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Trois semaines après














Ça faisait trois semaines que j'étais dans cette prison. Je ne respirais pas mieux, mais je transpirais. J'essayais simplement de survivre, comme tout le monde, j'essayais de m'y habituer, de m'y faire de cet endroit répugnant.

Avec tout ce que je vivais, je ne pouvais pas dire "ouf". Dormir en paix était impossible pour moi, mais Eleanor me disait toujours que j'allais m'y habituer avec le temps, mais c'était difficile pour moi, j'étais toute fragile, même avec tout ce que j'avais vécu il y'a longtemps, je n'ai jamais su avoir un cœur dur.

Souvent je dormais affamé, vous allez sûrement vous demander, mais comment ça affamé ? Les détenues qui se prenaient la tête, ceux qu'on appelle "meneur", "chef" et ainsi de suite, prenaient le grand plaisir de prendre ma nourriture, alors timide que j'étais, je ne faisais rien, je laissais tout venir, et m'arriver.

Et Eleanor qui disait que j'allais juste m'y faire, mais à cause de cela, je me suis faite encore une fois humilié.

Elles m'ont arrachées mes vêtements, et m'ont laissées nues devant tout le monde, ainsi que les gardiens...

Je n'oublierai jamais ce soir là.

Et dire qu'en trois semaines, je fais un petit tour dans cet endroit que tout le monde appelle ici "trou". J'y suis allé, trois fois, à cause des racistes, malheureusement.

J'en étais devenue folle, j'avais pleuré comme un bébé qui voulait tant sa maman, j'ai reçu quelques coups de la gardienne, qui m'a obligé de pleurer en silence.

Et moi qui avais envie de crier...

J'avais tellement envie de le faire, j'avais besoin de me défouler, peut-être même en frappant quelque chose... Mais je n'en pouvais plus tout simplement.

Pendant toutes ses trois semaines, j'ai vu mon nez se déformait, prendre une autre couleur, saigné. Mon nez s'est cassé plusieurs fois.

Pendant toutes ses trois semaines, j'ai eu des bleus, comme je n'en ai jamais eu, elles m'ont tabassées, dans le vrai sens du terme, et j'en ai souffert.

Mais au moins quelque chose de positif dans tout ça, durant ces trois dernières semaines, Eleanor a été là pour moi plus que jamais, elle m'a soutenue, elle m'a aidée, elle ne m'a pas laissée tomber, mais jusque là, je ne me vois pas lui donner ma confiance... En faite c'est pas le moment.

Eleanor - tu viens ? C'est l'heure de la bouffe me dit Eleanor en se levant

Moi - ... Je ne peux pas, je ne veux pas Eleanor... Je n'ai pas encore envie de voir mon nez se casser ou soit aller au trou à cause des racistes ici, ou simplement à cause de la bande des meneurs, dis-je en faisant des guillemets Eleanor, ça ne fait que trois semaines, oui trois, que je vis déjà tout ça. Je n'ai pas de vocabulaire approprié pour décrire ce que je vis

Elle s'approche de moi, et me caresse le bras, en me rassurant que tout ira bien, comme d'habitude.

Eleanor - faut que tu sois forte et que tu t'y habitues chérie, comme ma mère me le disait, "rien n'a jamais été facile sur cette terre"

Ma Vie En TôleDonde viven las historias. Descúbrelo ahora