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Assise sur un banc, je lisais un bouquin.

"Salut !"

Je savais déjà de qui il s'agissait.

"Salut !" dis-je en la regardant vite fait.

Elle prend place juste en face de moi.

"Je suis désolée pour hier, je voulais juste discuter un moment avec Thomas."

"Je voulais juste ton bien. Thomas n'est pas ce que tu crois. C'est un mec bizarre."

"Pourquoi ? Pourquoi tu parles mal de lui ? Tu ne le connais pas."

"..."

"Bref, on oublie ?"

"Pourquoi tu m'as dit que c'était Maxime ?"

Elle roule des yeux et se lève.

"J'étais bourrée, et lui aussi d'ailleurs. Je sais que tu as un faible pour lui..."

"Non, je te parle d'autre chose là."

"Désolée. On oublie tout, d'accord ?"

Je lui souris simplement. Tout d'un coup, elle me fait un câlin.

"Hey Betty !" je ris.

"On va au centre commercial, ma belle."

"Tu es folle, on a cours dans 2 heures. D'ailleurs, pourquoi es-tu là à cette heure-ci ?"

"Pas de souci pour ça, ma belle. On va changer ton look de veille. J'ai volé la carte de mon père pour toi."

"Non, non, hors de question. Je vais bien comme ça. Et je veux..."

Elle me tire vers la sortie.

...

On a passé plus de 2 heures dans le centre commercial. Je me retrouve avec deux sacs.

"Ma mère risque de tout jeter."

"Non, t'inquiète. Je vais te ramener tes affaires ce soir. Comme ça, elle ne les verra pas."

"Elle finira par savoir."

"Mens-lui, bon sang ! Dis simplement que c'est ton père qui te les a offertes."

On rentre dans une grande maison, celle de Betty. Elle m'a dit qu'elle vit seule avec son père, et que sa mère vit ailleurs avec ses frères. Elle n'a pas voulu m'expliquer, j'en déduis que sa situation est inquiétante.

Je m'envolais d'avoir manqué les cours, et Betty essayait de me convaincre que c'était tout à fait normal. On a passé la journée chez elle, et c'était ma plus belle journée. Une amie, c'est tellement de délires et d'amusement. J'ai adoré.

Elle m'a ramené à l'école, et j'ai attendu ma mère.

À peine ai-je mis un pied dans la voiture, elle ne m'a lancé aucun regard. Mon cœur battait à la chamade. Heureusement que Betty va me ramener mes affaires plus tard.

"Euh, s'il te plaît, ma chérie. Mets-toi derrière, je vais récupérer Mary."

Je m'exécute.

Mary, c'est sa meilleure amie. Elle a passé trois mois à Londres pour se changer les idées suite à son divorce.

"T'as passé une bonne journée ?"

"Oui, et toi ?"

"J'étais hyper saturée aujourd'hui. Là, j'en suis encore."

Elle emprunte une autre route et plusieurs virages.

"Elle va vivre avec nous un moment, le temps de se reconstruire."

J'ai préféré me taire. Déjà qu'elle ne m'a jamais parlé de la cause de son divorce, je doute qu'elle puisse me parler de celui de son amie.

"Sierra ?"

"Oui !"

"À quoi tu penses ?"

"Rien, maman, je suis simplement fatiguée."

"Au moins, tu vas plus t'ennuyer, puisque Mary, ta confidente préférée, sera à tes côtés."

Je souris simplement. Mary est plus sympa, cool et compréhensive que ma mère. Je préfère me confier à elle, du coup, ma mère fait souvent sa jalouse.

...

"Elle ne peut pas mettre ça, Mary !" dit ma mère, les yeux grandement ouverts.

Je regarde la robe moulante que Mary m'a ramenée.

"Rooh, arrête, c'est tout à fait à sa taille. Pourquoi tu veux qu'elle s'habille comme une secrétaire ?"

"Les jeunes de mon âge portent ça."

"Tu n'es pas comme eux. Le pull et les paires, j'ai apprécié, c'est beau, par contre la robe, c'est..."

"Je suis comme tous ces jeunes."

"Ne m'énerve pas, Sierra ! Arrête de te comparer aux autres."

Je baisse la tête et lui présente mes excuses.

"D'accord, mère et fille. On peut aller suivre un film ? C'est Sierra qui propose", lance Mary.

Je me lève du lit et m'apprête à sortir de la chambre de Mary.

"Hey poupée, on peut le suivre ici."

"Euh, je ne peux pas, je dois aller réviser."

...

Il était 22h quand Betty m'attendait devant chez moi. J'étais en pyjama et j'essayais de sortir de la maison. Connaissant ma mère, elle dort déjà. Je traverse tout doucement le salon sans m'en préoccuper.

...

Je rentre dans sa voiture.

"Ptdrr, ton pyjama est trop rigolo", lance Betty, morte de rire.

C'est vrai que c'est rigolo, parce que c'est une combinaison avec des latins imprimés.

"Moque-toi bien !" dis-je en rigolant à mon tour.

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