dix ✧ "thug des bacs à sable„

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6:12
Se faire réveiller par Jordan à cinq heures du matin pour une sois-disant "sortie pédagogique" dont je ne suis même pas au courant sonne comme une grosse blague. Et pourtant, je suis actuellement bloqué dans un bus à subir mes insomnies comme un con, ça m'apprendra à rattraper mes nuits en cours. Je ne suis visiblement pas le seul à être dans un mood de balékouillisme puisque que mon voisin de route tire aussi la gueule. Quoique, je l'ai déjà vu une ou deux fois avec l'autre type à lunettes et ça a clairement l'air d'être son mood quotidien.

« - C'est toi "Aitor Cazador"?

- Hmfgh. »

Ceci est une réponse positive d'homme fatigué, bienvenue sur Cazador translate.

« - Ah. Le fameux thug des bacs à sables qui s'est fait haïr des profs en deux jours et qui a une sœur « super bonne » d'après cet imbécile de Doug? »

Mickaël. Putain, première fois de ma vie que je me rappelle d'un prénom. Je suis donc assis à côté du gars que veut se taper l'autre mec à la mèche. Nickel, j'adore.

« - Quelle belle présentation, même Wikipedia n'aurait pas fait mieux.

- Je vais clairement ajouter "rival de Wikipedia" sur ma fiche de vœux.

- L'idée du siècle. »

En même temps que j'apprends que ce mec possède finalement l'organe pour rigoler, je reçois un petit message plein d'amour.

| Doug - wsh d'où tu rigoles avec Mikmik enfoiré?? il est à moi putain

Oui, on se croirait clairement dans une série cliché du genre des Feux de l'Amour.

Je ne lui réponds donc évidemment pas, comme la personne gentille et douce que je suis et continue ma conversation avec Balzack qui part plus en monologue de sa part sur les cent raisons qui font de Douglas un enfoiré.

9h30
« - La vie de moi, y'a d'la mort au rat dans ce putain de pain. » annonce mon voisin de route, tenant du bout des doigts ses deux tranches de pain de mie verdâtre au bord de l'agonie.

Après un trajet beaucoup trop long rythmé par les répliques de beauf du chauffeur, nous sommes enfin arrivés à destination. Et maintenant, on est tous posé le cul dans l'herbe, comme des cons, à bouffer le déjeuner prévu par le lycée à savoir un sandwich de type sous marque Lidl immonde. Heureusement pour nos petits estomacs fragiles, notre Kébé national a eu le génie de ramener -sans trop exagérer- la totalité du rayon chips d'un supermarché.

« - Y'a tentative d'empoisonnement des élèves là. »

« - 100%. »

Nous terminons notre repas sur cette note enquêtrice dont même L est jaloux et partons profiter de notre temps libre pour se balader dans les rues comme de gros touristes. Clairement, avec nos sacs à dos et la discrétion -divine- de la tornade brune et de notre ami pêcheur, on a vraiment l'air cons, une vraie squad de fifous. Alors que les deux précédemment cités s'engueulent sur le chemin à prendre, j'aperçois au loin Gabriel, capuche rabattue sur la tête discuter avec un mec aux cheveux bruns que je ne connais pas. Je crois l'avoir déjà vu, à attendre mon acolyte pendant les changements de cours, mais ça me fait quand même bizarre de le voir -lui qui d'habitude est si solitaire- traîner avec quelqu'un.

Je laisse cette pensée de côté, et poursuit notre chemin. Est-ce qu'on est vraiment entrain de suivre deux mecs paumés qui tiennent le plan à l'envers? Complètement. Est-ce que mon état de confiance est celui d'un mouton dans un kebab? Totalement.

17h17
Bordel un matelas n'a jamais été aussi confortable.

"Et l'actualité du jour, le jeune Aitor Cazador, qui aujourd'hui a frôlé la mort plusieurs fois à cause de ses timbrés de camarades qui ne connaissent ni l'existence du passage piéton, ni celle des feux-rouges. Je suis épuisé. On a très clairement couru dans toute la ville, mangé dans six restos, perdu notre chemin à TOUS nos déplacements."

傀儡 | ᵖᵘᵖᵖᵉᵗWhere stories live. Discover now