ᵘᶰ

366 41 4
                                    

Hoppla! Dieses Bild entspricht nicht unseren inhaltlichen Richtlinien. Um mit dem Veröffentlichen fortfahren zu können, entferne es bitte oder lade ein anderes Bild hoch.


And I only had eyes for you


Dans un monde où la paix demeurait inlassablement convoitée mais toujours incertaine... Dans un monde où le sang coulait et où le ciel semblait se cacher sous ses épais nuages... Dans un monde où le plus faible n'était pas accepté, il était là.

Là où les orages se déchaînaient avec fierté, la pluie, elle, claquait sur les sols durs et froids. Là où les fleurs n'osaient plus éclore, le malheur, lui, subsistait chaque jour et un peu plus encore. Là où la lumière n'était plus mais où la soif de pouvoir elle, éternellement perdurait.

Parmi les rafales incessantes produites par le vent de saison, Yoongi observait cette ville détruite par les armes. Sa ville.

Du haut de ce gratte-ciel qu'il avait atteint sans réelle difficulté, il faisait courir son regard ici et là. Sur le toit de l'immeuble, installé sur les rebords de béton, il laissait le silence imposer sa présence. L'atmosphère qui avait envahi son univers, ne semblait plus savoir libérer ce monde de sa tristesse. Dehors, la mort régnait. Et quelques fois, cette odeur de cadavre venait effleurer son odorat trop développé.

Le temps pleurait ses anciennes époques. Celles où les humains gouvernaient encore le monde, pensant le posséder alors qu'il les possédait lui-même.

Aujourd'hui, les éclairs provenant du ciel se faisaient plus violents. Plus qu'à leur habitude. Plus qu'ils ne le devraient. Les sols abîmés par les guerres et souillés par les cris se décomposaient un peu plus chaque jour. Tout était terne ici. La vie n'était plus et la joie avait disparu.

Les enfants ne riaient plus. Il n'y en avait plus.

Et du haut de son bâtiment, Yoongi refaisait le monde, dans sa tête. Les fesses posées sur la surface froide et désagréable du toit, il regrettait. Parfois, il laissait une de ses jambes se balancer dans le vide, là où le parterre n'était plus visible, tandis que l'autre gardait sa place, pliée contre son torse.

Le soleil ne perçait plus ces derniers temps. Et lorsqu'il parvenait à s'épanouir, la noirceur de la nuit venait le tuer aussitôt.

Toute lumière devait être supprimée, toute trace d'espoir censurée et les sourires étouffés.

Tels étaient les ordres.

Lentement, Yoongi s'était relâché et avec certitude, il s'était laissé tomber en arrière, les yeux clos et l'esprit serein. Il disait souvent préférer l'obscurité plutôt que les éclats que projetaient les faibles rayons lumineux du croissant de lune.

Les étoiles n'étaient pas présentes ce soir.

Et les bras croisés derrière la tête, l'homme à l'allure élégante interrogeait les astres, secrètement.

Les cheveux secoués par le vent de l'automne dessinaient quelques arabesques dans des mouvements gracieux et harmonieux. Ses mèches quémandaient toujours leur liberté et la danse qu'elles semblaient offrir au monde endormi en restait la preuve.

Ses lèvres rougies ne s'étaient plus décollées depuis un certain temps. Sa peau sans défaut luisait malgré l'absence de lumière et ses jambes détendues se balançaient éternellement dans le vide. En fait, Yoongi aimait provoquer ce nouveau gouvernement.

Ces personnes dépourvues de cœur et d'âme, il aimait les observer se démener. Parce qu'à chaque fois, la même situation se répétait. Yoongi désobéissait, et ces hommes chargés d'appliquer les règles à la lettre se lançaient à sa recherche sans jamais parvenir à lui mettre la main dessus.

Le haut du corps allongé sur le sol et le nez levé vers les étoiles absentes, il souriait.

Et si les enfants ne pouvaient plus le faire, alors Yoongi s'en chargerait. Si l'espoir était banni, alors il ferait en sorte de le chercher à nouveau, peu importait l'endroit.

Mais la vérité, c'est que Yoongi l'avait déjà trouvé, cet espoir.

Là, longeant les murs de la capitale, il entendait les souffles saccadés de l'homme à ses pieds. Tout en bas, il marchait. Bien trop rapidement pour que ce ne soit normal. Et ce garçon ne semblait pas se rendre compte de l'importance de ses actes. Du danger qui n'attendait qu'une chose, une seule. L'effacer pour ne plus jamais le voir briller. Il le guettait là où personne ne l'attendait et ce jour...

Le jour où Park Jimin tomberait finalement dans ces bribes infernales... Le jour où ses pieds rencontreraient les terres interdites... Ce jour-là Yoongi en était certain, ces personnes ne le louperaient pas. Pour rien au monde.

Il était fragile, Jimin. Beaucoup trop fragile.

Du haut de son immeuble, Yoongi écoutait les battements de ce cœur qui n'était pas le sien. L'obscurité de la nuit ne suffisait pas à voiler son regard et la lourde atmosphère des ruelles ne l'empêchait pas de ressentir cette angoisse qui habitait l'homme sous ses yeux.

Il était ainsi, Yoongi.

Il voyait tout sans jamais rien omettre. Le bruit que provoquait la douce brise lors de ces périodes printanières ne parvenait pas à se cacher des oreilles de l'être réfugié en hauteur.

Parfois, Yoongi écoutait les animaux lui murmurer quelques deux trois choses. Parfois, il entendait le souffle que provoquaient les feuillages aux extrémités des branches d'arbres. Puis les vagues des rivières, silencieusement, le berçaient lorsque le sourire le fuyait.

Tout ça, il le sentait.

Il voyait...

Il l'entendait, aussi.

Et il s'en voulait. Parce que Jimin, n'était pas comme lui. Il ne possédait ni son agilité, ni sa force. Il était juste... Un être humain.

Là où Yoongi défiait les lois de la gravité, Jimin, lui, peinait encore à se maintenir sur les sols pourtant droits.

Alors oui, il s'en voulait.

Il détestait ce qu'il était, ce qu'il faisait.

En fait, il n'avait pas voulu ça. Jamais.

Parfait ils l'avaient voulu et parfait il était devenu.

Il n'était plus un homme, lui. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il sentait qu'une partie de son âme s'amenuisait au fil des années.

Plus il y pensait, et plus il se disait que Jimin était certainement la meilleure chose qui ait pu lui arriver dans toute sa pauvre existence. Parce qu'il était tout ce que lui, avait toujours voulu être. Un homme dont la générosité ne semblait plus avoir de limite. Un visage où les sourires, ne fanaient plus et un cœur battant, chaque jour et à chaque seconde.

La joie de Jimin était la preuve de son humanité.

Celle de Yoongi, n'avait jamais existé.

Et il en était persuadé à présent. En observant ce garçon longer les façades des maisons délabrées, un sourire aux coins des lèvres, Yoongi avait compris que son espoir, c'était lui.










.❀.¸✿¸.

I give you my life ʸᵒᵒᶰᵐᶤᶰWo Geschichten leben. Entdecke jetzt