Chapitre 29

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—Melody—

J'avais eu de la chance. Beaucoup de chance.

J'avais volé de l'argent, et des vêtements, de sorte à passer inaperçue. J'avais pour but de téléphoner au siège de T.A.R.G.E.T. une fois arrivée à la gare, mais je fus surprise de voir que Methyst et ses invités s'y trouvaient. Je n'ai pas vraiment réfléchi et je les ai suivis, me disant que, où qu'ils aillent, cela pourrait profiter à l'organisation. Enfin, s'il n'y avait que ça...

Je pense que je voulais revoir Methyst, surtout. Et, comme une idiote, je ne m'en suis rendue compte que lorsque le train avait effectué la moitié de son trajet. Maintenant, il était trop tard. Restait à voir ce qu'ils avaient l'intention de chercher...

Je me suis arrêtée au même hôtel qu'eux. Ma nuit a été courte, et dès qu'ils partirent, le lendemain, je les ai suivi. Quelle ne fut pas ma surprise de constater qu'ils avaient atterri dans une vieille maison décrépie !!

Je suis restée à l'extérieur, dissimulée entre deux autres bâtiments, en attendant qu'ils sortent. Ils ne sont pas restés dix minutes, et une fois à l'extérieur, ils sont partis dans une discussion animée qui m'échappa totalement. Il faut dire que j'étais trop loin pour les entendre.

J'observais à mon tour la maison... Ou plutôt, devrais-je dire, la ruine. Car c'était ce à quoi elle ressemblait : une ruine, posée au milieu d'un terrain en friches, dans un tel état que j'aurais pu l'infiltrer sans problèmes. Et c'était ce que j'allais faire. Je voulais acquérir ce qu'ils cherchaient et n'avaient visiblement pas trouvé avant eux.

Je suis repartie m'enfoncer en ville et y ait acheté de la corde et des couteaux, à défaut de trouver une arme à feu et ne possédant plus la mienne. Je me vêtis d'un pantalon et d'une chemise noirs et j'attendis la nuit, ou plus précisément, de ne plus voir la moindre lumière aux fenêtres avant de m'avancer dans l'allée. J'enjambais les clôtures rouillées avec précaution et avançais entre les hautes herbes pour finalement, arriver contre le mur. Il n'y avait pas de trous par lesquels j'aurais pu me faufiler, et les portes étaient soigneusement verrouillées.  En pestant, je commençais à escalader les murs. Le bon côté des vieilles maisons en briques, c'est que leurs façades sont très faciles à escalader. Je manquais plusieurs fois de tomber, et je remerciais ma chance de ne pas avoir eu à traverser une nuit pluvieuse. Une fois arrivée en haut, j'accrochais une corde à la cheminée, pour pouvoir amorcer ma future descente, puis je me faufilais par un des trous du toit pour finalement arriver dans ce qui ressemblait à un grenier délabré. Il y avait une porte à moitié défoncée, qui semblait mener aux étages inférieurs. Je souriais. Au moins, ça ne serait pas trop compliqué...

Oui, mais si c'était justement trop facile ? Si c'était un piège ?

Je sortis un couteau d'un des étuis qui pendaient à ma ceinture, et que j'avais fabriqués moi-même. Je descendais avec précaution les marches en bois, m'appliquant à faire le moins de bruits possibles, puis débouchais dans un couloir rempli de portes en bois, d'après ce que les rares fenêtre qui filtraient le clair de lune me permettaient de voir. Je collais mon oreille à la première porte que je croisais. Au même moment, j'entendis quelqu'un parler :

-Qu'est-ce-que tu fais là ?

Cette toute petite voix, presque timide, fut suivie par une autre, bien plus énervée :

-Une intrus !! Une intrus !! Il faut prévenir le maitre !!

-Chhhht, tentais-je !!

Mais le même refrain se fit entendre encore et encore. Tout un concert de petites voix qui prétendaient qu'il fallait prévenir leur maitre. Je lâchais un juron le plus discrètement possible et tentais de remonter pour m'enfuir, mais je sentis quelque chose entraver mes pieds et, avant même que je n'eus le temps de reprendre mon équilibre, je tombais en avant, ne pouvant retenir un cri de surprise. Mon infiltration était ratée, et avant que je n'eus le temps de me redresser, j'entendis une voix protester vigoureusement :

-Putain mais c'est quoi ce bordel ?! Y a plus de respect pour le sommeil des autres !! Si je chope l'enculé qui a osé me réveiller j'vais tellement lui défoncer la gueule qu'il aura à peine le temps d'ouvrir sa grande gueule de con !!

-La ferme, Gideon, protesta une autre voix !!

Cette voix-là m'était familière. J'étais persuadée de l'avoir entendue il y a peu, mais dire de qui elle venait, cela m'était impossible. Je me levais et, perdue pour perdue, je montais les escaliers qui menaient au grenier.

Au même moment, j'entendis une porte s'ouvrir, suivi d'un rire rempli d'un sadisme qui me glaça le sang. Je sentis des petites griffes s'enfoncer dans la chair de mes jambes, et je retins le petit cri de douleur qui menaçait de sortir de ma bouche. Les griffes s'enfoncèrent plus profondément, me faisant trébucher. Je finis par crier, et fermais les yeux quand je sentis l'aveuglante lumière d'une lampe de poche brûler mes rétines. Le rire se refit entendre :

-Et bien, je ne m'attendais pas à ce que ce soit une jeune femme qui vienne me rendre visite à une heure aussi tardive... Jean !! Ramène de la corde !! On a une invitée !!

Je serrais les dents et gravissais l'escalier sur le dos, à reculons, mais les griffes qui s'enfonçaient dans mes jambes me maintinrent en place. L'homme enleva la lumière de mes yeux pour la diriger à côté de moi. Je ne pouvais pas distinguer ses traits, simplement écouter son rire et ses propos :

-C'est pas très gentil de me réveiller, vous avez de la chance que mes familiers aient levé leur sort de sommeil !! Enfin, j'ai de la chance, j'vais avoir un nouveau jouet pour tester mes babioles !! Ça va être marrant !!

-Et après c'est moi que tu traites de psychopathe, fit la voix de tout à l'heure ?

Je reconnus le masque de Descole, ainsi que sa cape, dans l'embrasure de la porte. Il donna une corde à mon assaillant, "Gideon", si mes suppositions étaient bonnes, et il lia mes mains entre elles avec avant de m'attraper par les cheveux et de me trainer au sol. Je criais pour qu'il me lâche, mais il n'en fit rien, se contentant de ricaner en me trainant par les cheveux. Descole ne fit aucun mouvement pour l'en empêcher. Pas étonnant, après tout, il avait toutes les raisons possibles de ne pas empêcher ça.

Je finis attachée à une chaise, dans ce qui me semblait être la cave. Les ricanements de mon attaquant ne cessèrent pas. Descole ne l'avait pas suivi.

-Bon, tu m'excuseras, mais j'ai des choses à faire et du sommeil à rattraper. Tu m'en voudras pas si je t'oublie toute une semaine ? Allons, je plaisante ! Ça ne durera qu'une journée, à tout casser, le temps que tu aies l'air bien misérable et que tu retiennes la leçon suivante : Ne jamais entrer par effraction chez un sorcier.

Il prit une seringue et m'injecta un liquide dans le bras en souriant :

-Allez, bonne nuit, grognasse.

Je dérivais lentement vers l'inconscience...


Deux Faces d'Une Même Pièce (Fanfiction Professeur Layton) (EN PAUSE)Where stories live. Discover now