Chapitre 21

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Lorsque j'ouvre faiblement les yeux, je découvre que Livaï s'est aussi endormi. Monsieur 《 je n'aime pas dormir parce que c'est une perte de temps》Lui aussi peut succomber au sommeil. Son visage est paisible, sa respiration est lente, je ne me lasse pas de l'observer. Je continue de détailler son visage détendu, toutefois, il se réveille au bout de quelques secondes en faisant semblant qu'il ne dormait pas. Il va me dire qu'il reposait ses yeux, n'est-ce pas ? Il se lève immédiatement comme si un insecte venait de le piquer. Au moment où il allait sortir de la pièce, il prend soudainement la parole.

Livaï- Je ne peux pas rester davantage, j'ai des choses à faire. Reviens me voir si tu en as besoin.

Il part en me laissant seule. Je ne peux pas lui en vouloir, il a fait l'effort de me consacrer du temps. Je me lève à mon tour en espérant pouvoir trouver le moyen d'occuper mon esprit. Je sors de ma chambre et déambule dans le couloir. Je croise une personne sans prendre la peine de la regarder, hormis que celle-ci souhaite m'adresser la parole.

- Que diriez-vous de sortir prendre l'air ?

Mes yeux quittent le sol pour se poser sur Ayden avec une expression désolée qu'il affiche sur son visage. Ses cheveux sont étrangement mouillés et s'égouttent sur ses vêtements.

Moi- tu t'es craché dessus pour te coiffer ? Dis-je en essayant de faire une blague.

Ayden- Comment l'avez vous deviné ?! J'ai fait mon entraînement et je me suis ensuite rafraîchi. Je n'ai pas eu le temps de me sécher les cheveux.

Détendre l'atmosphère en faisant des blagues de mauvais goût ne m'aide pas à quitter mon visage chagriné. Je n'arrive pas à me sortir Kaori de la tête, tout me fait penser à lui.

Moi- Es-tu au courant pour la nouvelle ?

Ayden- Oui... J'en ai été informé. Je suis désolé, pour vous et les autres membres de l'escouade. N'hésitez pas à vous reposer sur moi.

Moi- Il comptait beaucoup pour moi, il a...

Je me stop net dans ma phrase au moment où je me rends compte que je parle de lui au présent. J'avais pourtant commencé à parler de lui au passé pour essayer de m'y accommoder.

Moi- Il avait, en lui une espèce de bête enragé. J'ai dû en quelque sorte dompter et mettre en sommeil cette partie de lui pour accéder à Isas, Kin et Hiro. À l'époque, c'était lui le leader. Il les dirigeait de son expérience puisqu'il était le plus âgé d'entre eux. Et puis, c'était le plus puissant. Cet imbécile a toujours refusé d'être mon bras droit. Malgré sa puissance et son expérience, lui aussi s'est retrouvé à la merci des titans. Pourquoi ?

Ayden- Je n'ai pas vraiment la réponse à votre question, et il n'y a pas toujours d'explication évidente. Il a dû faire un choix. Il aurait pu ne pas changer le cours des choses, et pourtant, il en a décidé autrement. Selon moi, la décision qu'il a prise est tout à fait honorable. J'éprouve un grand respect pour lui.

Les mots d'Ayden me font presque plaisir à entendre. Cela n'enlève en rien à la douleur que j'éprouve face au deuil. Seulement, moi aussi j'ai le profond désir d'honorer sa mémoire. Je veux pouvoir me souvenir de lui en étant fière de la personne qu'il a été. Je me donne des claques sur le visage pour me donner du courage. En faisant cela, j'inquiète Ayden.

Ayden- Qu'est-ce que vous faites ?!

Moi- parlons d'autre chose !

J'emboîte le pas suivie d'Ayden pour pouvoir sortir à l'extérieur. Nous progressons dans le couloir. Subitement, il souhaite s'exprimer.

Ayden- Avant de vous croiser, j'ai vu le caporal-chef Livaï. Une femme avait l'air de lui avouer ses sentiments.

Moi- Quoi ?! Vraiment ?

Ayden- Non, c'est complètement faux. Affirme-t-il avec espièglerie.

Moi- j'aurai dû m'en douter...

Ayden- Pardon, je voulais vous faire penser à autre chose comme vous me l'aviez demandé. Néanmoins, vous venez de m'affirmer que le caporal-chef est bien l'homme dont avait évoqué le commandant Pixis.

Moi- Qu'est-ce que tu racontes ? Je n'ai rien dit qui va dans le sens de cette déduction hasardeuse.

Ayden- Votre réaction se suffit à elle-même.

Moi- Tu es très malin, je me suis si facilement faite bernée. Garde cette information pour toi, tu veux ?

Ayden- Je ne comptais pas faire ébruiter l'info, j'aime l'idée de tenir un secret.

Moi- Tu aimes tout savoir, tout comme les vieilles personnes ?

Ayden- Je ne vous permet pas, je suis encore jeune et à fleur de jeunesse.

En se dirigeant vers la sortie du bâtiment, Ayden se prend la porte violemment à en tomber par terre. Je ne peux m'empêcher de laisser échapper quelques rires silencieux devant cette situation incongrue.

Ayden- Putain... Je vais avoir perdu ma dignité et mes bourses en supplément.

Moi- Est-ce que ça va ? Demandai-je avec un peu d'appréhension.

Ayden- Ça ira, pour ma dignité je suis moins convaincu.

Je lui tends ma main pour l'aider à se relever. Il l'empoigne et s'aide de mon impulsion pour se mettre debout.

Ayden- Ça m'apprendra à regarder devant moi. Qui a mis une porte pareille ici ?

Après avoir passé la majeure partie de l'après-midi avec Ayden, le crépuscule se pointe. Il va devoir être temps de faire mes adieux définitif à Kaori. Mes camarades me rejoignent à l'extérieur, auprès du feu. Nous sommes silencieux, chacun est dans ses pensées.

Kaori, tu as été un fidèle camarade, je te remercie pour tout ce que tu as fait pour nous. Ta force d'esprit et ton courage m'inspire. Dors à jamais et trouve le repos en paix, adieu.

Je regarde le feu s'embraser et s'instiller le regard vide. Pourtant, je suis effroyablement triste, le cœur serré, et la gorge nouée. Être dans cet état m'épuise à une vitesse considérable. Bien évidemment, d'autres personnes dont ses amis se sont joints ainsi qu'Hanji et Livaï. Alors comme ça, Erwin s'en fout de la mort d'un de mes soldats ? Plusieurs personnes partent jusqu'à me laisser seule à regarder les flammes s'exprimer en dessinant des formes.

Livai- il faut rentrer.

Pour Ma Survie Et Celle De L'humanité (TOME 2) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant