10 - TIMELESS

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mars 1943, angleterre

L'amour n'est pas soumis aux contraintes du temps. Il n'est pas soumis aux fluctuations et l'irrégularité du flot de la vie. Il est à part, constant, intarissable.

C'était ce que je m'étais dit, au début de cette soirée. Après avoir retrouvé Bucky. Après qu'il m'ait dit qu'il m'aimait. Avant que je n'apprenne...peu importe.

Pourtant, tout avait bien commencé. J'étais arrivée un peu en retard, au bar. J'avais eu du mal à trouver autre chose pour m'habiller que mon uniforme d'infirmière.

Quand j'arrivais, avec Peggy, la plupart des soldats devinrent muet en la voyant dans sa belle robe rouge. Mais pas Bucky. Il me regardait, même si j'avais une vert foncé des plus simples.

Il se décala de Steve et s'avança vers moi, me proposant son bras. Je l'acceptais avec un sourire en coin.

— Mademoiselle.

Je levais les yeux au ciel et ricanai, le poussant légèrement. Je souris en voyant qu'il m'amenait vers la piste de danse.

Nous prîmes place sur la piste de danse, et tanguâmes au rythme de la musique. J'aurais aimé que cet instant soit figé dans le temps. Le vivre en boucle jusqu'à ma mort.

— À quoi tu penses ?

Je relevais la tête de son torse, et lui sourit serrant ma main dans la sienne.

— À rien. À maintenant.

Il ria doucement, avant de se pencher pour murmurer dans mon oreille.

— Vous m'avez l'air bien indécise, Connie.

Je levais une nouvelle fois les yeux au ciel, rentrant dans son jeu.

— Eh bien, James, il se trouve que je me disais que je trouvais ce moment parfait.

Son sourire vacilla. Je fronçais les sourcils.

— Bucky ?

Ses yeux bleus brillèrent, et il arrêta la valse.

— On devrait aller parler dehors.

La bouche sèche, je hochai la tête et le suivit. Un millier de questions flottaient dans mon esprit, et j'avais l'estomac noué par l'appréhension. L'air frais me remit légèrement les idées en place, lorsqu'on sortit. Il faisait humide, il risquait de pleuvoir. Je resserrais mes bras autour de moi, et pinçait les lèvres.

Bucky m'observait sous toutes mes coutures, comme s'il appréhendait ma réaction. Ou essayait de m'imprimer dans sa rétine. Mes poils se hérissèrent et je frissonnais.

— Bucky ? dis-je d'une petite voix.

Il se passa une main sur le visage, et secoua la tête.

— Tu ne vas pas aimer.

Je fronçai les sourcils, une soudaine nausée me prenant l'estomac. Cette conversation ressemblait trop à celle que nous avions eu à Londres, deux mois auparavant.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu me fais peur.

Il encadra mon visage de ses mais et m'embrassa soudainement, faisant taire tous mes doutes. Je répondis à son baiser avec autant de hâte et de passion. Lentement, il y mit un terme. Il m'observa à nouveau, replaçant les cheveux qu'il avait décoiffé.

— Et ça, c'était pour quoi ? demandai-je avec un fin sourire.

Même si j'étais un peu déboussolée, l'air triste et résolu de son regard m'inquiéta de nouveau. Je collai mon front sur le sien, inspirant profondément, tentant de lui apporter un semblant de réconfort, même si je n'avais aucune idée de ce qu'il se passait dans son esprit troublé. Je passais mes doigts sur ses joues, et sourit doucement en sentant qu'une barbe de trois jours commençaient à s'installer.

timeless ── bucky barnes¹Where stories live. Discover now