Mauvais Karma!

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Comme le trajet allait durer 3h 40, je pris avec moi un roman de poche dont j’avais débuté y’avait quelques jours.
Le début du trajet se passait bien vue la situation  j’avais privilégié la facilité et le confort de la première classe : Nous avions trois places assises : une vraie tranquillité. Mes garçons près des fenêtres faisant face l’un à l’autre et moi auprès de Nathan. Mais c’était trop beau pour rêver, en un moment donné je ne voulais que me jeter par la fenêtre.
Comme toujours c’était Nathan qui ne pouvait s’empêcher de provoquer son frère. Les autres passagers nous regardaient comme si l’on venait d’une autre planète. Qu’en un moment donné je leur dis : « _ Quoi ? Vous n’avez jamais vu deux frères se chamailler ? Vous n’avez rien d’autre d’important à faire que de nous regardé comme ça ».
Comme j’étais un peu énervée, les enfants restèrent à carreaux pour le restant du voyage.
Lorsque la voix du superviseur annonça l’arrivée du train, les portes s’ouvrirent sur un quai baigné de soleil. On sentait l’odeur des pins venir nous chatouiller les narines. 
On prit un taxi qui nous amena à l’hôtel. De notre suite on avait une vue magnifique sur le port et le notre dame de la garde.
Ce séjour fut très bénéfique pour tous, depuis le début des vacances, c’est qu’en ces moments qu’on en profitait réellement. On était déconnecté du quotidien. On découvrait d’autres lieux, d’autres paysages, d’autres façons de vivre et cela contribuait à un bien être certain qu’on pouvait associer au mot « vacances ».
Mais en revanche, ne rêvons pas, qu’on soit à 400 ou 40000 km de chez nous, il me fallait gérer leurs disputes, les forcer à manger des plats qu’ils n’aimaient pas, essayer de dormir correctement et les occuper en journée. Ce qui n’était pas du tout repos, il faut l’avouer.
A la mer, mes mignons garçons étaient tout simplement craquants dans leurs shorts et leurs lunettes de soleil. Nathan lui s’amusait avec des adolescentes, qui lui faisaient des bisous par ci et là. J’étais morte de rires,  toutes les deux minutes, il se tournait aussi pour faire un bisou à l’une d’entre elles. Amir lui préféra aller nager et jouer un peu à la star en faisant des étirements.  Mes enfants étaient très charmeurs.
Notre séjour se terminait par des visites, à la cité Radieuse, Notre dame de garde qu’ils appellent « La Bonne Mère » et les musées qui ennuyaient les enfants.
Dans la nuit, totalement endormie, je sentis le matelas de mon lit bouger, en ouvrant les yeux, je vu mon fils assis :
_ Que fais tu là mon chéri ?
_ Je n’arrive pas à dormir
_ Pourquoi ?
_ J’ai fais un cauchemar
_ Viens là, mon chéri
_ Un grand garçon comme toi ne dois pas avoir peur des mauvais rêves
_ Je sais je n’ai pas peur mais je n’arrive pas à dormir
_ Aller couche toi là
_ Maman
_ Oui !
_ Tu m’aimes toujours ?
_ Bien sure bébé qu’est ce qui te fais pensais cela ?
_ J’ai été méchant avec toi parce que je t’en voulais d’avoir dit à papa que je n’étais pas son fils et de lui avoir crié dessus, tu étais si différente, tu m’as même giflé. Tu vas mieux maintenant
_ Oui (en pleurs) je t’aimerai toujours quoi qu’il arrive, et je m’en veux aussi de vous avoir fait vivre tout cela, d’avoir dit cela à Alex, et de t’avoir giflé, je n’étais pas bien à ces moments là
_ Ne pleure pas ma petite maman, c’est à cause du décès de papy. Je t’en veux plus tu sais, à chaque fois papa et Ibou me disent de prendre soin de toi. Papy me manque beaucoup aussi tu sais
_ Je sais mon bébé, à moi aussi, essaye de dormir maintenant demain on rentre retrouver papa
_ Inchallah
_ Lol depuis quand dis tu cela
_ Ibou me la appris, et des sourates aussi
_ Ah oui c’est bien mon chéri, tu aime ?
_ Oui j’adore quand il m’apprend à faire aussi la prière, mais c’est différent de ce qu’on fait à l’église
_ Oui c’est différent et tu sais faire la prière maintenant ?
_ Oui un peu, j’oublie des fois quand on doit se baisser et former l’angle droit je me prosterne directement
_ Avec le temps sa viendra et si tu t’entraine aussi, pourquoi tu ne le fais pas à la maison
_ Si je le fais dans ma chambre dès fois
_ Alors tu t’amuses bien avec ton père chez lui
_ Oui mais comme j’y vais qu’en journée, j’aimerai bien dormir là-bas un jour, il manque beaucoup aussi tu sais je suis son prince, il m’a montré vos photos de mariage, t’étais belle maman. Il m’a acheté pleins de trucs sa y est dans ma chambre
_ Ta chambre de bébé ?
_ Non j’ai une chambre à moi, bien que là-bas je préfère faire la sieste dans son lit, je fais tout ce que je veux chez moi
_ Chez toi ?
_ Oui t’as oublié il a dit que c’était chez moi, dès fois il m’amène chez ses amis tonton Salif et oncle Bocar. Ils sont tous gentils avec moi, tu sais je l’aime beaucoup Ibou il est super tout comme papa.
_ Je sais …………………………..
Oui je savais qu’Ibou puisse être gentil, pourtant il est, dans mes souvenirs il l’a toujours été jusqu’à ce que je l’épouse et que je découvre un autre Ibou ou disons une facette de lui que je ne lui connaissais pas.
Mon bébé dormit dans mes bras, j’étais fière de lui qu’il s’intéresse à la religion de son père, j’étais heureuse qu’il puisse avoir cette chance que je n’avais pas eu, qu’il s’entende aussi bien avec son père. Oui il voyait son père mais je ne le laissais que des heures ou une journée maximum avec lui, beaucoup de fois il m’avait demandé de le laisser dormir chez Ibou. Mais à chaque fois je déclinais non refusais plus tôt. C’est pas que je ne veuille pas mais par peur qu’il n’y rencontre la famille de son père.
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Au petit matin, en me réveillant je vu Nathan qui nous faisait face, le visage serré mais je n’y m’attardais pas, on se prépara rapidement avant de reprendre la route.
Le reste des vacances se passa bien, comme sa allait bientôt être la rentrée scolaire et que l’on devait rentrer au sénégal, un beau dimanche je pris mon courage à deux mains pour y aller, Alex voulu venir avec moi mais comme il avait prévu d’aller voir Kévin je lui en dissuadai du coup il partit avec Nathan qui depuis notre retour de Marseille était un peu différent.
Amir bien qu’il n’avait que 8ans et poussières, ce jour là je su que la sagesse n’avait pas d’âge. Au lieu qu’il parte avec son frère non il me trouva dans ma chambre et me dis :
_ Maman je sais que tu vas au cimetière, je viens avec toi
_ Non mon chéri, accompagne plutôt papa
_ Maman tu ne vas pas y aller seule, j’y vais avec toi à moi aussi papy me manque beaucoup stp maman laisse moi venir avec toi
_ D’accord mon chéri va te préparer
En route on prit des fleurs, ses préférés.
Depuis ses obsèques je n’y avais plus posé les pieds. Sa me faisait un peu bizarre, en un moment donné, m’enfuir, rebrousser chemin me traversa l’esprit à ce même moment je sentis mon fils me serrer la main comme s’il devinait ce que je pensais.
Près de son caveau, Amir y déposa les fleurs et comme si mon père l’entendait, il dit :
_ Papy tu nous manque beaucoup, j’aimerai que tu sois là avec nous, mais maintenant tu es devenu un ange et tu veilles sur nous, je t’aime papy, il s’est passé beaucoup de choses en ton absence, comme tu disais je suis devenu plus qu’un bonhomme maintenant, et Nathan est aussi grand que moi ( même à l’école quand je leur dis que c’est mon petit frère ils ne me croient pas, tu sais papy tu me manques beaucoup souvent quand je suis triste mais Ibou m’a dit qu’en priant pour toi, tu m’entendras. Je t’aime papy tu nous manque.

Entre Deux Feux TOME II Where stories live. Discover now