Kim Sang Min

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Jace

Qu'est-ce-que je fais, cette fois ? MERDE, qu'est-ce-que je fais ? Je crois que je fonds, que je me laisse prendre au piège.

Je crois que j'en veux plus.

À ce moment là, dans cette foule de personnes floues aux visages indistincts, j'ai eu une peur bleue. Lorsque les flashs ont commencé à m'aveugler, je n'avais qu'une envie : me casser. Je n'avais même pas réalisé que dans mon univers où la solitude était devenue ma meilleure amie, j'avais perdu l'habitude de la foule, de tous ces gens qui me scrutent, me jugent, me parlent. Ils m'ont ébloui. J'ai eu l'impression de n'être qu'une tâche sombre dans ce monde vif qui ne m'appartient plus. Je me suis fait violence pour rester là, décontracté, l'air de rien, acteur dans toute sa splendeur. C'est bien pour lui que je suis venue jusqu'ici, parce qu'il a réussi à pénétrer dans mon univers avec ses maladresses et ses fissures plus profondes encore que les miennes.

Au moment où ils avaient besoin de moi, j'ai pas été foutu de bouger le moindre petit doigt. Les seuls amis que j'avais, je peux les compter sur les doigts d'une seule main. Dans le lot, il y a Mira et... maman. Alors je voulais rattraper le coup, rattraper toutes mes erreurs avec Jonathan. Être bien meilleur et commencer le Jeu en aidant mon rival.

Mais il m'embrasse, et je perds mon but. Je ne sais plus pourquoi je suis là, je ne sais plus ce que je dois faire. J'ai envie de lui comme j'aurais envie d'une autre après tant de mois d'abstinence. J'ignore comment j'ai pu me retenir de sauter sur Mira. Sans doute la superbe gifle que je me serais prise si j'avais osé prolonger une étreinte.

Mon corps est tendu vers le sien, mes mains s'enfoncent dans ses cheveux, mes yeux se ferment et ma langue débute un lente danse avec la sienne. Je le sens sourire et enlever ma veste qui glisse sur moi pour atterrir sur le sol marbré. Nos souffles se mélangent, nos désirs nous transportent. Je me sens attiré à lui comme une abeille le serait à une fleur. Je n'avais encore jamais vu quelqu'un d'aussi beau et magnétique, vouloir devenir à ce point invisible. Je le vois dans ses yeux, dans ses faux sourires, qu'il a d'estime pour lui-même ce qu'il aurait pour une poussière. Mais Jonathan est plus.

Bien plus.

Et que ferais-je après avoir fait l'amour ? Retrouverons-nous une complicité amicale ? Me dira t-il ses secrets quand je mourrais d'envie de lui avouer les miens ? Sa main se plaque sur ma braguette, et je veux de lui plus que tout. Parsemer son corps de baisers, toucher sa peau, ses cheveux, sentir son parfum, et entrer en lui.

Il m'entraîne, toujours en m'embrassant, vers le lit en tournant comme si nous valsions. Quand nous arrivons au pied du lit, il me fait basculer sur le matelas, toujours sa bouche sur la mienne. Je n'aurais jamais pensé que tant d'abstinence me pousserait à le faire avec un homme.

Avec le populaire Jonathan Ray qui apparaît sur tout les magazines People.

Je le renverse, me mets à califourchon sur lui, et l'embrasse comme si je veux oublier tout ce qu'il y a autour. Tout s'efface, le monde autour est gommé, mais qu'adviendra t-il de ce monde lorsque nous aurons terminé ? Ses mains pressées commencent à enlever mon pull, mais je le retiens et me redresse, mettant fin à un baiser galvanisant. Il ouvre ses incroyables yeux vairons sur moi, me questionne silencieusement, et je veux me pencher pour l'embrasser encore.

- Je ne serai qu'une de tes conquêtes, Jonathan. Alors que je pourrais être plus.

- Un pote ? dit-il en fronçant les sourcils.

Il tire sur le col de mon pull et m'attire à lui comme pour attraper mes lèvres. Ses yeux infiniment près des miens me fixent, ses pupilles noires envahissent mon champs de vision.

Le Jeu [B&B]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant