon frère en cet instant ne cessait de guettait l'arrivé du facteur, espérant recevoir la réponse de son ami pour les dates du voyage.

- Il est là !

Son cris déchira le silence, et je baissais la tête, un peu honteuse de la du cris de mon frère, qui à quinze se comportait comme un gosse. Le facteur nous salua du regard en nous adressant un sourire à Clément et moi puis repartit.

- Alors ? Demandais-je tout de même curieuse de savoir si il allait m'embêter encore longtemps où si il paraît vite. Mais mon aîné haussait les épaules l'air déçu.

- Rien.

-Cool...

Répondis-je en reprenant ma lecture là où je m'étais arrêté quand mon frère reprit.

- Ah si une lettre pour toi ! Mais le facteur a dit qu'il ne savait pas d'où elle venait il l'a trouvé par terre devant la boite aux lettres.

Je relevais la tête en fronçant les sourcils. Une lettre pour moi ? Papi et mamie voulaient donc encore m'envoyer une de leur lettre mielleuses à souhait. La dernière datait d'il y a deux jours. Ils m'adorent vraiment... Mais la lettre que me tendit mon frère était étrange, d'un papier jaunis, un sceau représentant des armoiries inconnues la rattachait et je l'observais : aigle, blaireau, lion, serpent. Je tournais la lettre, il y était écrit :

"Miss Elizabeth Peters

Dans la chambre la plus à gauche du premier étage..."

- Waw avec ça on est sur que c'est pour toi !

Mon frère s'était penché par dessus mon épaule et m'avait coupé dans ma lecture et tandis que j'éloignais la lettre de son regard et me dirigeais vers le fond du jardin.

"COLLÈGE DE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Directeur : Albus Dumbledore
Commandeur du Grand-Ordre de Merlin

Docteur ès Sorcellerie, Enchanteur-en-chef, Manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers
Cher Mrs Peters,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er Septembre, nous attendrons votre hibou le 31 Juillet au plus tard.
Veuillez croire, cher Mrs Peters, en l'expression de nos sentiments distingués.
Minerva McGongall
Directrice-adjointe"

Ah ouais ! C'était très drôle... vraiment très drôle... Il n'en ratait pas une Clément pour me faire une de ses blagues idiotes, il avait même sans doute demandé de l'aide à papa car je doute qu'il arrive à faire quelque chose d'aussi soigné tout seul. N'empêche quel imagination entre le nom du sois disant directeur (imprononçable) et le truc de "Commandeur du grand-Ordre de Merlin". Bravo ! Il s'est donné du mal. Il s'amusait à me donner des origines douteuses depuis que je faisais des "tours de magie" comme par exemple à huit ans quand il me faisait croire avoir reçu un appel de mes parents extraterrestres. Il avait à l'aide de cartons et de scotchs fabriqués une sorte de téléphone intergalactique (du moins d'après lui) et puis avait affirmé que un peu comme dans E.T, on m'avait laissé sur Terre par mégarde. Ensuite il avait tentée de me faire croire que je maîtrisais "la force" et que j'étais peut-être la (véritable) dernière Jedi. Quand comprendrait il que je ne croyais rien de ses inventions ? Mon dieu ! J'avais passé l'age...

- Merci Clément mais je ne crois pas avoir de hibou pour te répondre.

Dis-je d'une voix pleine d'ironie tandis que mon aîné me regardait perplexe.

- Heu...

Articula-t-il en s'approchant de la lettre et faisant encore... semblant de ne pas savoir de quoi je parlais.

- C'est pas moi je te jure !

Il avait des yeux grand comme des soucoupes, et m'avait arracher la lettre des mains pour la lire et la relire. Pour un peu il paraîtrait convaincant... Je soupirais et relisais la lettre.

- Tu le jure vraiment ?

Dis-je en me tournant vers lui, avec un air sévère, ne sachant meme pas pourquoi je lui posais cette question dont la réponse était pourtant évidente : il me mentait. Cela ne pouvait pas etre vrais. Non ? Pourtant dans son regard je ne voyais pas cette lueur malicieuse qu'il avait après m'avoir fait une de ses bonnes blagues. Devrais-je le croire ?

Quelque chose me disait que oui. Après tout, pourquoi ne serais-ce pas la vérité ? Ce que je faisais s'apparenté parfaitement à de la magie. Une école de magie existerait-elle vraiment ?

Je me levais, et sans dire mot, me dirigeais vers le salon.

- Dis regarde Eliza ! J'ai fais un dessin de toi !

Ma petite sœur m'avait arrêtée dans l'entrée, je regardais distraitement son dessin : une sorte de patate était représentée. La patate avait des trais en guise de bras, trois ronds pour les yeux et la bouche était un sourire gigantesque ainsi que de long trais sans doute pour les cheveux, dressés en pic sur la tête de la patate.

- Magnifique... Dis-je d'une voix teintée d'ironie, ça veut dire que je suis une patate qui s'ignore ?.

Ma petite sœur me donna un coup de pied, en me criant une méchanceté et je l'ignorais pour me diriger vers papa et maman.

- C'est vous pour la lettre ?

Demandais-je en leur tendant la lettre en question. Ils la lire puis éclatèrent de rire tandis que ma mère s'exclamait.

- C'est sûrement ton frère !

Je secouais la tête. Non ce n'était pas lui ni eux apparemment.... Au même moment on vint sonner à la porte et je me coupais dans mon début de phrase. Mon père se dirigea vers l'entrée tandis que j'observais toujours la lettre la relisant.

Au bout d'un instant j'étais surprise de ne pas entendre mon père revenir et je me dirigeais vers l'entrée à mon tour. Une dame qui portait un robe longue verte et un étrange chapeau pointu était présente. Tandis que mon père essayait de la convaincre de partir elle se transforma en un chat tigré...

Je rêvais...

Qu'est ce qu'elle me disait là ? Que la lettre n'a rien d'une blague et que j'étais vraiment destinée à étudier dans l'école de magie la plus renommée du monde.

J'affiche un sourire, j'aurais du le savoir plus tôt... Cette professeur risque d'en avoir rapidement assez de moi car je ne cesserais mes questions qu'au bout d'un siècle ou deux. C'est fascinant. Un monde qui m'était inconnu... Je suis déjà prête à partir.

- Votre fille est une sorcière, monsieur Peters. 

Des années plus tard, je me souviendrais encore de ces simples quatre mots. Grâce à eux je n'irais jamais dans la même école que mon frère. C'est pas cool ça ?

Née-moldue à SerpentardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant