8. Une danse douloureuse

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Le claquement de la porte de l'infirmerie retentit. Il s'est levé sans rien dire, il a récupéré ses affaires puis Jungkook est parti. J'étais à nouveau seul avec mon plateau à moitié mangé. Je n'avais plus faim et plus aucun appétit. Je me sentais juste minable, un minable avec une douleur puissante qu'il ne comprenait pas dans sa poitrine. La nourriture était-elle avariée? Je ne voulais pas réellement savoir et comprendre. La seule chose que je savais, c'est que j'avais mal et que ma gorge brûlait après avoir prononcé ces mots blessants et froids.

Je passai le reste de l'après-midi en cours, à bavarder avec le nouveau, Jimin, qui était vraiment sympa, à écouter tant bien que mal les profs et à souffrir de cette même douleur qui ne m'avait pas quitté depuis l'infirmerie. Puis je pensai. Je voulais me rendre au gymnase, je voulais danser et voir le danseur. Une petite voix, au fond de mon esprit me murmura qu'il ne sera pas là, mais je ne l'écoutai pas.

16h30

Quand la sonnerie marquant la fin de la journée retentissa, je quittai précipitamment mes amis et me dirigeai rapidement vers le gymnase. Chaque pas que je faisais me rappelait ma douleur. J'arrivai devant la porte du gymnase. Aucune musique, aucun souffle d'effort et aucun danseur mais la solitude. Une larme solitaire coula le long de ma joue et vint s'échouer au bord de ma mâchoire. Très vite je ressentais ce besoin de danser, de me défouler, d'oublier. Alors j'enfilai mon jogging et mis en marche la musique. J'avais choisi de danser sur Indochine, parce que ce groupe me mettait toujours dans une humeur énergique et heureuse, cela me paraissait adapté à la situation. Je voulais me défouler.

Les mouvements s'enchainaient, ils étaient puissants et violents. La danse que je menais me faisait souffrir, elle était dure, mais cette douleur physique effaçait peu à peu celle de ma poitrine. J'avais mal, j'étais seul et je n'allais pas bien. Je ne voyais aucune autre solution, aucun échappatoire, aucune porte de sortie à la situation dans laquelle je m'étais mis. Alors je me laissais libre à ma douleur. Et je pleurai. Sans m'arreter de danser. C'était la danse de ma souffrance.

Ce que Taehyung ne savait pas, c'était que Jungkook était là et ne manquait pas un instant de cette danse douloureuse.

J'étais rentré chez moi, m'étais douché et avais mangé, comme à mon habitude, seul. La danse m'avait permis de me sentir un peu mieux, mais la douleur était toujours présente. Je pris une bière dans mon frigo et la descendit d'une traite. Puis je sortis sur mon petit balcon, m'assayai sur la petite chaise, saisit une cigarette et l'apportai à mes lèvres. Je ne fumais presque jamais, seulement en soirée et à quelques rares occasions. Et j'avais décidé que ma situation en faisait partie. J'avais l'esprit un peu embrumé par l'alcool et la fumée que j'aspirai le retourna l'esprit. J'inspirais, j'expirai. Je saisi mon téléphone, je ne fis pas attention aux notifications venant des réseaux sociaux. J'appuyai sur l'application message et tapai rapidement quelques mots. Je pris la dernière taf et appuyai sur envoyer.

📨Jungkook

Pourquoi t'étais pas là tout à l'heure? Je voulais danser avec toi, comme hier.

Au même moment je reçu un message de Jin.

📩Jin

J'ai fini de manger. Rdv à la cabane dans 15 min. Sois pas en retard 🙏

Jin me réchauffa le coeur. J'avais besoin de voir mon meilleur ami et de parler. C'est heureux que j'attrapai mon manteau, l'écharpe de Jungkook qu'il m'avait prêté il y a quelques jours et refermai la porte à clé derrière moi. Debout sur mon palier, je soufflai, m'étirai et me dirigeai avec entrain vers la cabane.

LE TEMPS D'UNE DANCE (TAEKOOK)Where stories live. Discover now