Chapitre 7

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—Methyst—

Je ne sais pas comment j'avais réussi à rentrer chez moi, mais toujours est-il que je me suis retrouvé seul dans ma chambre, encore sous le choc de ce qu'il s'était passé. Je n'en pouvais plus, j'étais épuisé, j'avais peur, et j'étais mort d'inquiétude.

Je n'en pouvais plus parce que j'avais l'impression que les derniers évènements repassaient inlassablement dans mon crâne, me martelaient l'esprit en me faisant un mal de chien.

J'étais épuisé à cause de l'attaque dont le maire a été victime. J'étais épuisé parce que je faisais de mon mieux pour me remettre du stress qu'avait provoqué ce monstre en costume de médecin.

J'avais peur de ce que j'avais ressenti quand j'ai vu ce monstre me dominer dans toute sa noirceur, me fixer d'un regard cruel et rire de ma détresse.

J'étais mort d'inquiétude pour le maire, qui était mon ami avant d'être celui de mon père, et qui était gravement blessé, probablement aux portes de la mort sans que je sois mis au courant de son état.

Mais il y avait un autre problème. À peine rentré, je me souviens que la première chose que j'avais faite avait été de me lever pour fixer mon reflet dans le miroir, espérant y trouver une quelconque forme de réconfort, un moyen de me calmer. Au lieu de cela, le regard que me renvoyait la surface réfléchissante était froid, même plus que froid, glacial. Il me clouait sur place, me fixant avec une forme d'indifférence que je trouvais presque haineuse, comme s'il me reprochait ce qu'il venait de se passer. je n'arrivais plus à contenir mes larmes, je me suis retenu de briser le miroir et ai fermé les rideaux en coup de vent avant de me réfugier sur mon lit, m'étant résolu à ne plus m'approcher de cette fenêtre qui m'offrait la vue d'un nouveau monstre.

Je n'en pouvais plus, et malgré tout j'étais trop anxieux pour essayer de m'abandonner au sommeil. Mère avait frappé à ma porte mais je n'avais pas répondu. Elle avait fini par me laisser seul. J'ignorais depuis combien de temps elle était parti, mais j'avais l'impression que c'était à la fois quelques secondes et une éternité...

J'entendis de nouveau frapper à ma porte :

-Monsieur ? Je peux entrer ?

C'était la voix de Melody. Et bien que je l'entendais, que j'avais conscience de sa présence, j'avais également l'impression de ne pas être dans mon corps. J'étais là, mais je n'étais pas là. Une coquille vide. Vide de vie et pourtant remplie d'une forme de lassitude.

-Tant pis, j'entre tout de même.

Je vis la porte s'ouvrir et la lumière du couloir éclairer doucement les murs gris de ma chambre, me dévoilant roulé en boule sur mon lit alors la jeune femme entrée, suivie du professeur Layton. Je n'osais pas les regarder. Elle prit la parole :

-Monsieur, ce n'est pas votre faute, vous avez fait de votre mieux pour essayer de le sauver, cette... créature ou quoique ce puisse être vous était supérieure, vous ne pouviez rien y faire.

Je ne répondis pas, continuant de fixer le vide.

-Monsieur, je vous en prie, répondez-moi, insista-t-elle, la voix tremblante.

Je continuais de fixer le vide, pendant quelques secondes, jusqu'à ce qu'elle prenne mon visage entre ses mains pour me forcer à la regarder. Je lisais de l'inquiétude dans son regard, mais j'étais tellement las que je ne réagissais pas. Elle soupira et se tourna vers le professeur :

-Vous pouvez essayer de faire quelque chose s'il vous plait ?

-Je vais essayer, répondit-il simplement en s'asseyant face à moi. Methyst, est-ce-que vous m'entendez ?

Deux Faces d'Une Même Pièce (Fanfiction Professeur Layton) (EN PAUSE)Where stories live. Discover now