VII

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PERRIE

Les jours qui suivirent la fête furent compliqué : premièrement, Zayn tenta par tous les moyens de m'atteindre, mais je ne lui donnai aucun signe de vie, même lorsqu'il se ramena chez moi pour tenter de me parler. Ensuite, je n'ai pu parler de l'agression à personne car mes parents ne me croiraient pas : Zayn est le fils du sheriff, ce qui veut dire qu'il est protégé. Nous nous étions quittés car les sentiments n'y étaient plus, et, donc, l'autre soir, j'espérais juste que nous pouvions recoller les morceaux.

Mais non.

Cette matinée glaciale du premier jour de décembre, je la passai à prendre une décision. En réalité, être la méchante ne m'apportait rien. Enfin, c'est évidemment comme et qui je suis, mais je devais tout de même avouer que ces trois filles m'ont sauvée de quelque chose que je n'aurais jamais pu oublier de mon existence. Donc me voici, devant la porte de la famille Nelson - où vivent Jesy, sa mère, ses deux frères et sa soeur (Jade Nelson et Jonathan Nelson ne sont pas toujours là, sans doute à l'université ailleurs dans le pays) - à hyperventiler. 

Je frappe à la porte, tandis que Janice White, la mère de Jesy, ne m'ouvre. 

"Oh... Perrie." elle lâche, peu sûre de savoir comment s'adresser à moi.

Je distingue de la fureur mêlée à de la surprise dans son regard. J'avale lentement ma salive, tandis qu'elle lève un sourcil : la dernière fois que je l'ai vue, c'était lorsque son mari a été emporté par les forces de police pour avoir tenté d'assassiner mon père. 

Je demande alors, polie :

"Bonjour, Madame White. Est-ce que Jesy est là ?"

Janice fronce les sourcils, avant, d'ouvrir un peu plus la porte. Tandis qu'elle hurle le nom de sa fille à pleins poumons, elle me fait signe d'entrer. Tandis que Jesy présent s'habiller, mettant un petit peu de temps, je vois son frère, Joseph, entrer dans le salon, qui se trouve proche de la salle d'entrée. Il semble surpris de me voir, et également quelque peu énervé.

Pourtant, aucun d'eux n'est désagréable. 

"Ca fait un bail, Perrie" Joseph observe, serein. "Comment tu vas ?"

J'hoche la tête.

"Tout va bien" je mens, tentant de ne pas montrer ma gêne. "Et de votre côté ?"

Tandis que Joseph se contente d'hocher la tête, avec un peu de dédain - qui peut lui en vouloir ? - avant de disparaître dans une autre pièce de la maison, Janice se terre dans un court silence, visiblement perturbée.

Elle finit par tout de même répondre :

"C'est bien que tu sois là, Perrie. Jesy et toi étiez les meilleures amies que j'ai jamais vu." 

"C'est vrai..." je dis, quelque peu nostalgique, avant de me reprendre. "Vous savez, même si on a eu nos différents, je tiens toujours à elle."

Sur ce, j'entends Jesy dévaler les marches de l'escalier jusqu'arriver à notre hauteur. Me voir avec sa mère doit la perturber un peu, car son visage exprime de la surprise. Elle hausse le sourcil, avant de demander :

"Qu'est-ce que tu fous là ?"

Je ravale ma salive. 

"Est-ce qu'on peut discuter...?" je demande, faisant attention de ne pas paraître méchante ou froide. "... dehors ?" j'ajoute.

Elle fronce les sourcils, mais finit par acquiescer. 

Je la suit dans le jardin, où ils ont aménagé une sorte de banc stylisé sur lequel nous prenons place. A vrai dire, je ne suis pas tranquille : je pensais que venir la remercier serait plus simple que cela. A la place, me retrouver confrontée à sa mère et son frère, dans une maison que je connaissais si bien, m'a juste rendue nostalgique. 

Jesy me lance un regard dur. 

"Tu voulais discuter ?" elle demande froidement, "alors parle."

Je soupire. 

"Je suis venue te remercie pour l'autre soir... Tu m'as quand même sauvé le cul - dans tous les sens du terme - et j'apprécie grandement ça." je commence, peu sûre de la réaction future de mon ancienne amie. "Je voulais aussi m'excuser d'avoir été une vraie garce alors que tu m'avais aidée, et aussi..."

"Eh ben" elle commente, surprise par ma transparence. 

"... Aussi, je suis désolée pour ton père, Jesy. Sincèrement. Je n'ai jamais cautionné les activités de mon père, et j'aurais dû prendre ta défense. Je m'en excuse."

Cette fois-ci, elle ne rétorque rien, et je vois son regard se poser sur moi, plus surpris et ému qu'autre chose.

Sa voix tremble légèrement lorsqu'elle dit :

"Oh... Euh, merci. Je ne m'attendais pas à ça, honnêtement."

"Moi non plus" j'avoue, avant de me lever gentiment. "Enfin bref, je voulais juste te le dire en face. J'espère que tout va bien pour toi, je vais y aller."

"D'accord."

Je m'éloigne rapidement, saluant la mère de Jesy en chemin. Une fois arrivée chez moi, je me rend compte qu'une pression s'est enlevée de ma poitrine : j'aurais dû m'excuser il y a déjà bien longtemps.

Je soupire : comment faire tomber Zayn, maintenant ?

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