Calme toi

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C'est le week-end et je suis censé aller à une soirée chez Jaemin. Non, en vrai, c'est ses parents qui lui ont donné la permission de m'inviter à manger et dormir mais étant donné que j'ai pas une vie transcendante, je préfère appeler ça une soirée. Je ne fais pas partie de ces gens qui sont habitués aux gens bourrés tous les vendredis et samedi soirs, ou qui côtoient des fumeurs de joints, je suis beaucoup trop banal pour ça. Même si lui il appelle ça une soirée «pyjama», terme qui me met extrêmement mal à l'aise. De toute façon, Jaemin a un don pour dire des trucs qui mettent mal à l'aise.

Alors je me prépare comme il faut, sans en faire des caisses, évidemment puisque ce n'est pas comme si j'allais à une vraie soirée ou dans un restaurant chic donc un jean, un sweat et des baskets banales devraient suffire. Le souci, c'est qu'on est le soir de la Saint Valentin aujourd'hui, et que c'est avec mon meilleur ami que je vais devoir la passer. Triste. Et si son débile de petit ami avait été là, je ne passerai probablement pas la soirée à l'entendre me parler de lui. C'est fatiguant.

Il m'ouvre la porte, fringué à peu près comme moi et me fait entrer, me laisse le temps de saluer ses parents. Une fois que sa mère, adorable au passage, nous dit à quelle heure le repas devrait être prêt, on part dans le couloir rejoindre sa chambre où, sans attendre, Jaemin s'assoit sur son lit en tailleur, m'invitant à faire la même chose et je sens déjà les anecdotes beaucoup trop fleurs bleues arriver alors je me prépare psychologiquement à entendre des centaines de fois le prénom de son petit ami.

-Tu t'es barré tôt du devoir d'anglais, toi. Tu l'as trouvé facile? je demande, espérant gagner un peu de temps en détournant le sujet.

Il sort deux canettes de soda qu'ils a prises dans le frigo avant que j'arrive et m'en tend une que j'ouvre tout de suite. Il sait quand je meurs de soif, c'est à ça qu'on reconnaît un vrai pote.

-Plutôt ouais, même si j'ai un peu galéré à la question huit.

-Ah, sérieux? C'est celle où j'ai eu le plus d'inspiration, t'as écrit quoi?

Il fait semblant de réfléchir quelques secondes en prenant une gorgée et déglutit.

-En gros, que le gars pouvait pas se permettre de raconter autant de conneries au grand public du moment que ses expériences n'étaient pas fondées et les résultats approuvés mais que comme c'est un enfoiré blindé de pognon, dès qu'il gerbe un discours, les médias lui lèchent le cul comme si c'était un dieu alors que c'est le plus gros bouffon de l'histoire.

Il reprend une gorgée et moi de même tout en le regardant sans la moindre pointe d'étonnement ou de surprise. Il est comme ça depuis que je le connais, à savoir un bon paquet d'années.

-C'est l'idée, j'espère juste que t'as pas dit ça comme ça.

Il me rassure en secouant rapidement la tête et je m'attends à ce qu'il me retourne la question mais lorsqu'il repose sa canette à moitié vide sur la table de chevet, il se replace en tailleur en souriant. Ça sent pas très bon ça.

-Mais bon, j'ai pas envie de parler de cours. Tu lui as parlé?

Je fronce les sourcils en faisant une tête du genre «précise s'te plaît» et il lève les yeux au ciel. Je dois avouer que je n'étais pas un expert un ragots comme lui l'est et qu'un regard plein de sous-entendus ne m'aide en rien à deviner de qui on parle.

-La fille que je t'ai présenté avant-hier, Yeri!

-Si je suis devant toi à l'heure qu'il est, ça veut probablement dire que non. je plaisante. Arrête d'essayer de me trouver quelqu'un, Jaem. Honnêtement, c'est cool de ta part mais ça m'intéresse pas.

Fuck off, sweetheart || renhyuckWhere stories live. Discover now