Chapitre 11

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Les brigades spéciales ont le sens de l'accueil, ils m'ont installé dans une pièce qui devait faire office de débarras pour que je puisse y crécher. Ça fera l'affaire, je ne compte pas rester avec eux indéfiniment. En faisant le tour de la pièce, j'ai remarqué que la fenêtre ne pouvait pas s'ouvrir, je suis condamné à ne pas pouvoir fuir par la fenêtre. En poursuivant mes recherches, j'ai trouvé une pile de feuille vierge et un crayon. Ça tombe bien, je vais gribouiller dessus ma frustration. J'en ai déjà marre d'être ici, je m'ennuie, j'ai déjà l'impression d'être exclu du bataillon d'exploration. Je n'ai même pas pu prendre mon uniforme. Sven me l'a interdit en disant qu'il fallait que je passe inaperçu à leur quartier général. Ses supérieurs ne peuvent pas m'enfermer en cellule parce qu'ils n'ont pas de preuve tangible contre moi. Je dois simplement être surveillée comme si j'étais une citoyenne lambda. C'en est d'autant plus dangereux pour moi. Si on venait à me supprimer, personne ne se souviendrait d'une simple citoyenne. Alors que j'essayais de détendre mon esprit en gribouillant, on toc à la porte. Je n'ai pas eu le temps de répondre quoi que ce soit que Sven ouvre la porte.

Sven- Voici votre repas du midi.

Il s'avance jusqu'au bureau où je suis assise avant de déposer une assiette avec de la nourriture.

Moi- Non merci, je vais me contenter de jeûner.

Sven- Ce n'est pas négociable, ce sont les ordres.

Qui me dit que cette bouffe n'est pas empoisonné ? 

Moi- Tu peux disposer, je suis timide.

Il me regarde dans les yeux surpris par ma phrase avant de finalement sortir. Au moment où la porte se ferme, je porte mon attention sur l'assiette. Qu'est-ce que je fais de ça ? Je ne peux pas prendre le risque d'ingérer cette nourriture. De colère, je balance ce que j'avais à portée de main dans la fenêtre, ça ne l'a même pas cassé, je n'ai décidément pas de chance. À nouveau, j'entends un faible bruit contre la porte. J'ai dû faire un sacré boucan.

Moi- Il y avait une araignée, je l'ai pulvérisé.

La porte s'ouvre tout doucement, quelque chose est inhabituelle. Par instinct, je saisis la cuillère qui était avec l'assiette. Lorsque un pied entre, je me dirige vers la porte pour pouvoir la refermer. Son pied en empêche la fermeture, je suis à court d'idée. Il ne faut pas que cette putain de porte s'ouvre.

— Il y a quelqu'un là-dedans ? Demande la personne en chuchotant.

Moi- Casse-toi.

— Eh, je veux juste discuter. Si vous préférez, je peux refermer la porte.

Je ne croyais pourtant pas aux propos de cette voix masculine, néanmoins la porte s'est fermée. 

— Je suis de la garnison des murs sous couverture. C'est le commandant Pixis qui m'envoie, c'est vous Loeiza n'est-ce pas ?

Moi- Qu'est-ce qui me dit que c'est vrai ? Comment tu as pu ouvrir la porte ?

— Cet idiot a laissé les clés dessus. Pour vous rassurer, je vais parler de moi. Je m'appelle Ayden et on s'est croisés il y a plusieurs années.

Moi- Qu'est-ce que tu me chantes ? On croise tout un tas de personnes dans une vie.

Ayden- Vous êtes toujours aussi borné ma parole ! Vous vous ne souvenez pas que Pixis nous a confronté il y a plusieurs années ? Vous m'avez tenu tête, moi qui ai suivi une formation à la brigade d'entraînement.

Je fronce les sourcils comme si ça m'aide à creuser mes méninges. Lors de son récit, je vois en tête un gigantesque blond à l'ossature carré. D'où me vient cette image, c'est ce type ?

Moi- Pour me prouver ta bonne fois, jette-moi la nourriture que je vais te donner puis ramène moi l'assiete. Je dois la faire disparaître. Je te préviens, n'essaie pas de me la mettre à l'envers.

Je saisis l'assiette, j'ouvre légèrement la porte de façon à ce que seule l'assiette puisse en sortir. Au moment où il la saisit, je referme la porte.

Ayden- J'en ai pour quelques minutes.

J'entends à travers la porte ses pas s'éloigner. Ce type ne me semble pas hostile. Ce qu'il raconte pourrait être véridique. Je pense avoir croisé un Ayden que m'avait présenté Pixis pour tester mes aptitudes. Quel était son nom déjà ?Alors que j'établissais dans ma tête ma stratégie, il est de retour en moins d'une minute. J'ouvre la porte et prends l'assiette que je pensais vide.

Moi- C'est quoi ce morceau de pain ? Je pensais avoir dit de me la ramener vide.

Ayden- Vous devez manger, c'est un ordre du commandant.

Moi- Ton nom, dis-le-moi.

Ayden- Mon nom ? Evans. Ayden Evans.

Soit je me fais complètement avoir, soit cet homme est bel et bien envoyé par Pixis. Ce nom me dit quelque chose. Je m'empresse de manger le pain qu'il m'a donné pour que Sven ne puisse pas mettre la main dessus. Je dois faire disparaître toutes les preuves.

Ayden- Je dois m'en aller, quelque chose me dit que votre garde va revenir. Tenez bon, le commandant Pixis a fait le nécessaire pour votre cas.

Alors comme ça, Pixis pense toujours à moi, même dans ce genre de moment. Il est finalement le père de sang que j'aurais aimé avoir. Comme l'avait présagé Ayden, Sven est revenu dans les secondes qui ont suivi.

Sven- Mes supérieurs ainsi que le général en chef sont en train de déblatérer de votre cas. Sachez que la balance penche en votre faveur.

Merci Pixis d'avoir précipité mon jugement. Cela devrait aller dans mon intérêt, il me semble qu'Erwin a de bonnes relations avec le général en chef.

Moi- Dans ce cas, pourquoi m'avoir fait venir ici en urgence ?

Sven- Selon les dire de mes supérieurs, vous auriez commis des délits dont même le Major Erwin n'est pas tenu au courant.

Cela me fait davantage pencher pour penser que cette source provient du pervers des bas-fonds. C'est la seule preuve que je n'ai pas pu supprimer.

Sven- Le général en chef m'a assigné à la préparation et distribution de vos repas.

Si le général en chef s'est mêlé de cette histoire, il ne devrait pas y avoir de risque à ce que je reste ici. S'il m'arrivait quelque chose, les brigades spéciales en seraient tenus responsables.

Sven- Vous pensez vraiment que certains ici ont envie de vous supprimer ?

Je le regarde interloquée par ce qu'il vient de dire. Il remet de lui-même en question l'honnêté de ses supérieurs, il n'est pas le bon toutou que je pensais. Je vais lui donner une réponse bateau, ça ne sert à rien d'éveiller davantage les soupçons, je dois le mettre dans ma poche.

Moi- En tout cas, je pense n'avoir rien fait pour le mériter.

Il me dévisage comme si je venais de faire une bonne blague. Quoi ? Ai-je à ce point une tête de coupable ?

Sven- Vous êtes autorisé à vous entraîner sur l'un de nos terrains, ça vous tente ?

Je me lève à la suite de sa phrase pour rejoindre la porte avant de lui dire droit dans les yeux.

Moi- Oh que oui, je m'encroûte ici.

Pour Ma Survie Et Celle De L'humanité (TOME 2) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant