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Assise sur le banc, la brise légère caressait mes cheveux tandis que je songeais à la distance qui se creusait entre mes amis et moi. C'était trop douloureux, une souffrance que je ne pouvais plus ignorer. Les larmes embuaient mes yeux alors que Betty s'installait en face de moi.

"Quel était ce message que tu m'as envoyé ? Attends, qu'est-ce qui ne va pas ?" Sa voix, douce et inquiète, cherchait à percer le mur de silence qui nous séparait depuis deux jours.

Je me taisais, craignant d'être entendue, surtout ici, à l'école, où Thomas pouvait nous observer. Mais ses mots me perçaient comme des lames.

"Mais enfin, tu es ingrate après tout ce que j'ai fait pour toi. Regarde-moi, tu penses être seule ici ?" Ses reproches me transperçaient, et les mots restaient coincés dans ma gorge.

Elle s'éloigna, et mes larmes se mirent à couler. "Pourquoi la laisses-tu te parler ainsi ?" demanda une voix douce derrière moi.

Je levai les yeux et rencontrai le regard de Lucie. "Elle a raison, je..." ma voix se brisa, incapable de justifier l'injustifiable.

"Pitié, ouvre les yeux, ma chère. Tout le monde sait que tu es à ses pieds." Ses paroles résonnaient comme une vérité amère.

"Non, ils ne comprennent rien..." balbutiais-je, désemparée.

"C'est toi qui ne comprends rien. Regarde simplement comment elle te traite. Et tu t'excuses ?" Son reproche m'atteignit en plein cœur.

"...." Je restai muette, submergée par le poids de la vérité.

"Nous répéterons demain, mercredi, à 16 heures, dans la salle de musique de l'ampli C," dit-elle, m'offrant une lueur d'espoir dans cette obscurité.

Je la remerciai d'un signe de tête, la regardant s'éloigner. Maxime m'observait, mais je détournai le regard, refusant ses paroles silencieuses d'approbation envers Thomas.

Le mercredi arriva, et je demandai à Mary de me récupérer à 18 heures, après la répétition avec le groupe.

Alors, après les cours, j'attendis l'heure, assise au petit stade de l'école, laissant mon regard vagabonder. Des écouteurs dans les oreilles, je me perdais dans mes pensées.

Soudain, je sentis sa présence près de moi, son parfum enivrant. Je me tournai légèrement pour le regarder, et avant même que je puisse réagir, ses lèvres capturèrent les miennes.

Mon cœur s'emballa, pris au dépourvu. "J'en avais envie," murmura-t-il en se retirant, désolé d'avoir volé ce moment.

Mon esprit tourbillonnait, déconcerté. "Pourquoi m'ignores-tu ?" lui demandai-je, laissant percer ma colère.

Il prit ma main et y déposa un baiser. "Comment veux-tu que cela cesse si tu ne parles pas ?" Sa voix était douce, apaisante.

"Quoi ?" balbutiai-je, réalisant qu'il était au courant.

Il m'écouta, attentif, tandis que je lui dévoilais toute l'histoire. À la mention du dîner chez les Adam, son visage se figea.

"Tu parles de Thomas Adam ?" Sa surprise était palpable, et je compris qu'il ignorait tout.

"Je ne savais pas," admit-il, choqué. "Je pensais juste qu'un garçon te faisait du mal, mais je ne m'attendais pas à ça."

La honte m'envahit, et je fondis en larmes. Il me serra dans ses bras, me promettant de trouver une solution.

"Mais comment ?" demandai-je, terrifiée.

"Il est dangereux, j'ai entendu dire qu'il avait été en prison," murmura-t-il, et le monde s'effondra autour de moi.

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