Chapitre XI (8/8)

135 23 45
                                    

Le lendemain matin la jeune femme se leva aux aurores trop heureuse de retrouver sa petite boutique après s'être « reposée » toute la journée de la veille. Une partie de sa bonne humeur s'envola rapidement quand elle se souvint qu'elle ne verrait pas Grégoire avant le début d'après-midi puisqu'elle lui avait donné sa matinée. Un poil grognon, elle s'extirpa de son lit, enfila ses vêtements de sport et entreprit d'aller courir avec Jack. Ce petit moment sportif lui fit le plus grand bien et l'aida notamment à se vider la tête. Le retour de Maxime la veille au soir lui avait fait beaucoup de bien et l'avait rassuré quant à la situation, mais quelques inquiétudes persistaient malgré tout. Quand elle rentra à l'appartement son plateau de petit-déjeuner l'attendait sagement sur la table du salon. Le thé encore fumant lui indiqua que son cousin venait tout juste de lui préparer tout cela. Pour une fois les pancakes avaient été remplacés par de grosses gaufres dont l'odeur la faisait saliver. En s'asseyant en tailleur sur son épais tapis la jeune femme pensa qu'elle prenait de mauvaises habitudes en le laissant s'occuper d'elle comme cela. Quand il serai parti elle se sentirai bien seule...

Sur les coups de huit heures elle retourna dans sa chambre pour choisir sa tenue du jour avant de filer sous la douche. Une heure plus tard elle passait la porte de la librairie avec le dernier cartons de décorations qu'elle avait trouvé dans sa cave. Le vendredi matin était généralement un moment assez calme et même si de plus en plus de clients commençaient à venir faire leurs courses de Noël ce vendredi là ne dérogea pas à la règle. Ainsi, entre deux déballages d'office et de commandes clients, elle commença à installer quelques petits éléments de décorations pour laisser la magie de Noël imprégner les murs de la boutique. Il était encore un peu tôt pour commencer à charger les rayons avec de belles guirlandes colorées et autres boules de Noël fantaisistes qu'elle affectionnait tout particulièrement. Généralement elle commençait réellement à transformer sa librairie en boutique de Noël le dernier week-end de Novembre, soit à peu près un mois avant les fêtes. Elle allait donc prendre son mal en patience puisque le calendrier n'en était rendu qu'au 16 Novembre. Une petite semaine avant de pouvoir laisser libre cours à mon amour pour les fêtes de fin d'année, pensa-t-elle en rangeant son carton du jour dans la réserve avant de fermer pour la pause déjeuner.

En sortant de son immeuble à deux heures et quart elle eût l'agréable surprise de trouver son collègue adossé contre le mur d'en face. Un énorme sourire aux lèvres elle traversa la rue pour aller l'embrasser sur les deux joues. Cette fois encore il l'a prit au dépourvu en l'enlaçant tendrement avant de l'embrasser sur le front.

-Tu m'as manqué, dit-il en souriant avant de la relâcher
-C'est toi qui m'a forcé à prendre un jour de repos je te rappelle, répliqua-t-elle alors que son cœur battait à tout rompre
-Et j'espère que tu en as fait bon usage parce que tu as une fin de semaine chargée qui t'attend !
-J'ai été très efficace ce matin dans le rangement de mes commandes donc je pense que ça devrait aller pour cette après-midi. Il te reste juste un peu de réassort à ranger parce que j'ai eu la flemme de le faire avant d'aller déjeuner.
-Tout ce que tu voudras, je suis prêt à tout pour tes beaux yeux, déclara-t-il avec un sourire espiègle.

Le cœur de la jeune femme rata un battement mais plutôt que de rentrer dans son jeu elle décida de tourner les talons et de se mettre en route avant d'être en retard. Profitant du fait que le jeune homme ne pouvait pas la voir puisqu'il était encore derrière elle, elle laissa sa bouche s'étendre en un large sourire. Elle en aurait presque sautillé tant elle était heureuse de le retrouver, sans parler de ce câlin...

Clémentine arriva à la librairie sur un petit nuage et n'en descendit pas de la journée. Grégoire était tout simplement adorable depuis qu'ils s'étaient retrouvés, elle avait du beaucoup lui manquer pour qu'il soit aussi proche d'elle. Généralement ils gardaient un peu leurs distances, la libraire refusant de trop se laisser aller tant qu'elle n'était pas certaine de ce qui allait se passer entre eux. Elle aimait beaucoup ces petits moments de séduction elle devait bien l'avouer, c'était assez grisant, mais elle avait également peur de trop donner de sa personne face à son collègue qui ne se dévoilait finalement pas énormément. Au fond elle ne savait pas énormément de choses de lui, mis à part qu'il avait pratiquement été élevé par son grand-père et Nanou parce qu'il avait une relation très conflictuelle avec ses parents. Ils avaient aussi parlé de son parcours scolaire et il lui avait aussi donné d'autres petits détails sur son caractère, sa façon de fonctionner au quotidien mais elle avait la curieuse impression qu'il ne la laissait pas vraiment rentrer dans sa vie. Du moins pas comme elle le laissait entrer dans la sienne.

Sixième SensWhere stories live. Discover now