VI

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LEIGH-ANNE

Perrie ouvre finalement les yeux. 

Le fait qu'elle n'agresse pas immédiatement Jesy montre la forte incompréhension dans laquelle elle se trouve : fronçant les sourcils, elle regarde autour d'elle, avant de se lever d'un bond. Il doit être dans les trois heures du matin, et la fête est toujours en pleine essor. La blonde fronce les sourcils, avant de regarder les filles autour d'elles.

Enervée, elle demande :

"Qu'est-ce qui s'est passé ?"

Nous échangeons des regards entre nous, avant que Jesy ne s'y colle: 

"Zayn a essayé de te violer pendant que tu étais inconsciente" elle dit clairement, la réaction de Perrie feignant la fausse indifférence. "On pense qu'il t'a droguée."

Un silence suit cette déclaration, avant que Perrie ne murmure :

"Je vais le détruire."

Mal à l'aise, je regarde à côté de moi : ni Jade ni Jesy ne semblent prête à dire quoi que ce soit de plus. 

Je soupire.

"On ne voulait pas que tu traverses ça toute seule" je dis, baissant les yeux. 

La blonde fronce les sourcils.

"C'est pour ça que vous êtes restées ?" elle demande, quelque peu surprise, avant que son visage ne redevienne dur et froid. "Bien, vous pouvez partir maintenant, tout va bi-"

"Perrie, je te déteste" Jesy la coupe, honnête. Malgré les yeux ronds de surprise de celle-ci, la brune continue : "Mais ça ne se fait pas de juste se barrer et te laisser là. Donc, veuilles-le ou non, mais tu restes avec nous jusqu'à que tu sois chez toi, compris ?"

Un silence s'instaure.

Je crois que personne n'a jamais parlé de la sorte à Perrie - personne ne se l'est jamais permis, car tout le monde a peur d'elle et de ce qu'elle représente. Cette fois, pas de remarque cinglante de la part de la blonde, qui semble juste fondamentalement choquée.

Elle finit par dire :

"Compris."

Nous prenons différentes places : Perrie croise les bras, assise en tailleur sur le lit, tandis que Jesy prend place sur une chaise non loin. Tandis que je m'assieds sur le lit également, Jade entreprend de faire les cent pas. 

Après quelques minutes d'embarras, je finis par dire :

"Tant qu'on est là, est-ce qu'on pourrait savoir pourquoi vous vous détestez autant vous deux ?"

Je pointe Perrie et Jesy successivement. Jade relève la tête et s'arrête de marcher, tandis que les deux concernées échangent un regard.

Jesy soupire.

"Ton but c'est qu'on s'étrangle ?" Perrie demande, tendue. 

"Non, non" je dis, avant de m'expliquer : "C'est juste que je me suis fait coller la semaine passée et, pendant ma retenue, on m'a demandé de classer les archives de la mairie. C'est là que j'ai vu que vous étiez dans le même groupe de chant à l'école, et il y a une photo de vous deux..."

"Stop" Jesy ordonne, énervée.

Je sens mon coeur s'arrêter de battre.

Perrie lui lance un regard, avant de soupirer une nouvelle fois. Je sens néanmoins que quelque chose va sortir de sa bouche.

"On était inséparables" elle commence, avant d'un peu se raviser. Jesy lui lance un regard piquant, mais surpris. "On passait tous nos weekends chez ma grand-mère, parce que nos parents étaient hors de la ville souvent, pour faire des petits voyages entre eux. On rigolait beaucoup. Tu te rappelle, quand ma soeur avait cassé la vitre de chez Nana et que tu avais dit que c'était un chat sauteur ?"

Un rictus sort de la bouche de Jesy, qui dit :

"Oh oui je m'en rappelle, comme punition, on avait dû trier les patates de son jardin. C'était très drôle." 

Il y a un silence.

"Beaucoup de choses se sont passées depuis..." Perrie poursuit. 

"Comme tes parents foutant mon père en taule ?" Jesy demande, sarcastique comme jamais. 

Perrie s'énerve à son tour.

"Oh, eh bien, s'il ne les avait pas trahis..."

Les deux jeunes femmes commencèrent à se hurler dessus, avant de, une après l'autre, sortir de la pièce, énervée comme jamais. Sous le choc, j'échange un regard avec Jade, qui semble, pour une fois, avoir une autre émotion sur le visage que de l'ennui.

Elle hausse les épaules. 

"Jade, enchantée" elle dit, me tendant la main.

"Leigh-Anne, mais tu peux m'appeler Leigh" je me présente, la serrant. "Enchantée."

"Dans de si belles et douces circonstances" elle plaisante.

Nous rions toutes deux, avant de retourner dans la fête pour prendre une bouteille d'alcool chacune, et rentrer à pied dans nos maisons respectives, qui sont à trois rues d'écart. 

Elle est marrante, je songe. 

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