Trop tard. H2 - P1

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Trop tard.

Partie 1

Tout a commencé l'hiver dernier. Il y a 2 mois exactement. Les conditions climatiques n'ont pas aidées. Ce que j'ai ressenti dans un premier temps, c'était que ma tête me faisait atrocement souffrir. Je n'avais aucun idée de l'endroit où je me trouvais. Ce qu'il me reste en mémoire est un paysage blanc. Non, je ne voyais pas la fameuse "lumière". Pas encore. C'était la neige qui recouvrait le sol. Une flaque rouge tâchait ce manteau immaculé. Je retrouvais la même teinte sur mes doigts après les avoir portés à ma douleur. Dans un effort surhumain, je tentais de me dégager de la voiture. Seulement, la vivacité de ma souffrance m'en empêcha. Je n'eus le temps que d'apercevoir les sirènes bleues qui se reflétaient sur la glace. 

Ma vie n'a pas défilé devant mes yeux comme on pourrait le croire. Il n'y avait qu'un immense vide. Peut-être n'ai-je pas frôlé la mort d'assez près ?

*** FLASH-BACK LE JOUR DES FAITS ***

J'ouvre un œil. Puis l'autre. Toujours cette couleur pâle autour de moi. Cette fois, il s'agit des murs de l'hôpital. Une voix inquiète m'interpelle : 

- Maxime ? Maxime, chéri ! Comment tu te sens ?

Je n'ai pas la force d'identifier sa provenance, ni de lui répondre. Un médecin s'approche et m'ausculte tandis que je reprends doucement mes esprits. 
Quelques minutes s'écoulent avant que je ne reconnaisse mes parents à mon chevet. Des souvenirs remontent à la surface. Ma tête. J'y porte une main tant bien que mal. Un bandage l'entoure désormais. Il m'est toujours difficile de bouger. De toute façon, à chaque fois que j'essaie, les infirmières se précipitent vers moi pour me forcer à me reposer. Plutôt ironique car des dizaines de personnes se succèdent pour me rendre visite. Tout le monde prend soin de moi et j'avoue que ça n'est pas pour me déplaire. 

Les journées passent. De plus en plus de personnes pénètrent dans la chambre d'hôpital dans laquelle je réside pour une durée encore indéterminée. Un matin, c'est au tour de mon ex de se montrer. Le souffle coupé par la surprise, je ne peux m'empêcher de me questionner sur la raison de sa venue. Est-ce que... Je rêve ?! Ce sont... Oui ce sont de réelles larmes qui décorent ses jouent encore rosées par le froid. Pas la peine de me demander ce que je vais bien pouvoir lui dire. Même si je le voulais, je n'aurai pas le temps de prononcer ne serait-ce qu'un seul mot. 

Un long monologue fini par sortir de sa bouche. Il n'en finit pas. Elle s'époumone en me répétant que cet événement lui a fait prendre conscience de beaucoup de choses. Entre autres, elle est désolée de la tournure qu'a pris notre relation. Elle regrette d'avoir réagit de manière aussi radicale lorsque les choses ont commencées à se compliquer. Puis vient le moment des promesses. Les promesses d'une fidélité irréprochable. Le fameux "je te promets, je vais faire des efforts pour que ça marche entre nous". Tout ce qu'elle sait, c'est apparemment qu'elle a eu peur de me perdre. Ce qu'elle ne comprend pas en revanche, c'est qu'elle m'a déjà perdu. Eh oui, les efforts il faut les faire avant que nos proches sortent de notre vie. Après, il est trop tard. 

Par la suite, j'ai continué à recevoir de l'attention. Puis un beau jour, j'ai également reçu la permission de rentrer chez moi. A partir de là, toute cette attention n'a été que de courte durée. Elle s'est estompée progressivement. La vie reprend son cours. Les gens t'oublient à nouveau lorsque tout va bien. Surtout quand tout va bien pour eux. 

J'ai mis du temps à reconduire après cet accident. Pourtant, il a bien fallu que je me rende chez mon médecin traitant pour une visite de contrôle. Une simple vérification pour être sûr que mon rétablissement se passe bien, soit disant. Sur la route, je suis contraint de laisser passer quelques personnes au niveau du passage piéton. Tous sont vêtus de noir. En levant les yeux, je me rends compte que je me trouve devant une église. Des sanglots. Des gens qui s'enlacent. Soudain, je me demande ce qu'il se serait passé si j'y été resté. Les gens auraient-ils pleuré ? Auraient-ils été si nombreux ? 
Un coup de klaxon me sort de ma rêverie et je finis par me garer sur le parking du médecin.

Dans la salle d'attente, je réalise que j'évoque toute cette histoire comme si j'étais tiré d'affaire. Comme si le plus dur était derrière moi. Que rien ne pouvait m'atteindre à présent. Cependant, nous ne sommes jamais totalement à l'abris des petites surprises que nous réserve la vie. Ni vous, ni moi.
Alors que j'entre dans le cabinet médical, je ne sais pas encore que c'est exactement ce que la vie ne va pas tarder à me rappeler. 

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Hey !

Ça y est, nous sommes en janvier. Le temps passe vite. Comme promis, nouveau mois donc nouvelle histoire.
Celle-ci est basée sur une idée originale de JulesMichaud.

Tout avis demeure le bienvenu.

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À lundi prochain !
-Elo

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