Reprends toi

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Je ne lui demande pas s'il va mieux, je l'ai déjà remarqué et puis vu son silence, il n'aurait pas répondu. Il se contente de me regarder me sécher les mains sans que je ne sache pourquoi il agit comme ça; de toute façon, ça m'est égal. Il finira bien par s'éloigner. Parfois, je croise son regard et le dévie trop tôt pour vraiment considérer ça comme un contact visuel.

Je passe derrière lui pour sortir des toilettes raisonnantes, il me suit et je n'y prête pas attention. Le plus embarrassant, c'est le raisonnement de nos pas presque sur la même cadence sur les carreaux du couloirs qui semble nous rappeler avec dédain qu'il faudrait peut-être penser à lancer une conversation. C'est pas que je n'ai pas envie de discuter avec lui, c'est surtout que je n'ai rien à lui dire. Et quand il s'en rendra compte, il finira par partir, non?

Je lui jette un rapide coups d'œil et je vois qu'il ne semble pas avoir l'intention de changer de direction vers une salle ou peu importe; il a vraiment décidé de me coller aux baskets pour une raison que j'ignore toujours, et que je n'ai pas envie de connaître. Enfin, j'en sais rien. Il a l'habitude d'avoir ce petit rictus purement machiavélique quand son but est de me pousser à m'énerver mais cette fois-ci, non. Alors je commence à penser qu'il veut me dire quelque chose d'important, de sérieux, ou même de grave. Mais visiblement, soit il a décidé d'attendre, soit il hésite.

-Bon tu me suis pour le plaisir ou t'as un truc à dire? je dis en me dirigeant vers les escaliers, agacé.

-Attends.

Sa voix se fait entendre pour la première fois et je remonte les premières marches d'escalier que j'ai commencé à descendre. Il me fait signe de la tête de le suivre et à part les voix des professeurs qui s'échappent des salles ouvertes, le silence était complet. On se regarde dans le blanc des yeux, c'est très embarrassant et il ne dit toujours rien.

Il ouvre la bouche, je vois juste ses lèvres trembler, ses pupilles vaciller puis la referme et tourne la tête. Je me retiens de soupirer et je patiente; c'est bien une première. Mais "connaissant" Donghyuck, il y a bien peu de choses qui le font tellement hésiter avant de parler alors je me dis que ça doit vraiment être compliqué à dire pour lui. Qui sait?

-Merci.

Je lève les yeux au ciel, fais claquer ma langue et soupire. Quoique, je n'ai pas tort, ça doit être quelque chose de compliqué à dire pour lui, surtout quand il doit l'adresser à son ennemi juré. J'ai même eu le culot de supposer qu'il comptait s'excuser de m'avoir fait sursauter.

-Me remercie pas comme si je t'avais rendu un service en débarquant chez toi à l'improviste. je me moque.

C'est plus fort que moi, même s'il n'est pas insultant, méprisant ou même purement méchant comme ça lui arrive de l'être, je n'arrive juste pas à changer mon intonation quand je m'adresse à lui parce que jusqu'ici je n'en ai jamais eu besoin et c'est en regardant sa réaction que je me rends compte qu'il faudrait peut-être que je change ça. Que j'apprenne à être cool avec lui quand il l'est avec moi même si ça sonne comme quelque chose d'impensable pour l'heure.

-C'est clair que je m'y attendais pas mais...

Je le regarde avec les sourcils arqués, en attendant qu'il termine sa phrase.

-Mais ça m'a fait plaisir de te voir.

Cette fois, c'est moi qui suis perdu. Je ne sais même pas si je suis content ou dégoûté d'entendre ça de lui, qu'est-ce que je peux répondre à ça? Je vais quand même pas juste acquiescer et tourner les talons pour faire comme si je ne l'avais jamais croisé; je suis peut-être irrespectueux parfois, mais pas un connard à ce point, si? Parce que je ne sais pas quoi faire d'autre que de hausser les épaules.

Fuck off, sweetheart || renhyuckWhere stories live. Discover now