Blanc hôpital [Vmin]

Chapitre 70

Jimin se sentait étrangement serein en ouvrant les yeux, c'était probablement l'effet des médicaments et de l'étreinte de son cadet. Taehyung dormait toujours, ses bras autour du blondinet. Ce dernier se serra un peu plus contre lui en dépit du léger tiraillement de son ventre qui le rappela à l'ordre.

Les yeux clos, Jimin posa une main sur le torse de son copain.

Son cœur se serra.

Il approcha ses lèvres des siennes sans pour autant lui voler de baiser.

Ses yeux s'humidifièrent.

« Tae... »

Son argenté était paisible, son cœur ne battait plus, son souffle s'était éteint.

Le blondinet sentit ses lèvres trembler, il effectua de petites pressions sur le torse de son cadet.

« Tae réveille-toi... s'il te plaît mon ange... »

Sa voix devenue plus aiguë sous la tristesse se mourut dans la pièce tandis que ses mots restaient sans réponse.

« Taetae... Taetae ouvre les yeux. »

Pas un mot.

« Je t'en prie Tae... »

Le silence.

Les sanglots du jeune garçon s'intensifièrent tandis que malgré la douleur qui naquit dans son ventre, celle qui détruisait son cœur était puissante au point qu'il enroula ses bras autour du corps de son amant et le serra contre lui. Son visage était ravagé par ses larmes et par l'infime douleur qu'il ressentait à l'estomac.

« Tae je t'en prie ! Ouvre les yeux ! »

Sa gorge nouée ne pouvait plus produire autre chose que des appels désespérés. Son visage gorgé de larmes trouva refuge dans le cou de son amant alors que son corps tressaillait sous les sanglots. Il le connaissait depuis une semaine, mais c'était comme si Taehyung était cet être qu'il avait toujours espéré, ce « grand amour » auquel seuls les cœurs romantiques croyaient.

Comment la vie pouvait-elle être cruelle au point de lui voler Taehyung après le lui avoir présenté ?

« Non, Tae, par pitié réponds-moi, je t'aime... »

Chaque silence de l'argenté était un coup de poignard de plus dans le cœur du blondinet qui ne pouvait pas croire que tout ceci était réel, et pourtant il souffrait bien trop pour qu'il s'agisse d'un cauchemar. Il aimerait, oh ça oui il aimerait, ouvrir les yeux et voir Taehyung penché avec inquiétude au-dessus de lui, lui demandant si tout allait bien. Il aimerait lui dire que oui et l'enlacer, il aimerait voir un médecin entrer dans la chambre pour annoncer à Taehyung le miracle que cet ange méritait.

Mais les anges n'avaient pas leur place sur Terre.

Alors le Ciel avait récupéré Taehyung, il l'avait ramené à ses côtés pour l'empêcher de souffrir plus longtemps.

Jimin, le cœur meurtri d'atroces douleurs qui se confondaient dans une symphonie de maux, prit entre ses mains les joues de son amour perdu et posa le front contre le sien, tiède. Taehyung avait l'air si heureux, si serein. Il affichait un maigre sourire et comme toujours, il était d'une beauté fracassante en dépit de ses yeux rougis par les dernières larmes versées.

« Je ne te remercierai jamais assez Tae, pour tout ce que tu as fait pour moi, lui susurra Jimin en le serrant une dernière fois contre lui de toutes les rares forces qu'il possédait encore. Je ne te remercierai jamais assez pour tous ces bons moments qu'on a passés et qui m'ont fait oublier ma maladie, pour tous tes mots tendres qui ont su apaiser mes craintes. Je ne te remercierai jamais assez de m'avoir aimé, même pendant un laps de temps si réduit. Je ne te remercierai jamais d'avoir été et d'être encore mon ange. Je ne te remercierai jamais pour tout, Taehyung, mais j'espère que l'amour que je t'ai porté et... »

Il se coupa un instant, bien trop ému pour continuer. Un sanglot s'échappa, il tenta de se calmer, il devait tout lui dire avant de le laisser partir.

« J'espère que tout l'amour que je t'ai porté et que je te porte encore aura su apaiser tes peurs comme ta douceur l'a fait pour moi. Et j'espère du plus profond de mon cœur que le tien était serein... quand... quand tu as fermé les yeux. »

Puis il embrassa le front de son amant, s'écarta légèrement, et appuya sur le bouton d'urgence sans ne plus retenir ni ses larmes ni ses sanglots.

Ce fut en se penchant pour atteindre le bouton qu'il vit le papier sur sa table de chevet.