Blanc hôpital [Vmin]

Chapitre 13

« Chim... Chim... Chaton ?

- Je dors Hyung, laisse-moi...

- Je t'avais dit que tu voudrais pas être réveillé. »

Le blondinet ouvrit les yeux à ces mots et se remémora à la fois où il était et pourquoi Yoongi lui disait cela. Aussitôt il resserra l'étreinte de ses bras autour de Yoongi contre qui il était serré agréablement à cause de l'étroitesse de son lit. C'était plus un réflexe qu'un acte volontaire, et le brun, touché de ce geste, eut une envie de glousser qu'il réprima. Jimin avait toujours un caractère enfantin quand il se sentait en danger ou bien qu'il n'était pas bien, ça le rassurait d'avoir quelqu'un à ses côtés pour le protéger, or dans les prochains jours, Yoongi ne pourrait pas être ce quelqu'un... à moins que...

« Jimin, ça te dirait que je vienne réviser mes partiels ici après les cours ? On s'amuserait pas vraiment, mais au moins on serait ensemble ! »

Jimin ouvrit les yeux en entendant cette proposition mais alors qu'une étincelle de joie y brillait, elle fut remplacer par le voile de la culpabilité.

« Non Hyung, je peux pas te demander ça, on sait tous les deux que tu réussiras pas à te concentrer ici, je veux pas que tu loupes ton semestre par ma faute. De toute façon, dans une semaine et demie à peine je serai ressorti, on se verra plus souvent à partir de là.

- Ça m'ennuie de ne te voir que quelques dizaines de minutes par jour à partir de maintenant...

- C'est rien, je suis déjà content que tu viennes, c'est vraiment gentil de ta part. Et puis avec toi je passe toujours des nuits tranquilles.

- Il n'est que sept heures, indiqua Yoongi, rendors-toi mon Chim.

- On dirait que tu parles à un enfant...

- C'est parce que t'es mon petit cœur et que je veux prendre soin de toi, alors repose-toi et mange.

- Mais... et si je suis encore pris de nausées ? »

Yoongi vit sans l'ombre d'un doute que Jimin était terrorisé à l'idée de vivre ce calvaire une fois de plus : entre les sensations horribles dans la gorge, le goût tenace dans la bouche que seul un bain de bouche pouvait évacuer, et les larmes qui lui venaient par réflexe à chaque fois... L'aîné serra le plus jeune dans ses bras et déposa de nombreux baisers sur sa tempe avant de lui murmurer à l'oreille d'une façon tendre :

« Taehyung est là pour t'aider si ça ne va pas, il appellera immédiatement les infirmières, et puis si tu ne manges plus, ça sera encore pire et le médecin risque de préférer ne pas t'opérer pour éviter que tu ne lui claques dans les mains et que ton corps ne supporte pas tout ce qui va lui être infligé. Tu comprends ça ?

- Oui, je sais tout ça... Mais j'ai peur... »

Dans sa voix, il était évident que Jimin n'avait qu'une envie : se laisser aller et craquer, néanmoins il retenait courageusement ses sentiments et lâcha finalement son brun. Ce dernier se redressa et attrapa son sac qu'il avait amené la veille. Jimin s'était recroquevillé dans son lit, la couverture jusqu'à ses oreilles. Yoongi passa brièvement sa main dans sa jolie chevelure blonde, puis ses lèvres déposèrent un tout petit baiser sur le front de son petit protégé.

« Je te promets d'être là tous les matins.

- Tu me réveilleras ?

- Ouaip.

- Merci...

- Taehyung ? »

L'appelé, jusque là allongé dans son lit avec son téléphone entre ses mains, tourna la tête vers les deux amis, leur accordant par ce geste toute son attention.

« Tu fais attention à lui, tu veux bien ?

- Promis Gigi !

- ... Je m'appelle Yoongi, grommela le brun.

- Je sais.

- Bon pas grave. Ne lui laisse pas l'impression d'être seul s'il te plaît.

- C'est compris, tu peux être tranquille, il saura que j'existe, rigola l'argenté.

- Je suis là vous savez ? intervint Jimin.

- Passe une bonne journée mon Chim, répondit simplement Yoongi, on se revoit demain.

- Toi aussi, à demain. »

En guise de salut, les deux échangèrent un signe de tête à peine perceptible. Une fois la porte refermée, Jimin eut l'impression que Yoongi l'avait abandonné – alors même qu'il lui était infiniment reconnaissant d'être resté si longtemps –, que tout le monde l'avait abandonné, qu'on le laissait là seul. Il se sentait mal, mais ce n'était pas la faute de sa tumeur...