Chapitre 29

1.8K 116 29
                                    

Je le suis sans dire un mot, perdue dans mes pensées. D'un point de vue extérieur, je ressemble encore à une enfant qui vient de se faire gronder.

Moi- dis, tu ne vas pas me jeter d'une falaise ? Dis-je pour combler le blanc.

Livaï- d'où de telles idées te viennent en tête ? Je vois que tu me fais confiance.

Oups, je l'énerve encore plus.

Moi- non, c'est juste que tu es énervé.

Livaï- je ne le serai pas si tu étais responsable, idiote.

C'est rare que Livaï me fasse la tête à ce point. Je reconnais qu'il peut vraiment être flippant quand il s'y met. Il m'adresse un regard aussi froid que de la glace pour vérifier que je le suis toujours.

Moi- tu fais vraiment flipper avec ce genre de regard...

Livaï- que ça te serve de leçon.

Moi- qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ?

Livaï- tu la boucles et tu marches.

Je fais ce qu'il me dit ne sachant pas quoi faire d'autre. Je comprends mieux pourquoi Livaï fait peur aux autres.

Livaï- on va encore dire que je suis quelqu'un de froid.

Que suis-je supposée répondre ? Bien sûr que tu es froid, tu pensais être doux comme un agneau ?

Livaï- j'avais oublié que je t'avais dit de la boucler. Depuis quand es-tu aussi obéissante ?

Moi- ton mauvais caractère prend le dessus quand tu es en colère. Laissons le dialogue de côté pendant quelque temps.

Livaï- tch.

En réalité, Livaï n'est pas si froid que ça quand on le comprend. Il est rempli de tristesse qu'il n'extériorise pas. Il s'avère aussi qu'il a un bon sens de la camaraderie et du...ménage. Me concernant, il n'a jamais fait quelque chose contre mon gré. Il essai toujours de faire au mieux.
Nous avons marché cinq à dix minutes sans dire un mot. Je regarde aux alentours, les lieux me disent vaguement quelque chose. Pleins de petites maisons abordent une petite rue.

Moi- tu dois aller voir quelqu'un dans l'une de ces maisons ?

Livaï- non, pas moi.

J'allais lui poser une question avant qu'un enfant court vers nous, il a l'air de nous connaître.

- je suis si heureux de vous voir ! Venez chez-moi. Dit-il en me tirant par la main.

Je me retourne vers Livaï en lui faisant comprendre que je ne comprends pas la situation. Cet enfant me dit quelque chose mais impossible de savoir pour quelle raison je le connais.
Sa mère nous attend à la porte puis nous fait entrer. Ça doit faire un moment que je ne suis pas allée dans une maison de civile comme celle-ci. Une maison dont la majeure partie des matériaux sont en pierre et en bois. L'entrée donne directement sur une table au centre de la pièce.

- je vais le chercher ! Dit l'enfant en partant.

- vous désirez boire quelque chose ? Dit sa mère pour combler en attendant.

Livaï a refusé pendant que moi j'essaie de me souvenir de ces personnes.
Quelques secondes plus tard, l'enfant revient avec quelque chose dans les bras. Il se met en face de moi et me tend un chat. Un chat... ça y est je me souviens ! J'avais rencontré cet enfant et sa mère à une soirée puis ensuite je lui ai confié ce petit chat qui s'était égaré au QG.

Mes yeux se sont mis à briller. Le chat joue avec mes cheveux avant que je le prenne dans les bras.

- je l'ai appelé Caviar. Me dit l'enfant.

Juste pourquoi ce nom ?

Moi- ce chat a des goûts de luxe. Il a bien grandi.

Quand je dis cette phrase mon regard se dirige vers Livaï. Dans ma tête je me dis cette phrase : "t'aurais pu grandir toi aussi ". Je sais très bien que même en ne l'ayant pas dit oralement, Livaï a très bien compris ce à quoi je pensais vu son regard blasé.

- Caviar vous a immédiatement reconnu. Dit la mère.

Moi- je ne sais pas si on peut interpréter les choses de cette façon étant donné que je me suis occupée de lui que très peu de temps. Quand j'y repense, je l'ai donné très rapidement. Je vois que mes convictions étaient les bonnes, tout va pour le mieux pour lui. Dis-je en redonnant le chat au petit.

Nous sommes restés en tout une trentaine de minutes à discuter. Livaï a passé son temps à m'observer ce qui était étrange.
En partant, je lui adresse la parole.

Moi- merci de m'avoir emmené ici, je sais que dans le fond j'étais inquiète pour ce chat.

Livaï- tu t'en souvenais pas n'est-ce pas ?

Moi- non... merci d'avoir fait ça pour moi. Dis-je en souriant sincèrement.

Livaï prend un temps pour m'observer avant de me parler.

Livaï- tu as changé.

Moi- la faute à qui ? Dis-je en lui adressant un bref regard. Et puis, toi aussi tu as changé.

Livaï- non du moins, pas avec tout le monde.

Moi- t'es gênant quand tu dis ce genre de phrase... dis-je en pensant que ce qu'il a dit est mignon.

Livaï- sans blague, tu ne crois pas que je le fais exprès ?

Je lui fais une tape sur l'épaule. 
Je sens qu'une ambiance assez spéciale commence à s'installer entre nous deux. Une ambiance apaisante où je me sens bien.

Livaï- ça te dit de passer un peu de temps en ville ?

Une phrase banale et pourtant, je ressens de l'anxiété dans sa voix. Quelque chose semble le préoccuper. Il y'a certaines choses qui ne sont pas dites mais qui se ressentent, comme le fait que cette journée va être spéciale.

Pour Ma Survie Et Celle De L'humanité (TOME 2) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant