Je ne l...

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14h, Résidence Lutteo 📍

On était dans la cuisine, les enfants étaient à l'école et je ne sais quelle mouche m'avait piqué, mais j'avais décidé de faire un gâteau. Et bien évidemment Matteo n'attendait qu'une chose, c'était de tremper son doigt dans la pâte chocolatée que j'étais en train de fouetter.

« Non Matteo ! »

Homme gourmand qu'il est il n'avait pas pu attendre que je vide le saladier pour lécher les parois.

« T'es chiant » dis-je en riant.

Je repose mon fouet quand la sonnerie de mon téléphone retentit. Le sourire aux lèvres je me dirige vers le comptoir et eus le bonheur de voir le nom de ma mère s'afficher sur mon écran.

« Allô ? »
« Luna, il faudrait que tu viennes à la Résidence de ta tante »

Sa voix n'avait rien d'une voix enjouée ou même joyeuse. J'étais peut-être un peu en retard, mais en général ça ne dérangeait personne.

« Oui on termine le gâteau et on arrive maman t'inquiètes pas »
« Non..Luna arrêtes ton gâteau, s'il te plaît prends la voiture et rejoins nous »

Cette fois je plisse légèrement les sourcils, ma tante était si en colère que ça ?

« Si tante est énervée dit lui qu'on est passé prendre une bouteille de vin, Matteo en prendra une de sa cave »
« On est devant la Résidence »

Elle marque une pause.

« Elle est en feu, on a pas retrouvé ta tante et ton grand-père Luna »

Le rictus qui formait mes lèvres s'est dissipé. J'avais une boule dans le bas de ventre, j'avais presque des nausées. Mes mains tremblées, c'était pas possible. Mes larmes perlées sur mes joues. Je lâche mon téléphone. Ma main se reporte à ma bouche, je me laisse presque tomber sur le comptoir derrière moi.
Matteo arrive vers moi, et s'approche au plus vite quand il me voit dans cet état.

« Luna ça va ? »

Mon regard était vide, je n'étais incapable de prononcer le moindre mot à cet instant. Alors je pris mes jambes à mon cou est ai commencé à courir vers la porte d'entrée. Mes larmes brouillaient mes yeux, mais je continuais ma course vers la voiture.
Je sentais Matteo courir derrière moi. Il me rattrape avant même que je ne rentre dans le véhicule.

« Eh eh tu prends pas la voiture comme ça, explique moi ce qu'il se passe »

Non, je pouvais pas. Le dire à haute voix allait me paraître bien trop réaliste. Je ne pouvais pas me permettre de perdre plus de temps.

« Amène moi à la Résidence s'il te plaît » dis-je dans un souffle.

À la vue de mon état il ne se fis pas prier. Je monte du côté passager et lui, se met au volant.

On était plus qu'à quelques pas, je pouvais déjà apercevoir la fumée se propager dans l'air. Ma gorge se noua et ma main se resserre sur mon médaillon. Je souffle, ça ne pouvait pas être cette maison.
Matteo se gare l'air confus sur le bord de la route. Je me détache et sors de la voiture à la vitesse de l'éclair.
Et il compris aussitôt.
Les pompiers et les flics entouraient toute la maison, des flammes étaient encore présentes. Bien trop présentes à mon goût. Ma mère était effondrée dans les bras de mon père derrière le fils blanc et rouge. Sans en avoir réellement conscience, je cours vers la villa et Matteo se met à ma poursuite.
Je reçois un choc à la minute où j'ai voulu passer la barrière. Les deux bras de Matteo me retenaient, m'évitant d'aller plus loin. J'étais en pleure, et me débattais essayant temps bien que mal de me détacher de son emprise.

« Lâche moi ! » dis-je presque hystérique.

Je me résigne, et glisse contre lui jusqu'à atteindre le sol. Je ne voyais plus rien, cette situation était insoutenable.

« Chut » me dit Matteo.

Il c'était accroupi à mes côté, me frictionnant le bras.

« C'est pas possible » dis-je entre deux pleurs.

Il ne me lâchait pas, il savait que la situation était bien trop grave pour me laisser. J'allais forcément vouloir rejoindre cette résidence de malheur.
C'était arrivait une fois, pas deux, ça ne pouvait pas se passer comme ça.
Mes parents s'étaient avancé vers nous, ma mère c'était mise à ma hauteur et m'avais enlacé.

« Mesdemoiselles on va devoir vous demander de vous reculer un peu »

Ma mère se détache pour laisser place à un policier. Le soleil trôner derrière lui, l'éblouissant pour la même occasion. Voyant que je ne bougeais pas d'un poil Matteo se penche vers moi.

« Mon coeur viens » me dit-il en tendant ses bras.

Il me soulève me remettant sur mes deux pieds. Je suis restée dans ses bras, il m'a lâché, mais je suis restée contre lui recroquevillée sur son torse.

« Je reviens » dit-il à mes parents.

Il met sa main sur le bas de mon dos, et m'amène avec lui un peu plus loin. Mes larmes ruisselaient encore sur mes joues à tel point que mon visage lui-même était emplit d'eau. Mes yeux devaient être rouges écarlates tellement ils me faisaient mal, une horrible douleur vient tapisser ma gorge de tout son long.

« Calme toi mon ange »

Il me replace devant lui et m'attrape les hanches. Mes pleurs augmentent lorsque mon regard se pose sur lui, ma main se pose sur son torse et je baisse la tête.

« Luna, regarde moi »

Il m'attrape le visage de ses deux mains m'efforçant à le regarder.

« Ils les ont pas retrouvé, ça ne veut pas dire qu'ils sont morts »

~•~

Ma tête pendant vers la vitre de la voiture. Plus aucune émotion ne devait se lire sur mon visage. Mes larmes avaient séché, mes joues étaient pourtant encore rouges, et Matteo était au volant.
On venait de se garer juste devant l'école, je ne suis pas sortie.

« Salut Maman ! » crient les enfants en entrant dans le véhicule.

Un petit moment de silence se dit entendre.

« Bonjour les enfants »

Ma voix était aussi neutre que mon expression du visage.
Le trajet se fit en silence, seul le changement de vitesse se faisait entendre.

Il s'est garé pour la seconde fois, à fait descendre les enfants. Je suis également sortie cette fois, et suis directement montée dans la chambre. Sans rien dire, sans rien faire, sans rien demander.

« Je ne l.. »

Cette fille...2Where stories live. Discover now