6 - HEALING PROCESS

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janvier 1942, nord de l'afrique

Le temps en Afrique était de loin plus dangereux pour les hommes que la froideur d'un mois de janvier en Angleterre. La chaleur donnait plus de chances aux bactéries de se multiplier. Et ici, même les nuits, comme à cet instant, était chaude. J'avais lu ça quelque part, sûrement durant l'un des jours où tout le monde — comprenez Charlotte — était sortis.

Charlotte, en parlant d'elle, allait bien. Elle m'écrivait de temps en temps. Elle m'avait envoyé une lettre pour me dire qu'elle avait rencontré quelqu'un. J'avais souri. Si Charlotte avait pu rencontré quelqu'un alors que tous les hommes étaient à la guerre c'était bien parce que... les hommes ne l'intéressaient pas. Dire qu'elle pensait que je n'avais pas deviné.

J'avais changé de pays avec mon régiment. J'étais restée quelques temps attristée — mes chances de revoir James était désormais quasiment nulles.

Je soupirais en regardant la pile énorme de papier que je devais remplir. Être lieutenant avait ses qualités, et aussi des défauts. J'aurais donné n'importe quoi pour me sortir de mon bureau.

J'aurais mieux fait de faire attention à ce que je souhaitais.

Stan ouvrit la porte de mon bureau d'un coup, en sueur et essoufflée d'avoir couru. Je sautai sur mes pieds et lui saisis les bras en tentant de la calmer, cherchant son regard fuyant. Elle prit une grande inspiration.

— Connie, votre Bucky il est bien brun aux yeux bleus ?

Je fronçai les sourcils, un mauvais pressentiment au creux de mon estomac.

— Oui ?

— La mâchoire carrée ?

— Où est-ce que vous voulez en venir ? paniquai-je.

Elle déglutit difficilement et pour toute réponse, saisit ma main et me guida jusqu'au bâtiment où les blessés arrivaient.

Il y avait un attroupement autour d'un lit et des cris rauques s'échappaient de derrière les soldats qui encerclaient un lit.

Mon esprit s'alarma. Je savais d'avance qui j'allais trouvé sur ce lit.

Je me dégageai de Stan et, dans l'urgence, saisis ma blouse d'infirmière, attachai mes cheveux et me lavai les mains.

— Je veux que tout le monde sorte d'ici ! hurlais-je a la ronde.

Ils obtempérèrent et sortirent au pas de course, me laissant passer et accéder au lit de James. Mes yeux s'écarquillèrent et mon esprit se mit à fonctionner comme une turbine.

Perte importante de sang. Blessure au thorax— par balle. Peu de chances de survie.

James poussa un hurlement qui me secoua jusque dans mes os. Ses mains serrait son thorax tellement qu'on avait l'impression qu'il se griffait. Son visage était couvert de sueur et de sang et faisait peur à voir.

— Surprenant de te voir ici, laissa-t-il échapper d'entre ses lèvres sèches et craquelées.

Je déchirais son haut pour voir l'étendu des dégâts, mes doigts tâtèrent le tour à la recherche de pus pour savoir s'il y avait une infection. Il n'y avait pas — pas encore — d'infection, mais les cris de James me vrillaient les tympans.

timeless ── bucky barnes¹Where stories live. Discover now